|
. |
|
Thomas
Pychon
est un écrivain américain né
le 8 mai 1937, Glen Cove (Etat de New York). Son oeuvre est caractérisée
par un style complexe, un sens de l'humour noir et une étude profonde
des thèmes liés à la technologie, à la paranoïa et à l'impact des
forces sociales et politiques sur l'individu. Pynchon est également célèbre
pour sa discrétion et son refus de s'exposer médiatiquement. Voici un
aperçu de sa vie entre 1937 et 1980.
Thomas Ruggles Pynchon, Jr. naît dans une famille aisée de Long Island. Son père est un ingénieur civil. La famille est issue de la vieille aristocratie de la Nouvelle-Angleterre, ce qui aura une influence subtile sur l'oeuvre de l'écrivain, notamment en termes de culture américaine, de tradition et de déclin social. Pynchon fréquente le lycée Oyster Bay High School, où il se distingue par ses talents littéraires et scientifiques. Il écrit déjà des nouvelles satiriques et montre un intérêt précoce pour les romans d'aventure et la science-fiction. Après le lycée, Pynchon s'inscrit à Cornell University en 1953, où il étudie l'ingénierie physique avant de changer pour la littérature anglaise. Durant cette période, il suit les cours de Vladimir Nabokov, bien que Nabokov affirme ne pas se souvenir de lui. Pynchon abandonne ses études en 1955 et effectue son service militaire dans la marine américaine. Cette expérience influencera son premier roman, V., avec des thèmes liés à la bureaucratie et aux technologies militaires. Il revient à Cornell en 1957 et obtient finalement son diplôme en 1959. Après avoir terminé ses études, Pynchon travaille comme rédacteur technique pour Boeing à Seattle, où il rédige des manuels pour le programme de missiles Bomarc. Cette expérience dans l'industrie militaire et aérospatiale influence profondément ses écrits, notamment son roman Gravity's Rainbow (1973), qui traite des technologies de guerre et des implications politiques et sociales du développement de la science. Pendant cette période, Pynchon commence à publier des nouvelles dans des magazines littéraires comme The Kenyon Review et The Southern Review. Sa nouvelle Entropy (1960), un texte surréaliste et intellectuellement dense, pose les bases de son style complexe et de ses thèmes récurrents : la désintégration des systèmes sociaux et physiques, et la lutte de l'individu contre des forces incontrôlables. Le premier roman de Pynchon, V., est publié en 1963. Cet ouvrage ambitieux mêle plusieurs intrigues, périodes historiques et lieux géographiques, et met en scène une série de personnages excentriques et marginaux. Le livre aborde des thèmes comme l'impérialisme, la technologie, l'entropie et le mystère de l'identité. V. remporte le prix William Faulkner pour la meilleure première oeuvre, et Pynchon se fait immédiatement remarquer comme une voix singulière dans la littérature américaine. En 1966, Pynchon publie son deuxième roman, The Crying of Lot 49 (Vente à la criée du lot 49), une oeuvre plus courte mais non moins complexe. L'histoire suit Oedipa Maas, une femme qui découvre un mystérieux service postal clandestin, en essayant de gérer la succession de son ancien amant. Le roman traite de thèmes tels que la paranoïa, la théorie du complot et l'érosion de la réalité, et devient rapidement un texte culte des années 1960. Bien que plus accessible que V., il continue à parcourir les thèmes du chaos et de la désintégration des systèmes sociaux. Pynchon développe une réputation d'auteur mystérieux. Après la publication de The Crying of Lot 49, il se retire progressivement de la scène publique, refusant les interviews et évitant les apparitions publiques. Ce retrait contribue à sa légende, et il devient une figure insaisissable dans le monde littéraire. On sait peu de choses sur sa vie personnelle à cette époque, bien que certains indices suggèrent qu'il vit en Californie et à New York durant les années 1960 et 1970. Le chef-d'oeuvre de Pynchon, Gravity's Rainbow (L'Arc-en-ciel de la gravité), est publié en 1973. Ce roman massif, dense et, encore cette fois complexe, est une méditation sur la technologie, la guerre et la destruction. Situé pendant et après la Seconde Guerre mondiale, le livre suit un ensemble de personnages reliés par la mystérieuse fusée V-2 allemande. Gravity's Rainbow est reconnu pour sa prose baroque, ses innombrables références culturelles et scientifiques, et son exploration de la paranoïa moderne. Le roman est largement salué par la critique et est considéré comme l'une des oeuvres majeures de la littérature postmoderne. Il reçoit le National Book Award en 1974, mais la décision de lui attribuer le prix Pulitzer est controversée. Le jury du Pulitzer refuse de décerner le prix cette année-là , qualifiant le roman d'"illisible" et de "scabreux", ce qui alimente davantage la légende de Pynchon. Son refus d'assister aux cérémonies de remise de prix ou d'interagir avec les médias contribue à renforcer son aura de mystère. Après la publication de Gravity’s Rainbow, Pynchon disparaît presque entièrement de la vie publique. Très peu d'informations sont disponibles sur sa vie entre 1973 et 1980. On a dit qu'il qu'il voyage, peut-être en Europe et au Mexique, et qu'il continue à écrire. Il entretient une correspondance avec certains amis proches et collègues, mais reste inatteignable pour les médias et les universitaires. Pendant cette période, Pynchon continue de travailler sur des nouvelles et des essais. Bien qu'il ne publie aucun roman majeur entre Gravity's Rainbow et Vineland en 1990, il prépare la publication d'une collection de ses premières nouvelles, Slow Learner (L'Homme qui apprenait lentement), qui sortira en 1984. Cette collection inclut certaines de ses premières oevres, accompagnées d'une préface où il critique lui-même ses premiers écrits avec humour et humilité. Après 17 ans de silence, Pynchon publie Vineland en 1990. Ce roman marque son retour et traite de la vie américaine dans les années 1980 vue sous le prisme de la politique et de la culture populaire. Situé principalement en Californie, il raconte l'histoire de Zoyd Wheeler, un hippie en lutte contre les agents fédéraux dans un monde post-révolutions des années 1960. Le roman aborde des thèmes tels que la répression politique, la culture des médias et l'érosion de la contre-culture. Bien que Vineland ne soit pas aussi acclamé que Gravity's Rainbow, il reçoit un accueil critique positif et montre que Pynchon est toujours un écrivain de premier plan. En 1997, Pynchon publie Mason & Dixon, un roman ambitieux et historique qui relate la vie des géomètres Charles Mason et Jeremiah Dixon, célèbres pour avoir tracé la ligne Mason-Dixon séparant le Nord et le Sud des États-Unis. Ce roman est caractérisé par une écriture baroque, mêlant réalité et fiction, avec un style qui rappelle celui des romans du XVIIIe siècle. Le livre aborde des thèmes tels que la science, l'esclavage, l'impérialisme, et l'amitié. Mason & Dixon est considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de Pynchon et reçoit des critiques enthousiastes. Durant cette période, quelques détails sur la vie personnelle de Pynchon émergent. Il se marie avec Melanie Jackson, une agente littéraire, et le couple s'installe à New York. Ils ont un fils, Jackson, né dans les années 1990. Malgré cela, Pynchon maintient une discrétion extrême concernant sa vie familiale et continue à éviter les apparitions publiques. En 2006, Pynchon publie un autre grand roman, Against the Day (Contre-jour). Ce texte colossal de plus de 1000 pages traverse plusieurs décennies et continents, avec des personnages aussi divers que des anarchistes, des scientifiques, des capitalistes, et même des aventuriers dans des mondes parallèles. Situé entre l'Exposition universelle de Chicago en 1893 et la Première Guerre mondiale, le roman aborde des thèmes tels que la science, la géopolitique, l'anarchisme, et les phénomènes surnaturels. Against the Day est salué pour sa richesse thématique et sa complexité narrative, mais comme pour ses autres oeuvres, il demande une lecture attentive et parfois ardue. En 2009, Pynchon publie Inherent Vice (Vice caché), un roman plus accessible, qui combine le style du roman noir avec des éléments psychédéliques. L'histoire suit Doc Sportello, un détective privé et consommateur de drogue dans la Californie des années 1960, alors qu'il enquête sur la disparition d'un promoteur immobilier. Le livre s'intéresse à la fin de l'utopie de la contre-culture californienne et le début de l'ère plus répressive des années 1970. Ce roman, bien que moins complexe que ses autres oeuvres, est apprécié pour son humour et son hommage au genre du roman policier. L'ouvrage a été adapté au cinéma en 2014 par Paul Thomas Anderson, avec Joaquin Phoenix dans le rôle principal. C'est la première adaptation cinématographique d'un roman de Pynchon, et bien que le film reçoive des critiques positives, il reste fidèle à l'univers décalé et complexe du livre, rendant son accueil parfois mitigé auprès du grand public. Pynchon publie Bleeding Edge (Fonds perdus) en 2013. Ce roman se déroule à New York en 2001, avant et après les attaques du 11 septembre, et parle du monde de la technologie, de l'espionnage et de la culture numérique émergente. Il se concentre sur une détective, Maxine Tarnow, qui enquête sur une start-up technologique liée à des conspirations internationales. Bleeding Edge est salué pour sa capacité à saisir l'esprit des années 2000 et à analyser le monde post-11 septembre, tout en restant fidèle aux obsessions de Pynchon, telles que la paranoïa et les systèmes de pouvoir invisibles. Au fil des décennies, Pynchon réussit à maintenir une discrétion sans précédent dans le monde littéraire. Il vit toujours à New York avec sa famille et continue à éviter toute forme de publicité. Très peu de photos récentes de lui existent, et il n'a accordé aucune interview formelle. Sa vie privée reste donc un mystère, bien que des rumeurs circulent régulièrement. Mais, même sans la visibilité publique des autres auteurs contemporains, il reste une figure majeure de la littérature américaine. Chaque nouvelle publication de Pynchon est un événement majeur dans le monde littéraire, et ses romans continuent à être étudiés et analysés pour leur complexité, leur richesse thématique et leur pertinence historique et culturelle. Ses thèmes récurrents, tels que la paranoïa, la technologie, le pouvoir, et l'érosion de la réalité, continuent de résonner avec les préoccupations contemporaines. |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|