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En
1945, la Corée est libérée de l'occupation
japonaise à la fin de la Seconde
Guerre mondiale. Le pays est divisé le long du 38e
parallèle en deux zones d'occupation : les Soviétiques au nord et les
Américains au sud. En 1948, la République populaire démocratique de
Corée (RPDC) est proclamée au nord avec Kim Il-sung comme premier dirigeant,
tandis que la République de Corée est créée au sud. En juin 1950, la
Corée du Nord envahit le Sud, déclenchant la guerre de Corée.
Le conflit implique des forces des Nations Unies dirigées par les États-Unis
et des forces chinoises soutenant le Nord. La guerre se termine en 1953
par un armistice, établissant une zone démilitarisée (DMZ) mais pas
de traité de paix formel. La péninsule reste divisée.
Après la guerre,
la Corée du Nord entreprend une reconstruction rapide avec l'aide soviétique
et chinoise. Le pays adopte une économie centralisée et planifiée, avec
des industries lourdes et une agriculture collectivisée. Kim Il-sung consolide
son pouvoir en éliminant les rivaux politiques et en instaurant un régime
autoritaire basé sur le culte de la personnalité. Le Juche, une
idéologie d'autosuffisance, devient la doctrine officielle de l'État.
En 1972, une nouvelle constitution est adoptée, renforçant le pouvoir
de Kim Il-sung et établissant le poste de président, qu'il occupe. Le
pays continue de se développer économiquement, mais l'accent est mis
de plus en plus sur la militarisation.
La Corée du Nord
maintient des relations étroites avec l'Union
soviétique et la Chine, mais adopte
une politique de non-alignement vis-Ã -vis du bloc communiste. Le pays
reste largement isolé sur la scène internationale. La chute de l'Union
soviétique en 1991 prive la Corée du Nord d'un important soutien économique
et militaire. Le pays entre dans une grave crise économique, exacerbée
par des catastrophes naturelles dans les années suivantes. Une série
de mauvaises récoltes et de désastres naturels, combinée à une mauvaise
gestion économique, conduit à une famine dévastatrice dans les années
1990, causant la mort de centaines de milliers de personnes.
En 1994, Kim Il-sung
meurt et son fils Kim Jong-il lui succède. Kim Jong-il continue les politiques
de son père tout en consolidant son propre pouvoir. La Corée du Nord
commence à envisager des moyens de sortir de son isolement. En 2000, le
premier sommet intercoréen a lieu entre Kim Jong-il et le président sud-coréen
Kim Dae-jung, marquant une tentative de rapprochement entre les deux Corées.
A partir de 2003, la Corée du Nord s'engage aussi dans des pourparlers
à six (Chine, Japon, Corée du Nord, Corée
du Sud, Russie, États-Unis)
pour résoudre les tensions nucléaires. En 2005, la Corée du Nord accepte
de démanteler ses programmes nucléaires en échange d'une aide économique
et de garanties de sécurité, mais les accords échouent rapidement en
raison des désaccords sur la mise en oeuvre. Malgré une légère ouverture
économique, l'économie nord-coréenne reste sous forte pression en raison
de la mauvaise gestion, des sanctions internationales et des catastrophes
naturelles.
Kim Jong-il prépare
son fils, Kim Jong-un, à lui succéder. Kim Jong-un est progressivement
introduit aux affaires d'État et reçoit des postes militaires et politiques
de plus en plus importants. Kim Jong-il meurt en décembre 2011 et Kim
Jong-un lui succède. Le jeune leader consolide rapidement son pouvoir
en éliminant des figures influentes, notamment son oncle Jang Song-thaek
en 2013. Il annonce des réformes économiques limitées, encourageant
des éléments de marché libre dans le cadre du système économique centralisé.
Ces réformes visent à améliorer les conditions de vie et à stabiliser
l'économie. Parallèlement, la Corée du Nord accélère le développement
de son programme nucléaire. En 2017, elle effectue son sixième essai
nucléaire, le plus puissant à ce jour, et teste des missiles balistiques
intercontinentaux capables d'atteindre le territoire américain.
Entre 2018 et 2019,
Kim Jong-un engage une série de sommets diplomatiques historiques, rencontrant
le président sud-coréen Moon Jae-in, le président américain Donald
Trump, et le président chinois Xi Jinping. Les sommets avec Trump, Ã
Singapour en 2018 et à Hanoï en 2019, marquent une tentative de négociation
sur la dénucléarisation, mais aboutissent à peu de résultats concrets.
Les sanctions internationales,
renforcées en réponse aux tests nucléaires et de missiles, exacerbent
les difficultés économiques de la Corée du Nord. La pandémie de covid-19
depuis 2020 aggrave encore la situation, avec des fermetures de frontières
strictes impactant le commerce et l'aide extérieure. Kim Jong-un continue
de maintenir un contrôle strict sur le pays par le biais de la répression
et de la propagande. Le culte de la personnalité autour de Kim Jong-un,
similaire à celui de ses prédécesseurs, est renforcé. La Corée du
Nord reste l'un des pays les plus isolés du monde et l'un des plus pauvres
d'Asie. |
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