Vidal-Lablache ca. 1910 | La civilisation hellénique, que les colonies avaient disséminée sur les côtes de la Méditerranée, pénètre à la suite des conquêtes d'Alexandre dans l'intérieur de l'Asie. Parti de Pella en 334, Alexandre renverse, par les batailles du Granique (334), d'Issos (333), d'Arbèle (331), l'empire des Perses. Puis il s'engage dans la Bactriane et dans l'Inde, et opère son retour par la Gédrosie, tandis que Néarque longe la côte avec la flotte (Arrien, Indica c. 20 sq.). Sa mort, à Babylone (323), est suivie de guerres entre ses généraux. On peut croire un moment qu'Antigone, l'un d'eux, parviendra à reconstituer l'héritage d'Alexandre : sa défaite à Ipsos (301) rend le démembrement sans appel. Des quatre royaumes qui subsistent alors, les deux principaux, celui des Ptolémées ou Lagides, et celui des Séleucides, vont devenir, l'un en Égypte (323-30 avant J.-C.), l'autre dans l'Asie occidentale (312-64 avant J.-C.) les représentants de l'hellénisme. L'Egypte, favorisée par sa position géographique, maintient son intégrité et réussit même à établir son hégémonie sur la Méditerranée orientale. Mais en Asie le démembrement, poursuivant son cours, aboutit à une transformation nouvelle (carton n° 2). Les petits royaumes de Pergame (283), de Bithynie (278) naissent des débris de l'ancien royaume de Lysimaque. Des envahisseurs gaulois se fixent en Galatie (241). Un royaume de Pont, destiné plus tard à un grand rôle, se dessine. Les Séleucides ne peuvent maintenir leur autorité dans la partie orientale de l'Iran : les Parthes y fondent en 250 un État indépendant ; et les Satrapes grecs de la Bactriane, appuyés sur les colonies macédoniennes, établissent jusqu'à l'Indus une domination, qui ne dure qu'un siècle, mais qui perpétue dans ces contrées le nom et la légende d'Alexandre. Carte de l'Empire d'Alexandre.
L'Asie et la Grèce se mêlent, Alexandrie, Antioche, Pergame deviennent des foyers de commerce, de science et d'art helléniques. Ptolémée Philadelphe fait rétablir le canal du Nil à la mer Rouge (Diodore, I, 33), qu'Hérodote avait vu en activité, mais qui, du temps d'Alexandre, était dans l'abandon (Aristote, Météréologie, I, 14, 27). L'Oxus sert à transporter dans la Caspienne, et de là vers le Pont-Euxin, les marchandises de l'Inde (Aristoboulos, dans Strabon, XI, 7, 3) : témoignage qui prouve qu'une communication existait alors entre l'Oxus et la Caspienne; probablement au moyen des dépressions qu'on a reconnues aujourd'hui entre la Caspienne et le lac d'Aral. Des relations directes s'établissent entre les Séleucides et l'empire indien qui vient d'être fondé par Sandracottos dans la vallée du Gange (Megasthènes dans Strabon, XV, 1, 45 sq.). Elles révèlent aux Grecs l'antique civilisation brahmanique. Mais la Grèce propre est réduite à l'insignifiance. Les descendants d'Antigone, qui sont parvenus à reconstituer le royaume de Macédoine (272-168), en occupent, par des garnisons, les principaux points stratégiques.(V.-L.). Etats formés du démembrement de l'empire d'Alexandre. | Etats des successeurs d'Alexandre au IIe s. av. J.-C. | Cliquez sur les cartes pour les agrandir. | |