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Le terme de préhistoire
désigne à la fois l'intervalle de temps entre l'apparition
du genre Homo (les premiers Humains) et le moment l'écriture a été
inventée, et la discipline qui s'occupe de l'étude de cette
période. Considérée comme période de temps,
le mot Préhistoire s'écrit avec une majuscule. Cette
période précède l'Histoire. En tant que discipline
scientifique, la préhistoire (avec une minuscule) cherche à
reconstituer la vie des populations anciennes qui n'ont pas laissé
d'elles-mêmes de témoignage écrit (ou qui ne sont pas
connues au travers d'anciens documents écrits).
C'est donc en anthropologues, puis en archéologues que l'on doit d'abord les étudier. Mais ces sociétés vivaient entourées d'une faune et d'une flore spéciales, différentes de celles de nos jours. A ce point de vue, leur étude doit être faite en naturalistes. De plus, l'outillage et les technologies dont elles disposaient, rappellent suffisamment ceux de des populations actuelles étudiées par les ethnographes pour légitimer l'apport que peut être le regard de ces derniers. Enfin, les vestiges usagés de la vie de nos lointains prédécesseurs s'accumulant aux points ou ils vivaient et se superposant en même temps que sur eux se formaient des dépôts de sable ou de terre, c'est en géologues et en minéralogistes qu'il faudra également les observer. Tour à tour, le préhistorien devra donc faire appel à ces diverses compétences dont il devra posséder au moins les éléments nécessaires à ses études. Le temps considérable qu'a duré la période préhistorique a été divisé en époques diverses se suivant régulièrement, toujours dans le même ordre et caractérisées chacune : 1 ° par sa superposition sur les débris de l'époque antérieure, étant elle-même recouverte par ceux de l'époque postérieure;Ces époques sont les suivantes : époque paléolithique (palaios = ancien; lithos = pierre); épipaléléolithique ou mésolithique; néolithique (neos = nouvelle); âges des métaux Âge du cuivre ou Chalcolitique, du bronze et du fer). Puis l'on arrive à la Protohistoire, période charnière entre la Préhistoire proprement dite et l'Histoire : en Europe, elle correspond à de sociétés sans écriture mais qui ont déjà la maîtrise des métaux. Certaines de ces sociétés peuvent être contemporaines des populations historiques (par exemple, les « Barbares » à l'époque de Rome, typiquement le monde celte à partir de La Tène). Le tableau suivant précise les principales
subdivisions de ces différentes époques :
Les noms des subdivisions renvoient souvent à ceux de localités typiques pour la découverte d'objets des diverses époques : Chelles (Seine-et-Marne), Saint-Acheul (Amiens, Somme), Le Moustier (Dordogne), Aurignac (Haute-Garonne), Solutré près de Mâcon (Saône-et-Loire), La Madeleine (Dordogne), Mas d'Azil (Ariège), Fère-en-Tardenois (Aisne), Le Campigny (Seine-maritime), Robenhausen (lac de Pfeffikon, Suisse). Ces subdivisions peuvent pour une part s'entendre en un sens purement chronologique (à condition de ne considérer leur valeur que pour une région donnée), mais avant tout elles correspondent à des types de culture technique - des faciès culturels -, et doivent donc se comprendre comme des termes d'anthropologie sociale. Quelques-uns de ces divers étages peuvent manquer en un point déterminé, mais pour le Paléolithique la superposition générale est toujours la même, tout au moins dans toute l'Europe. La lignée humaine. L'hominisationLes Humains (Homo sapiens) sont, de nos jours, la seule espèce du genre Homo. Ce genre commence a être attesté il y a environ 2,8 millions d'années avec une espèce nommée Homo habilis, et se range dans la super-famille des Hominoïdes ou Singes anthropomorphes, à laquelle appartiennent aussi les Gibbons, les Orang-Outans, les Gorilles et les Chimpanzés. Sur le plan phylogénétique, les Gorilles et les Chimpanzés sont les parents les plus proches des Humains. La lignée des Gorilles s'est différenciée de celle des Chimpanzés et des Humains il y a environ 10 millions d'années. Celle des Chimpanzés s'est distinguée de celle des Humains il y a plus de 7 millions d'années, c'est-à-dire encore au Miocène. C'est le début du processus appelé l'hominisation.Ardipithèques
et apparentés.
Orrorin est contemporain des premiers Ardipithèques, qui marquent l'apparition de la bipédie : Ardipithecus kadabba (de 5,8 à 5,2 millions d'années avant le présent), suivi par Ardipithecus ramidus (il y a environ 4,3 millions d'années). Les Australopithèques.
Les Paranthropes.
Homo
ergaster.
Avant l'Homo ergaster, l'Homo georgicus (ou Homme de Dmanissi), dont la morphologie est intermédiaire entre H. ergaster et H. habilis, est attesté en Géorgie dès 1,77 millions d'années. Le plus ancien vestige humain (une dent) trouvé en Europe (grotte de Kozarnika, en Bulgarie) remonte à 1,6 million d'années et appartient H. ergaster ou à H. erectus. (Des vestiges homininés existent en Chine (à Shangchen), depuis 2,2 millions d'années, mais sans qu'on sache à quelle espèce les attribuer).Homo erectus. Homo erectus (1 million d'années à 300 000 ans avant le présent) était répandu principalement en Asie où il a pris la suite d'Homo ergaster. Il est présent en Asie du Sud-Est, il y a 700 000 ans et en Europe (Tautavel,) il y a 550 000 ans. On en distingue couramment plusieurs sous-espèces, notamment : Homme de Java (Pithécanthrope), de Yuanmou, de Pékin (Sinanthrope), de Nankin, de Lantian, de Solo, et, en Europe, de Tautavel. L'Homo erectus maîtrisait le feu. Homo
antecessor.
Homo
heidelbergensis.
Homo
neandertalensis. Homo denisovensis.
Homo
sapiens.
Espèces
contemporaines.
L'environnement préhistoriqueLe Pléistocène, cadre des glaciations.Le Pléistocène est la partie ancienne du Quaternaire et commence il y a 2,58 millions d'années. Il est suivi par l'Holocène, qui lui commence il y a 11 800 ans. Le Paléolithique, terme définissant une époque de l'histoire humaine, correspond approximativement au Pléistocène, qui comprend de grandes périodes de refroidissement du climat qui ont occasionné plusieurs cycles glaciaires (glaciations - périodes interglaciaires) dans l'hémisphère nord. (L'Holocène encadre pour sa part les périodes suivantes : Mésolithique, Néolithique et période historique). Le début du Pléistocène est un seuil climatique important pour l'hémisphère Nord, lié à l'accumulation de débris de glace sur les fonds océaniques, qui se manifeste par des changements dans la répartition de la végétation, par le début de la sédimentation du loess en Chine (lors de phases climatiques arides) et des renouvellements de la faune vertébrée de la région eurasienne, associés à des migrations (éléphant-Equus, wolf-event). La transition vers le Pléistocène moyen a commencé par une augmentation du volume de glace globale. Le marqueur global du début du Pléistocène moyen est le changement de polarité magnétique de l'inverse à la normale, qui peut être mesuré dans les roches ignées telles que le basalte (775 000 ans). Au cours des derniers 600 000 ans, des conditions considérablement plus fraîches que celles actuelles ont dominé le Pléistocène moyen, avec des périodes interglaciaires relativement courtes. De nombreux événements courts et extrêmement froids, avec une forte croissance des calottes glaciaires, se sont succédé avec des oscillations de quelques millénaires qui ont probablement interrompu les occupations des Humains aux latitudes moyennes. De même, en Méditerranée, on assiste à un renouvellement total de la faune avec l'enregistrement des grands mammifères, une baisse importante du niveau de la mer, une plus grande intensité des vents et une prolifération des milieux dunaires. Du point de vue faunistique, après 450 000 ans environ, on observe une diminution marquée des grands carnivores (hyène géante et tigre à dents de sabre), une importance croissante des rennes et une augmentation des herbivores (mammouth et rhinocéros laineux). C'est l'âge d'un biome, aujourd'hui complètement disparu, appellé la steppe à Mammouth, consistant en un mosaïque de végétation (forêt et steppe) aux latitudes moyennes. Du fait de ces changements, le début du Pléistocène supérieur s'établit vers 128.000 ans. Entre 117 000 et 105 000 une période de refroidissement globale est enregistrée. De 105 000 à 93 000 ans, le chauffage est inférieur à la précédente, tandis que le refroidissement suivant (93 000 - 85 000 ans) est également inférieur au précédent. Enfin, la dernière phase correspond à un réchauffement climatique modéré. Les conditions glaciaires ont commencé à s'atténuer vers 80 000 ans. Des conditions plus chaudes sont enregistrées vers 30 000 ans. Par la suite, il y a eu une période rapide de conditions froides et sèches connue sous le nom de dernier maximum glaciaire (entre 28 000 et 21 000 ans), tandis que l'extension maximale des glaciers sur les continents se sont produits entre 20 000 et 18 000. Ces conditions sont liées à une baisse marquée du niveau de la mer, environ 120 m sous le niveau actuel. Plus tard, la glace a commencé à reculer et le niveau de la mer a commencé à monter à partir de 13 000. Entre 11 000 et 10 000, des conditions froides et arides se produisent à nouveau, connues sous le nom d'événement du Dryas récent et du début de l'Holocène. La succession
des phénomènes glaciaires.
Les traces indiscutées de l'Humain n'apparaissent en Europe que dans l'interglaciaire : Riss-Würm. Il est évident que la ligne des neiges perpétuelles, et par suite des glaciers, étant descendue de 1200 mètres environ durant chaque période glaciaire, il a fallu un temps énorme pour l'évolution de ces divers phénomènes. Les traces de ces glaciations successives se reconnaissent aisément par les restes de moraines renfermant des galets généralement en roches calcaires locales, portant une série de stries parfois assez profondes, et de nombreux galets de roches étrangères, transportés souvent de fort loin en un nombre considérable d'années par les glaces. Les extensions successives, puis les retraits de ces diverses époques glaciaires ont notablement varié aux différentes époques. Au moment de la première période interglaciaire l'Angleterre occupait une aire beaucoup plus considérable, elle était largement réunie à la Scandinavie et à la Gaule d'une part, et, de l'autre, communiquait largement avec l'Islande. Ces immenses espaces étaient sillonnés de vallées et de cours d'eau, de larges communications réunissaient l'Espagne à l'Afrique, et celle-ci à la Sicile et à l'Italie, d'où passage très facile de la faune et des hommes d'un continent à un autre. Il est enfin un point à noter, c'est que les abaissements de température permettant l'accumulation des grandes masses de neige, puis leur transformation en glace, n'ont pas dû être extrêmes. Un abaissement général de 4 à 5°C suffit pour amener ce résultat, pourvu qu'il y ait en permanence une grande humidité et de hautes montagnes, sur lesquelles peuvent se réaliser d'abondantes condensations. Dès la fin du Pliocène des courants marins froids (indiqués par la faune marine que l'on peut encore étudier dans les dépôts dits Crag de Norfolk) commencèrent à descendre le long de la côte sud-est de l'Angleterre. En même temps, les glaces s'étendaient en Amérique, à l'ouest de la baie d'Hudson, tandis qu'en Suisse les glaciers des Alpes descendaient de 1200 mètres, et que tous les hauts sommets d'Europe se couvraient de glaciers. Tel fut le début de l'époque glaciaire. Günz.
Mindel.
Riss.
Ce serait d'après l'opinion la plus répandue aujourd'hui dans la période interglaciaire entre ce troisième glaciaire (Riss) et le quatrième (Würm) que seraient apparues les premières sociétés préchelléennes. Würm.
Faunes et flores
quaternaires.
Faunes et flores successives répondent à cinq types : 1° Types des plaines chaudes du Nord de l'Afrique et du Sud de l'Asie, ayant existé en Europe dans les périodes interglaciaires, loin des périodes glaciaires : Eléphas mendionalis, Rhinocéros Merckü, Hippopotamus major au début du quaternaire. A partir du troisième interglaciaire Eléphas antiquus remplaçant le meridionalis. Flore : laurier, buis, figuier, aune, tilleul, saule, etc... 2° Types des prairies et forêts d'Europe et d'Asie (eurasiatique) ayant existé dans les périodes interglaciaires assez près des stades glaciaires : cerf, bison, cheval. Flore de nos forêts et prairies actuelles. 3° Types des steppes et des déserts de l'Est de l'Europe et du centre de l'Asie ayant existé aux environs des périodes glaciaires : âne et cheval désertiques, antilope saïga, gerboise, hamster. Flore : bouleau, sapins, trembles. 4° Types des toundras, plaines et sols glacés du voisinage du cercle arctique ayant existé aux alentours des glaciers : renne, boeuf musqué, renard arctique, glouton, lemming ; lichens et végétation arctique, auxquels il faut ajouter deux espèces actuellement disparues : le mammouth et le rhinocéros tichorinus revêtus d'une toison épaisse, tous apparus au moment de la quatrième glaciation. 5° Types des hautes montagnes à sommets neigeux chamois, bouquetin, mouflon, marmotte, coq de bruyère descendus des hauts sommets de l'Europe et de l'Asie occidentale dans les plaines au moment du quatrième glaciaire. (A. Capitan). |
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