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Tahiti est
une île de de l'Océanie comprise dans l'archipel
de la Société (Polynésie française);
capitale : Papeete. Elle est formée de deux massifs montagneux (presque
circulaires), que relie un isthme (l'isthme de Taravao) de 2200 m de longueur.
La superficie totale est de 104 215 hectares, dont les deux tiers pour
le massif de Tahiti proprement dit, et un tiers pour la presqu'île de
Taiarapou. Les côtes ont 192 kilomètres de développement, dont 72 pour
la presqu'île.
Relief.
Vue du large, Tahiti a l'aspect d'un tronc
de cône. Chacun de ses deux massifs a été constitué par de vastes soulèvements
volcaniques. Les cimes les plus élevées sont au centre : à Tahiti, les
aiguilles, basaltiques du Diadème, l'Aorai (2064 m) et l'Orohéna (2237
m); Ã Taiarapou, le Niuou (1323 m). Au pied des montagnes, les alluvions
et les éboulements ont recouvert le corail sous-jacent d'une couche de
terre végétale; chacun des deux massifs est ainsi entouré, entre la
montagne et la plage, d'une plaine très fertile, dont la largeur atteint,
çà et là , jusqu'à 3 kilomètres. La superficie totale de cette plaine
annulaire est de 25 000 hectares.
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Vue
satellitaire de Tahiti. Source : NASA
/ ISS.
Côtes.
Les côtes de Tahiti sont cerclées, pour
ainsi dire par des récifs de corail, à 1 kilomètre environ de la plage,
si ce n'est au Nord de l'île et au Sud-Est de la presqu'île: De nombreuses
solutions de continuité permettent, d'ailleurs, de franchir le cercle
sur presque tous les points, pour atteindre les mouillages qui sont très
surs. En effet, le canal (dont la profondeur n'est pas partout uniforme)
entre la côte et les récifs est presque toujours très calme, quel que
soit l'état de l'Océan. Les côtes sont très peu découpées:
il n'existe guère qu'un cap, la pointe Vénus (au Nord), où Cook
s'installa pour observer le passage
de Vénus
sur le Soleil,
et qu'une baie, la baie de Phaéton, au Sud, dont l'isthme de Taravao forme
le fond et qui passe pour le meilleur port de cette partie du Pacifique.
Il y a quelques îlots sans importance
: les Tetiaroa au Nord, le pic volcanique de Meetia, Ã 60 milles environ
à l'Est de Taiarapou. Les marées
sont à peine sensibles (0,30 m).
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Papeete,
au début du XXe siècle.
Régime
des eaux.
Les hauts massifs de Tahiti, presque toujours
enveloppés de nuages,
sont une des régions les plus arrosées de la Terre.
De très nombreux cours d'eau, à régime torrentiel, descendent donc des
montagnes en franchissant, par des cascades, les gradins successifs. Aucun
n'est navigable. Les principaux sont la rivière de Papenoo (au Nord),
qui forme une vallée assez large; celles de Punarouou, de Vaihiria, de
Tautira, et le ruisseau de Fataua, voisin de Papeete, fameux dans la littérature
depuis le Mariage de Loti.
Toutes ces eaux sont d'une limpidité et d'une fraîcheur exquises. On
peut passer du bassin de la rivière Papenoo à celui de la rivière Vaihiria
par le col d'Ouroufaa (884 m), traversant ainsi l'île du Nord au Sud.
On peut aussi passer aisément du bassin de Papenoo dans celui de Punarouou.
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Le principal lac est celui de Vaihiria
(430 m d'altitude, 500 m de diamètre). Cette nappe d'eau froide, assez
profonde, ne présente aucun écoulement apparent vers la mer.
Climat.
On distingue deux saisons : la saison
sèche, de juin à octobre ; la saison humide, de décembre à avril environ.
La saison des pluies est caractérisée par la perturbation de l'alizé,
les calmes, une tension électrique maxima et une température élevée
(jusqu'à 33° à l'ombre). Le maximum de température se produit de juin
à octobre, sans jamais descendre au-dessous de 15° pendant la nuit. La
brise de terre, ou hupe, qui se fait souvent sentir de minuit à six heures
du matin, rend les matinées fraîches. Les ouragans sont rares.
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Un
site de Tahiti, au début du XXe
siècle.
Flore.
La flore des îles de la Société, quoique
très intense, était numériquement très pauvre avant l'introduction
des végétaux
apportés par les Européens : 520 espèces seulement, y compris les mousses
et les lichens. Mais toutes les plantes des régions intertropicales s'y
sont acclimatées facilement; les légumes des pays tempérés peuvent
aussi être cultivés.
Les principales plantes
utiles de Tahiti, indigènes ou acclimatées, sont le feï (bananier
sauvage), l'arbre à pain (dont les fruits
farineux forment, avec les rhizomes du taro,
la base traditionnelle de la nourriture); le cocotier, la canne à sucre
(indigène), le cotonnier, l'oranger, le goyavier
(qui s'est multiplié au point de devenir un embarras), le caféier, la
vanille, le tabac. Le coton, le sucre et, les oranges de Tahiti sont d'une
qualité exceptionnelle.
Faune.
Les premiers habitants de Tahiti (Polynésiens,
arrivés vers l'an 300) ne connaissaient pas jadis d'autre quadrupède
que le porc sauvage, ni d'autres oiseaux
terrestres qu'une sorte de pigeon, une colombe verte, un martin-pêcheur,
un pluvier, une ou deux espèces d'oiseaux
chanteurs. Les espèces bovine et chevaline sont aujourd'hui représentées
par plusieurs milliers d'individus; des oiseaux chanteurs ou insectivores
et des volailles de toute espèce ont été introduits de la Nouvelle-Calédonie,
des Moluques et d'Europe.
Point de serpents
ni d'animaux nuisibles; mais les moustiques et les crabes bleus suffisent
à diminuer le bien-être des étrangers. Quant aux poissons
de mer et de rivière, ils sont nombreux et excellents. (Langlois).
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Une
chute d'eau près de Papeete, à Tahiti. Source
: The World Factbook.
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