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Apathie,
en grec apatheia (de a privatif, et de pathos, passion),
état dans lequel le sujet est complètement affranchi des
passions. Cet état était pour les Stoïciens
l'idéal de la sagesse et le souverain bien. Cependant, il semblerait,
d'après un passage de Cicéron (Académ.,
Il, 42), qu'il y eût ici une nuance à noter, et que le, mot
apathie eût plutôt appartenu à l'école
pyrrhonienne :
«
Zénon, dit-il, fit consister le souverain bien à n'être
affecté ni agréablement ni douloureuse ment, disposition
qu'il nomme Indifférence (adiaphoria). Tel est aussi Pyrrhon,
qui voulait que le sage ne sentit pas même ces-choses; c'est
ce qu'il nomme apathie. »
Au fond, c'est dans le Stoïcisme qu'il
faut chercher la théorie morale de l'apathie ou impassibilité.
Plutarque,
dans son traité De la Superstition, emploie le mot apathie
pour désigner l'état d'une âme
inaccessible à la crainte des dieux.
Les chrétiens des premiers siècles
avaient, adopté le mot apathie pour exprimer le détachement
et le mépris des choses de ce monde.
Dans le langage ordinaire, apathie est
synonyme d'indolence, de lenteur et de difficulté à s'émouvoir
de quoi que ce soit. Sans s'éloigner beaucoup du sens ancien et
philosophique, cette acception est plus étendue et plus vague.
(B-E.). |
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