| Isidore de Séville ou Saint Isidore est un religieux et encyclopédiste né à Carthagène ou à Séville vers 560, archevêque de Séville vers 600, mort en 636. Il était le plus jeune enfant d'une famille dont le père, Sévérien, est fréquemment qualifié préfet de Carthagène. Léandre et Fulgence, ses frères, et Florentine, sa soeur, ont été comme lui mis au rang des saints. Sur le siège métropolitain de Séville, il succéda à son frère Léandre, qui avait reçu de Grégoire le Grand le pallium en 599. Il présida en novembre 618 ou 619, sous le règne de Sisebut, le Ileconcile de Séville, et, en 633, le IVe concile national de Tolède. Ce concile, tenu au commencement du règne de Sisenand, qui venait de détrôner son frère (L'Espagne wisigothique), mais que le clergé favorisait, à cause de sa soumission, donna une constitution nouvelle à l'Eglise d'Espagne. Il est vraisemblable que Isidore y exerça une action décisive; néanmoins, c'est à ses nombreux écrits, plus qu'à ses actes, qu'il doit sa célébrité. Les Espagnols, ses contemporains, l'appelaient déjà egregius doctor cathoticae Ecclesiae (VIIIe et XVe conciles de Tolède : 653 et 688); et la plupart des historiens ecclésiastiques le considèrent comme le plus illustre docteur de l'Eglise d'Espagne. Il possédait toute la science de son temps, et il paraît même avoir été fort supérieur à tous les Occidentaux de son époque, en la connaissance du latin, du grec, de l'hébreu, de l'histoire et de la littérature classiques et ecclésiastiques. On lui doit aussi d'avoir réintroduit Aristote dans une Europe qui en perdait le souvenir. Ses oeuvres ont été divisées en quatre classes : 1° Ecrits concernant la Bible : Quaestiones in Vetus Testamentum seu mysticorum expositiones sacramentorum, exposition mystique des principaux événements de l'Ancien Testament; De Veteri et Novo Testamento qucaestiones; In libros Veteris ac Novi Testamenti praemia; De Ortu ac obitu patrum qui in Scriptura laudibus et efferuntur (authenticité contestée); Allegoriae quamdam Scripturae sacrae et Liber numerorum qui in sanctis Scripturis occurunt, attribué par quelques critiques à un auteur plus ancien; un traité mystique portant divers titres, correspondant aux diverses formes sous lesquelles l'auteur a présenté sa pensée : Synonyma de lamentationibus animae peccatricis; Soliloquia; Dialogus inter rationem et appetitum. 2° Dogme et discipline : De Fide catholica ex Veteri et Novo Testamento, contra Judaeos, ad Florentinam sororem; Sententiarum libri III, guide de la foi et de la conduite du chrétien; De Ecclesiasticis Officiis; Regula monachorum. 3° Histoire : Chronicon, histoire universelle depuis l'origine prétendue du monde jusqu'aux règnes de Héraclius et de Sisebut; Historia de regibus Gothorum, Wandalorum et Suevorurn; quoique Isidore y fasse descendre les Goths de Gog et de Magog, son livre est resté une des sources les plus importantes de leur histoire; Liber de viris illustribus, biographie de quarante-six personnages illutres de l'Eglise chrétienne. 4° Sujets divers : Differentiarum seu de proprietate sermonum libri II : différences des mots, différences des choses; - De Ordine creaturarum (authenticité contestée), cosmologie embrassant Dieu, le monde, la hiérarchie angélique, les espaces célestes, la terre, le genre humain et les choses finales; De Natura Rerum, ad Sisebutum regem, traité d'astronomie et de météorologie compose à la demande du roi Sisebut; - Originum seu Etymologiarum libri XX, connu sous le titre des Etymologies (ou des Origines). Cette encyclopédie, inspirée de Pline l'Ancien, est une compilation qui tente de faire la somme des connaisssances de son temps. Son influence perdurera tout le Moyen Âge. C'est l'oeuvre capitale d'Isidore, où sont rassemblées toutes les connaissances : grammaire, rhétorique et dialectique, arithmétique, géométrie, musique, ce qui a été appelé plus tard algèbre, médecine, lois, discernement des temps, livres et offices ecclésiastiques, Dieu, les anges et les divers ordres de fidèles, l'Eglise et les sectes, langues, nations, royaumes, cités, guerre, généalogie, index alphabétique et explication de certains mots se rapportant à l'agriculture, à la guerre, aux jeux, aux vêtements et aux outils. Ce livre est généralement considéré comme le dernier qu'Isidore ait écrit : on en place la composition entre 622 et 633. 5° Treize lettres adressées à diverses personnes. (E.-H. Vollet). | |