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État des États-Unis
Nouveau-Mexique
New Mexico
Drapeau du Nouveau Mexique. Le Nouveau-Mexique (New Mexico) est un Etat des Etats-Unis; 315,200 km²; 2,097 millions d'habitants (en 2020). Il confine au Sud-Ouest au Mexique, au Sud-Est au Texas, Ă  l'Est au Texas, au Nord au Colorado, Ă  l'Ouest Ă  l'Arizona.  L'agriculture n'est possible que dans les vallĂ©es et les points qu'on peut irriguer. L'Ă©levage du bĂ©tail est la principale ressource agricole.

Les principales villes du Nouveau-Mexique

• Santa-Fé, la capitale du Nouveau-Mexique, sur la rivière du même nom, a une population de 87.505 habitants (2022) et se trouve à 2200 m d'altitude. Son centre historique présente un exemple d'architecture en adobes. C'est aujourd'hui une ville prisée par les artistes. Autrefois extrémité d'une route commerciale et de colonisation, la Santa Fé trail, Santa Fé était un centre du commerce des peaux et des fourrures.

• Albuquerque, sur le Rio Grande, Ă  120 km au sud-ouest de Santa FĂ©, Ă  une altitude de 1600 m  au-dessus de la mer, est la plus grande ville du Nouveau-Mexique, avec 564 559 habitants. C'est notamment le siège de l'UniversitĂ© du Nouveau-Mexique (organisĂ©e en 1889).  Albuquerque a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1706, a Ă©tĂ© nommĂ©e en l'honneur d'Albuquerque, alors vice-roi du Nouveau-Mexique, et Ă©tait une colonie importante pendant le rĂ©gime espagnol. La nouvelle ville date rĂ©ellement de 1880 et a Ă©tĂ© incorporĂ©e comme ville en 1892. Albuquerque est connue pour son festival international de montgolfières et son riche mĂ©lange culturel.
 
• La Cruces. -  SituĂ©e dans le sud du Nouveau-Mexique, près de la frontière avec le Texas, Las Cruces est la deuxième plus grande ville de l'État. Elle est connue pour son climat ensoleillĂ©, ses paysages dĂ©sertiques et ses fermes de piments. La ville est Ă©galement le site de la New Mexico State University, ce qui lui confère une ambiance universitaire animĂ©e.

Le marché fermier de Las Cruces est très populaire, offrant des produits locaux frais et des spécialités régionales.

• Rio Rancho. - Située au nord-ouest d'Albuquerque, dont elle est une banlieue, Rio Rancho est une ville en forte croissance avec une économie diversifiée. Elle est reconnue pour ses quartiers résidentiels modernes et ses infrastructures en développement. La ville possède par ailleurs un parc industriel et technologique, attirant des entreprises de haute technologie et des centres de recherche.

• Farmington. - Située dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique, près de la frontière avec le Colorado et l'Arizona, Farmington est un centre régional pour l'industrie énergétique, en particulier l'extraction de charbon et de gaz naturel. La ville est entourée de paysages spectaculaires, comme les formations rocheuses de la région de San Juan. C'est aussi un bon point de départ pour visiter les attractions naturelles comme les canyons et les réserves tribales voisines.

• Clovis. - Située dans l'est du Nouveau-Mexique, proche de la frontière avec le Texas, Clovis est une ville importante pour l'agriculture, en particulier la culture de coton et les produits laitiers. Elle est également connue pour son rôle historique. Elle a donné son nom à l'une des grandes cultures préhistoriques de l'Amérique du Nord et a eu bien plus tard un rôle dans le développement du chemin de fer. On note aussi son patrimoine musical, avec une scène locale dynamique qui a contribué au rock 'n' roll dans les années 1950.

Cet Etat est un plateau inclinĂ© vers le Sud et l'Est, traversĂ© du Nord au Sud par la profonde vallĂ©e du Rio Grande, qui descend environ 1100 m sur ce parcours. Au Nord du Nouveau-Mexique et Ă  l'Est du Rio Grande est un puissant massif qui termine au Sud la rangĂ©e orientale des Montagnes Rocheuses. De ce massif dĂ©roulent vers l'Est : la Canadian River, affluent de l'Arkansas, le Pecos, affluent du Rio Grande. A l'Ouest et au Sud s'Ă©tendent de vastes espaces infertiles, mesas (plateaux) ou bas-fonds salins et alcalins. Les mesas occidentales (mesa de los Lobos, plaine de San Augustin) forment la zone de partage des eaux entre les ocĂ©ans, avec les monts de Zuñi, de Mimbres et plus au Sud le plateau de la sierra Madre. A l'Est du Rio Grande, on remarque de vastes coulĂ©es de laves, dominĂ©es Ă  l'Ouest par la sierra Soledad, Ă  l'Est par le petit massif de la sierra Blanca et, au delĂ  du Pecos, le dĂ©sert du Llano Estacado. Vers l'Ouest se dirigent les rios San Juan et Gila, tributaires du fleuve Colorado. Aucun des cours d'eau souvent enfoncĂ©s dans les canyons de 300 m de profondeur n'est navigable. 

Relief.
Le Nouveau-Mexique est une région de montagnes et de hauts plateaux, d'une altitude moyenne de 1850 m, interrompus par des chaînes de montagnes parallèles dont l'orientation est le plus souvent Nord-Sud. A mi-chemin environ entre la limite ouest de l'Etat et le Rio Grande passe le Continental Divide, qui sépare les eaux entrant dans le golfe du Mexique de celles qui se jettent dans le golfe de Californie. A l'Est du Continental Divide (trois quarts de la surface de l'Etat), la pente générale Sud-Est est très marquée. Ainsi, à Santa Fé, dans la partie centrale Nord du Nouveau-Mexique, l'altitude est de 2140 m; à Raton, dans le Nord-Est, 1950 m; à Las Cruces, à l'extrême Sud, 1100 m; et à Red Bluff, dans l'extrême Sud-Est, 890 m.

Le système des Montagnes Rocheuses pĂ©nètre au Nouveau-Mexique près du centre de sa frontière Nord; sa crĂŞte principale, situĂ©e Ă  l'Est du Rio Grande, s'Ă©tend vers le Sud jusqu'Ă  la ville de Santa FĂ©. Il marque la sĂ©paration entre les bassins des cours supĂ©rieurs de la Canadian River et du Rio Grande, et compte bon nombre des plus hauts sommets du Nouveau-Mexique, Ă  commencer par le point culminant de l'Etat, le pic Wheeler, haut de 4011 m. Cette ligne de crĂŞtes dĂ©limite. A l'Ouest du Rio Grande se trouve une sĂ©rie de chaĂ®nes plus basses, qui font Ă©galement une partie du système des montagnes Rocheuses. Leurs pentes occidentales se confondent presque imperceptiblement avec la rĂ©gion du Plateau du Colorado. Les chaĂ®nes de San Juan, Gallinas et Nacimiento sont parmi les plus remarquables de ce groupe. 

Au Sud des Montagnes Rocheuses se trouve ce qu'on appelle la rĂ©gion du Bassin, dans laquelle des montagnes gĂ©nĂ©ralement isolĂ©es, mais parfois regroupĂ©es en massifs, s'Ă©lèvent au-dessus de la plaine comme des Ă®les et renferment la vallĂ©es aux parois nues de roche grise et brune. Ces plaines ont ordinairement de 15 Ă  30 km large et sont longues parfois de 150 km. Elles sont inclinĂ©es vers leurs centres, sont gĂ©nĂ©ralement recouvertes d'Ă©boulis des montagnes voisines, et possèdent rarement une sortie de drainage. Les Espagnols les appelaient  bolsones (= bourses), terme que les gĂ©ologues ont retenu. Dans beaucoup de ces bolsones se trouvent des lacs Ă©phĂ©mères, dans lesquels les eaux s'accumulent pendant la saison des pluies et persistent pendant plusieurs mois. Ces eaux sont frĂ©quemment imprĂ©gnĂ©es d'alcali ou de sel, et en s'Ă©vaporant laissent sur le lit du lac une mince incrustation d'une blancheur neigeuse. De tels lits, appelĂ©s localement « plaines alcalines », sont particulièrement nombreux dans les comtĂ©s de Valencia, Socorro, Doña Ana et Otero. 

Ă€ l'Est de la chaĂ®ne de San Andreas, dans la partie centrale Sud du Nouveau-Mexique, se trouve le bassin du lac assĂ©chĂ© Otero, dans lequel se trouvent les remarquables "sables blancs" (white sands), constituĂ©s de dunes de gypse granulaire presque pur et couvrant la zone de 780 km². Dans cette rĂ©gion, de nombreuses espèces de reptiles et d'insectes sont presque parfaitement blanches. A l'Est et Ă  l'Ouest de la partie centrale de la rĂ©gion du Bassin, les bolsones perdent rapidement leur caractère distinctif; ces vallĂ©es deviennent de plus en plus larges et les montagnes moins hautes et plus isolĂ©es. 

Au Sud de la Canadian River et à l'Est du Pecos et se trouve le grand plateau aride connu sous le nom de Llano Estacado, une vaste étendue de déserts stériles. C'est une partie des Grandes Plaines et une continuation de la région des hautes plaines du Texas. Le plateau du Colorado, quant à lui, comprend, au Nouveau-Mexique, la majeure partie de la zone au Nord de la rivière Gila et à l'Ouest du Rio Grande. Ici, l'activité volcanique et la puissante érosion se sont combinées pour produire un paysage remarquable. La frontière orientale de cette région est formée par la vallée du Rio Grande et les contreforts occidentaux des Rocheuses; la limite Sud surplombe la rivière Gila; au Nord et à l'Ouest. Le plateau du Colorado se continue dans le Colorado, l'Utah et l'Arizona

Près de ses frontières Sud et Est se trouvent de nombreuses coulées de lave et des montagnes volcaniques éteintes, l'une des plus importantes est le mont Taylor (3445 m), un volcan qui est entouré de plateaux tabulaires de lave. Dans d'autres parties du Nouveau-Mexique, il existe également de nombreuses indications d'une ancienne activité volcanique. Une caractéristique remarquable du paysage du Nouveau-Mexique est la mesa, une colline au sommet plat créée par l'érosion différentielle et s'élevant au-dessus du pays environnant comme une table (mesa en espagnol). Un exemple notable est la mesa d'Acoma, dans le comté de Valence, coiffée de roches volcaniques; sur son sommet, à environ 110 m au-dessus de la plaine, est le pueblo indien d'Acoma (Les Indiens Pueblos).

L'altitude moyenne du Nouveau-Mexique est de 1740 m, avec 105 000 km² entre 900 m et 1500; 147 000 km² entre 1500 et 2100 m; 58 000 km² entre 2100 et 2750 m; et 5200 km² au-dessus de 2750 m.
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Acoma Mesa.
Acoma Mesa, Ă  l'Est du Nouveau-Mexique.

Hydrographie.
Bien que le Nouveau-Mexique soit une rĂ©gion peu arrosĂ©e, les rivières y sont nombreuses. Aucun des cours d'eau n'est navigable, et dans beaucoup d'entre eux, pendant la saison sèche, l'eau par endroits disparaĂ®t entièrement sous le lit de sable, et après avoir coulĂ© sous terre sur une certaine distance, jaillit plus loin sous la forme d'une rivière, d'un ruisseau ou d'une source. 

Le Rio Grande.
Le cours d'eau le plus important est le Rio Grande. Il a sa source dans le Sud du Colorado, pénètre au Nouveau-Mexique par de profonds canyons près du centre de la frontière Nord et continue vers le Sud à travers tout l'État. Au cours de son trajet, il passe de simple ruisseau de montagne dans le Nord à une lente rivière, chargée de sable, dans le Sud. Dans les basses terres, il perd une grande partie de son volume par évaporation et du fait de l'absorption par les sables, ou encore du fait de son usage pour l'irrigation des cultures (Sud d'Albuquerque et secteur de Las Cruces, notamment). Dans son cours inférieur au Nouveau-Mexique, son lit est souvent sec. Pendant la saison des crues, il quitte généralement ses rives et inonde les basses terres, répandant sur les sables un riche dépôt de limon. A cause de cette caractéristique on l'appelle quelquefois, et non sans une certaine exagération, « le Nil du Nouveau-Mexique ».

Le Pecos.
Le Pecos est l'autre cours d'eau important. Il prend sa source dans le comtĂ© de Mora et se dirige vers le sud dans le Texas, oĂą il rejoint le Rio Grande après un parcours de 1500 km. Il a les mĂŞmes caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales que ce dernier fleuve : ruisseau de montagne près de sa source, il devient paresseux après avoir quittĂ© les hautes terres  et perd une grande partie de son eau. Le long du cours infĂ©rieur, de nombreux ruisseaux souterrains venus des montagnes jaillissent en sources et se jettent dans le Pecos. 

La Canadian River
La Canadian river, née dans les monts Sangre de Cristo, près de la frontière avec le Colorado, draine le versant oriental des montagnes Rocheuses et coule dans une direction générale Sud-Est à travers le Texas jusqu'en Oklahoma, où elle se jette dans l'Arkansas. Seul son cours supérieur appartient au Nouveau-Mexique. La majeure partie y parcourt le fond d'un canyon.

Autres cours d'eau.
Les cours d'eau, coulant vers l'ouest - le San Juan, le Rio Puerco de l'Ouest, le Zuñi, le Rio San Francisco et le Gila - n'ont que peu d'importance, bien que leur débit soit pérenne. Dans les vallées, il existe de nombreux petits ruisseaux dont les eaux n'atteignent jamais l'océan, mais disparaissent par infiltration ou évaporation.
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Carte du Nouveau-Mexique.
Carte du Nouveau-Mexique.
Echelle : l'Etat du Nouveau-Mexique a environ 550 km d'Ouest en Est; 560 km du Nord au Sud.

Le climat.
Comme les vents qui atteignent le Nouveau-Mexique se sont asséchés en traversant les plaines du Texas ou les montagnes du Nord-Ouest, le climat est caractérisé par une faible humidité. Le sol sablonneux absorbe rapidement la chaleur du soleil et la rayonne également rapidement, de sorte qu'il y a une grande variation quotidienne de la température. La température moyenne annuelle de Santa Fé à 2312 m d'altitude est de + 10,3° C; elle varie de + 31°C à -21°C.

Précipitations.
Dans toutes les rĂ©gions du Nouveau-Mexique, Ă  l'exception du Nord-Ouest, il y a une saison dite des pluies, qui commence dĂ©but juillet et dure de 30 Ă  45 jours, la pluie tombant l'après-midi sous forme d'orages courts, parfois accompagnĂ©s de grĂŞle. Environ un tiers des prĂ©cipitations se produisent en juillet et aoĂ»t; après le mois d'aoĂ»t, les prĂ©cipitations mensuelles s'amenuisent  rĂ©gulièrement jusqu'en mars, mois au cours duquel environ 3 % des prĂ©cipitations annuelles seulement se produisent. 

Dans les vallées, il y a généralement deux chutes de neige par an; la couverture neigeuse disparait rapidement. Mais sur les sommets des montagnes et dans les canyons, la neige s'accumule à de grandes profondeurs et forme une source constante d'approvisionnement en eau pour les rivières. C'est la fonte des neiges sur les montagnes Rocheuses, et non la saison des pluies, qui produit les crues du Rio Grande.

La flore et la faune.
La flore.
Le Nouveau-Mexique a une si grande gamme d'altitudes que les quatre zones de végétation définies dans le Sud-Ouest des Etats-Unis se rencontrent dans ses limites :

 â€˘ Zone du cactus, du yucca et de l''agave (900-1000 m), oĂą l'herbe est rare; 
• Zone du sarcobatus (S. vermiculatus) et de l'armoise (1000-1500 m), où il y a peu d'herbe, et où les espèces de cactus sont moins nombreuses;

• Zone du cèdre (1500-2000); 

• Zone du pin et du sapin (2000-2500 m), dans laquelle l'herbe est plus abondante. 

Seuls les hautes chaĂ®nes et les plateaux sont boisĂ©s, et encore les forĂŞts n'y sont-elles denses. Certaines montagnes, en particulier celles le long de la frontière orientale de la vallĂ©e du Rio Grande, sont absolument dĂ©pourvues d'arbres. Les principales zones forestières se trouvent Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud de la chaĂ®ne de San Juan, sur la chaĂ®ne de Sangre de Cristo et dans le comtĂ© de Socorro, Ă  l'ouest du Rio Grande. Les principales essences de bois sont le sapin rouge, l'Ă©picĂ©a d'Engelmann et le pin jaune. 

Dans les vallĂ©es, les seuls arbres indigènes sont le saule et le peuplier, que l'on trouve le long des cours d'eau. Dans les rĂ©gions dĂ©pourvues d'eau, la vĂ©gĂ©tation est limitĂ©e Ă  de l'herbe rare; on y trouve aussi de l'armoise et du sarcobatus (un arbuste Ă©pineux) dans le Nord, et des cactus et des yucca dans le Sud. Des prairies tapissent une partie des «-mesas-». 
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Nouveau Mexique : paysage du Bosque del Apache.
Une escale de Grues (Grus canadensis) dans un Ă©tang
du Bosque del Apache, au Nouveau Mexique. Photo : Elizabeth Jackson.
La faune.
De nombreuses espèces animales indigènes se rencontrent au Nouveau-Mexique, mais les effectifs de chacune d'elles sont faibles. 

Les bisons n'errent plus depuis longtemps dans les plaines, et les élans ont aussi été chassés. Parmi les plus gros mammifères que l'on trouve encore dans certains districts, on trouve le cerf, l'antilope (en petit nombre), le puma, le coyote, le loup des bois, le lynx (Lynx rufus et Lynx Canadensis) et l'ours noir. Les blaireaux, les lièvres et les lapins se trouvent partout, et les chiens de prairie sont si nombreux à certains endroits qu'ils sont considérés comme une nuisance.

Il existe de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques. De temps en temps, on peut voir sur le Rio Grande des canards, des oies sauvages, des cygnes, des grues, des hĂ©rons et des mouettes. Des aigles sont Ă©galement prĂ©sents, et dans les rĂ©gions arides et Ă©levĂ©es, les corneilles et les corbeaux sont nombreux. La caille de Gamble, le colin de Virginie, le tĂ©tras, les faisans anglais et les dindes sauvages sont les oiseaux de gibier les plus importants. Le moqueur est commun dans tout le sud-ouest du Nouveau-Mexique. 

Parmi les animaux venimeux se trouvent le serpent à sonnettes, le monstre de Gila (Heloderma suspectum),qui est un lézard venimeux, et la tarentule (Mygale Heintzii). Ils ne sont présents, cependant, qu'à certains endroits et ne se manifestent qu'à certaines saisons.

Les sols.
Le type de sol dominant sur les terres élevées est un loam sableux, recouvert d'argile ou de loam argileux : il stocke l'eau et est le sol typique des bassins. Le long des vallées fluviales, il y existe des zones limitées de sédiments fins, et ici, de bonnes cultures peuvent être faites grâce à l'irrigation. Dans les plaines où le drainage est pauvre, surtout dans le Sud, les sols contiennent trop d'alcali; mais dans les hautes terres, la plus grande partie a été dissoute et emportée par les pluies, et les sols sont bien adaptés pour les pâturages.

Ressources minérales.
L'existence de gisements de minĂ©raux prĂ©cieux a Ă©tĂ© connue de bonne heure des Espagnols. Les Mexicains explotaient encore des mines d'or Ă  l'arrivĂ©e de AmĂ©ricains. Ceux-ci ont poursuivi cette exploitation et, surtout on commencĂ©, Ă  partir de 1881 l'exploitation de gisements d'argent (mines de Lake Valley dans le comtĂ© de Sierra). Le cuivre a aussi Ă©tĂ© extrait pendant de nombreuses annĂ©es (comtĂ©s de Grant et d'Otero). Au dĂ©but du XXe siècle, il Ă©tait le produit mĂ©tallique le plus prĂ©cieux du Nouveau-Mexique. La grande Ă©poque de l'extraction de mĂ©taux prĂ©cieux au Nouveau-Mexique, commencĂ©e en 1880, s'est terminĂ©e en 1910 après une chute brutale de la production. Au cours des mĂŞmes annĂ©es, on a assistĂ©, en parallèle, Ă  ne augmentation de la production de zinc (accompagnĂ©e d'une petite quantitĂ© de plomb) dans les mines de Magdalena (comtĂ© de Socorro). 

Cependant, la ressource minĂ©rale qui est restĂ©e longtemps la plus importante est le charbon, que l'on trouve sous toutes ses formes - du lignite Ă  l'anthracite - et dans des zones très Ă©tendues. Les principaux centres de production (prĂ©sents ou passĂ©s) sont le gisement Raton, dans le comtĂ© de Colfax; le gisement Durango-Gallup, dans les comtĂ©s de McKinley et Rio Arriba; le gisement de Whiteoaks, dans le comtĂ© de Lincoln; et les rĂ©gions de Los Cerillos et Tejon, dans le comtĂ© de Santa FĂ©. 

Les minerais de fer sont distribués sur de grandes zones, tout comme les filons de gypse. Le graphite est extrait dans le comté de Colfax; le mica dans le comté de Taos et, dans une moindre mesure, dans le comté de Rio Arriba; le marbre est extrait dans le comté d'Otero et le grès dans les comtés de Bernalillo, Colfax et San Miguel.

Au cours du XXe siècle, le Nouveau-Mexique s'est surtout signalé par ses réserves en gaz et en pétrole. En 2020, sa production de gaz naturel plaçait l'Etat au neuvième rang des producteurs aux Etats-Unis, et au troisième rang pour la production de pétrole brut (amplifiée depuis 2015 par la technique de fracturation hydraulique).

Ajoutons qu'on trouve au Nouveau-Mexique, des turquoises et quelques grenats; il est possible que les turquoises Ă©taient dĂ©jĂ  extraites par les Aztèques. A l'Ă©poque espagnole, la plus grande des mines de turquoise Ă©tait dans le district de Cerillos, Ă  une trentaine de kilomètres au Sud de Santa FĂ©. D'autres gisements de turquoise se trouvent dans les comtĂ©s de Grant et d'Otero. Les grenats du Nouveau-Mexique se trouvent dans le comtĂ© de McKinley. 
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Nouveau-Mexique : rassemblement d'un troupeau.
Rassemblement d'un troupeau, près de Las Cruces, au sud du Nouveau-Mexique. Photo : S. Bauer.

Histoire du Nouveau-Mexique

Les grandes ruines des régions de Zuñi et de Pecos (notamment l'ancienne cité de Cicuyé), ou encore les habitations troglodytiques (cliff -dwellings) qui se trouvent par centaines dans le Nord de l'Etat (Pajarito Plateau), attestent l'antique civilisation des ancêtres des Indiens Pueblos, les Anasazis, dont l'apogée se situe entre le XIe et le XIVe siècle. Parmi les principales cultures et populations autochtones présentes dans la région avant l'arrivée des Européens et qui y vivent toujours, on peut mentionner les Pueblos, les Apaches et les Navajos :
• Les Pueblos. - Les Indiens Pueblos sont un groupe de peuples autochtones qui vivaient dans des villages semi-permanents, souvent construits en adobe ou en pierre. Ils habitaient principalement dans les régions de l'ouest et du nord du Nouveau-Mexique, comme les vallées du Rio Grande et du Rio Chama. Ils sont connus pour leurs impressionnantes maisons en terrasses, comme celles que l'on trouve à Taos Pueblo, ainsi que pour leurs systèmes d'irrigation et leur artisanat, notamment les poteries et les textiles. Les Zunis sont un groupe Pueblo qui a des racines profondes dans la région. Ils vivent principalement dans la région ouest du Nouveau-Mexique. Les Zunis sont réputés pour leur artisanat complexe, notamment les bijoux en turquoise et en argent, et pour leurs cérémonies religieuses distinctives.

• Les Apaches et les Navajos. - Les Apaches Ă©taient un groupe de peuples nomades et semi-nomades qui se dĂ©plaçaient Ă  travers les plaines et les montagnes du sud-ouest des États-Unis, dont le Nouveau-Mexique. Ils frĂ©quentaient principalement les rĂ©gions du sud et du sud-est du Nouveau-Mexique. C'Ă©taient des chasseurs et des cueilleurs experts, et leur sociĂ©tĂ© Ă©tait organisĂ©e autour de clans familiaux. Ils Ă©taient Ă©galement connus pour leurs compĂ©tences en matière de guerrilla et de rĂ©sistance contre les envahisseurs. Les Navajos, un sous-groupe apache, ont migrĂ© vers le sud-ouest des États-Unis, y compris le nord-est du Nouveau-Mexique, Ă  partir du Canada au cours du XVe siècle. Ils habitaient principalement les rĂ©gions du nord-ouest du Nouveau-Mexique et dans les zones adjacentes des États voisins. Ils sont connus pour leurs compĂ©tences en tissage, en bijouterie et en Ă©levage de moutons. Leur culture est marquĂ©e par une forte tradition orale et une organisation sociale basĂ©e sur des clans. 

Les Pueblos et d'autres groupes ont dĂ©veloppĂ© des systèmes d'irrigation sophistiquĂ©s pour cultiver du maĂŻs, des haricots et des courges dans les conditions dĂ©sertiques.  Les habitations variaient selon les groupes, allant des villages en adobe des Pueblos aux habitations plus mobiles des Apaches et des Navajos. Les groupes autochtones du Nouveau-Mexique Ă©taient engagĂ©s dans des rĂ©seaux d'Ă©changes culturels et commerciaux Ă©tendus, Ă©chappant aux limitations gĂ©ographiques grâce Ă  des routes commerciales complexes.

Exploration et conquĂŞte par les Espagnols.
Le premier EuropĂ©en Ă  parcourir la rĂ©gion est Cabeza da Vaca, naufragĂ© sur la cĂ´te du Texas et qui atteint la Californie après huit ans d'errance (1536). Lors de son parcours, il a rencontrĂ© des Apaches et des Navajos, mais pas de Pueblos :  il a seulement entendu parler de villes de pierre qui se seraient trouvĂ©es plus au Nord. Il n'a pas vu les villes lui-mĂŞme, ni, comme on l'affirme frĂ©quemment, n'est mĂŞme allĂ© assez au Nord pour fouler le sol de l'actuel Nouveau-Mexique, mais ses rapports conduisent le vice-roi, Antonio de Mendoza, Ă  envoyer le franciscain Marcos de Niza Ă  la dĂ©couverte de ces villes. Ce sera une petite expĂ©dition peu coĂ»teuse, mais dont on espère de très grands rĂ©sultats. 

A cette Ă©poque, on croit en effet que dans le Nouveau Monde se trouvent les villes et les crĂ©atures lĂ©gendaires dont les EuropĂ©ens entendent  parler depuis des siècles. Il court, en particulier, une histoire selon laquelle un Ă©vĂŞque de Lisbonne du VIIIe  siècle, pour Ă©chapper aux Arabes, s'Ă©tait enfui dans les Ă®les de l'Ouest, oĂą lui et ses disciples avaient fondĂ© sept villes (Antilia); et quand les Indiens du Mexique racontent aux explorateurs espagnols un peu de leurs mythes, et notament ceux qui les disent issus de sept grottes, les hommes blancs imaginatifs ont vite fait d'identifier ces grottes aux fameuses Sept CitĂ©s. 

Niza est donc le premier Européen à pénétrer dans les limites de ce qui est aujourd'hui le Nouveau-Mexique. Un aperçu des maisons mitoyennes d'un village indien - désormais identifié comme étant Zuñi - le convainc qu'il a vu l'une des Sept villes, et il se hâte de revenir avec la bonne nouvelle. Les histoires qu'il raconte se propagent comme une traîné de poudre. A mesure de leur passage de bouche en bouche, elles finissent par convaincre les Espagnols de l'existence, plus au Nord, de villes « très riches, ayant des orfèvres, et [où] les femmes portent des colliers de perles d'or et les hommes des ceintures d'or ». Plein de zèle missionnaire et désireux que des colonies soient implantées dans la nouvelle région afin que les païens puissent être convertis, le franciscain ne fera pas grand-chose pour réfuter ces exagérations.

La conquête des Sept cités est décidée et un groupe d'aventuriers, dirigé par Francisco Vasquez de Coronado qui sera guidé par Marcos de Niza lui-même, part en 1539. Coronado atteint la première des prétendues villes, mais à sa grande déception ne trouve qu'un pueblo indien. Un groupe d'explorateurs envoyé vers l'Est atteint Acoma, puis se rend à Tiguex sur le Rio Grande et enfin à la rivière Pecos. Une partie de l'expédition est envoyée encore plus à l'Est, jusqu'à l'actuel Kansas, semble-t-il, mais seulement pour rencontrer une nouvelle déception.
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Zuni Pueblo.
Zuñi Pueblo vers 1870.

Quarante ans s'écoulent avant que les Espagnols n'entrent à nouveau au Nouveau-Mexique. En 1581, un autre franciscain, Augustin Rodriguez, explore la vallée du Rio Grande, et en 1582-1583 Antonio Espejo entreprend des explorations étendues à l'Est et à l'Ouest de ce cours d'eau. C'est vers à cette époque, apparemment, que les Espagnols du Mexique adoptent le terme de Nouveau-Mexique pour désigner la terre au Nord de leur possessions mexicaines (Rodriguez avait appelé ce pays San Felipe , et Espejo l'avait nommé Nueva Andalucia, Nouvelle-Andalousie).

Entre 1583 et 1585, plusieurs tentatives de conquête et d'occupation du Nouveau-Mexique sont faites, mais pour diverses raisons, elles échouent toutes. Au printemps 1598, Juan de Oñate entre au Nouveau-Mexique avec environ 400 colons et, choisissant le pueblo de Ohkay Owingeh, renommé San Juan (à 50 km au Nord-Ouest de l'actuelle Santa Fé), comme lieu d'habitation temporaire, prépare la construction d'une ville à la jonction de le Rio Chama et le Rio Grande, qui doit porter le nom de San Francisco. L'année suivante, la nouvelle colonie est rebaptisée San Gabriel. Quelques années plus tard, une deuxième colonie est établie à Santa Fé, qui devient à partir de ce moment le siège du gouvernement du Nouveau-Mexique. Bien que les missionnaires franciscains en 1617 aient construit sept églises et baptisé 14 000 Indiens, il n'y avait cette année-là que 48 soldats et colons dans la province.

Le temps des missionnaires.
Le zèle des missionnaires Ă  Ă©radiquer les rites religieux locaux, les peines sĂ©vères infligĂ©es pour non-respect des règles de l'Église, et le lourd tribut en nature exigĂ© par les autoritĂ©s espagnoles, suscitent de forts  sentiments de ressentiment chez les Indiens Pueblos. Cela dĂ©bouche, en 1680, sur une rĂ©volte gĂ©nĂ©rale, dirigĂ©e par un chef religieux traditionnel d'Ohkay Owingeh nommĂ© PopĂ©. Plus de 400 Espagnols sont massacrĂ©s et les survivants, après avoir endurĂ© un siège Ă  Santa FĂ©, s'enfuient vers le Sud, vers une mission près de l'actuel El Paso (Texas). Pendant une dĂ©cennie, les indigènes restent indĂ©pendants, dĂ©truisant presque tous les vestiges de l'occupation espagnole et rĂ©pandant leur colère en particulier sur les Ă©glises. Après l'Ă©chec de plusieurs tentatives de reconquĂŞte, Diego de Vargas remonte le Rio Grande en 1682 et, en grande partie par l'intimidation, obtient la reddition de Santa FĂ©, alors dĂ©tenue par les Indiens. Au cours des quatre annĂ©es suivantes, la soumission de tous les Pueblos est obtenue et la permanence de l'occupation europĂ©enne assurĂ©e.

Le Nouveau-Mexique a connu une histoire assez calme au XVIIIe siècle. Seuls peuvent être signalées de petites mésententes entre les Pueblos et des incursions occasionnelles des tribus belliqueuses (Navajos, Apaches et Comanches). La tranquillité du Nouveau-Mexique se poursuit au début du XIXe siècle. A peine a-t-on à signaler, en 1804, l'incursion du lieutenant américain Pike, qui, remontant l'Arkansas, y pénétre et y est fait prisonnier. A cette époque, les relations commerciales s'établissent à travers la Prairie avec les Etats-Unis

Durant la guerre d'indĂ©pendance du Mexique (1811-1821), le Nouveau-Mexique est peu perturbĂ© par les Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulent plus au sud. Cependant, lorsque, vers la fin de l'annĂ©e 1821, la nouvelle de l'indĂ©pendance arrive, elle est accueillie avec enthousiasme. 

Le Nouveau-Mexique, province du Mexique.
Sous la RĂ©publique mexicaine, le Nouveau-Mexique a le statut de province jusqu'en 1824, date Ă  laquelle, rĂ©uni au Chihuahua et au Durango, il forma l'Etat Interne du Nord (Estado Interno del Norte). Quelques mois plus tard, il est sĂ©parĂ© de ces deux provinces et devient un Territoire. En 1836, la constitution supprimant le fĂ©dĂ©ralisme, un gouverneur est envoyĂ© de Mexico; le Nouveau-Mexique a alors le statut dĂ©partement. Cette modification dans la gouvernance est la cause de la rĂ©volte du 1er aoĂ»t 1837, qui part de Cañada ou Santa Cruz, un village des Pueblos; le gouverneur Perez est mis Ă  mort; un Indien de Taos, du nom de JosĂ© Gonzalez, est installĂ© Ă  sa place. Le gĂ©nĂ©ral Manuel Armijo comprime le mouvement et demeurera gouverneur du dĂ©partement, jusqu'Ă  l'invasion amĂ©ricaine de 1846. 

Dans la première moitiĂ© du XIXe siècle, le dĂ©veloppement de son commerce avec les États-Unis a Ă©tĂ© pour le Nouveau-Mexique d'une grande importance. Des commerçants amĂ©ricains s'Ă©taient parfois aventurĂ©s jusqu'Ă  Santa FĂ© avant l'indĂ©pendance du Mexique, mais ils Ă©taient frĂ©quemment expulsĂ©s et leurs biens confisquĂ©s par les autoritĂ©s espagnoles. Après 1822, les expĂ©ditions commerciales deviennent devenues plus nombreuses et  concernent un plus grand volume de marchandises. Des caravanes d'animaux de bât, et plus tard des convois de caravanes, partent chaque annĂ©e en mai depuis le Missouri et parcoureent 1300 km pour atteindre Santa FĂ©. Au retour, les convois transporteent souvent des chargements de laine, de fourrure et de couvertures. La route suivie sera plus tard celle des lignes du chemin de fer Atchison, Topeka & Santa FĂ©. La valeur des produits transportĂ©s par ces convois est passĂ©e de 15 000 $ en 1822 Ă  450 000 $ en 1843. 

L'invasion américaine.
En 1841, la république du Texas, affirmant que sa frontière occidentale était le Rio Grande, envoie une force de 300 hommes au Nouveau-Mexique afin d'imposer par la force ses revendications. Les Texans atteignent la frontière affamés et épuisés : ils sont faits prisonniers par la milice néo-mexicaine et sont envoyés au Mexique, où après une courte période de détention, ils sont libérés.

En 1846, le Congrès des États-Unis dĂ©clare la guerre avec le Mexique et, le 3 juin, le gĂ©nĂ©ral de brigade Stephen W. Kearny (ou Kearney) reçoit l'ordre d'entreprendre la conquĂŞte du Nouveau-Mexique et de la Californie pour « y Ă©tablir des gouvernements civils temporaires ». Kearny atteint Las Vegas (localitĂ© Ă  l'Est de Santa FĂ©) le 15 aoĂ»t, assure les gens de sa protection s'ils restent pacifiques, et trois jours plus tard entre Ă  Santa FĂ© sans opposition. Il organise dans cette ville un gouvernement civil et compile un code de lois, dont certaines sont toujours en vigueur, dĂ©passant ainsi ses instructions et ignorant les revendications territoriales du Texas, qui avaient Ă©tĂ© Ă  l'origine du dĂ©clenchement de cette guerre. 

Après le départ de Kearny pour la Californie et du colonel Alexander William Doniphan (1808-1887) (décembre 1846) parti rejoindre le général Wool à Chihuahua, certains Indiens Pueblos du Nouveau-Mexique se révoltent. En janvier 1847, ils assassinent le gouverneur Charles Bent, et un certain nombre d'Américains et de Mexicains qui avaient pris leurs fonctions sous le nouveau régime. L'insurrection est rapidement réprimée, mais les habitants se lassent bientôt du gouvernement militaire et, en 1848, puis de nouveau en 1849, demandent au Congrès un gouvernement « de caractère purement civil ».

Le Nouveau-Mexique, territoire américain.
Après que le traité de Guadalupe-Hidalgo ait conduit à la cession officielle aux Etats-Unis du Nouveau-Mexique, celui-ci est organisé en Territoire par l'acte du 9 septembre 1850. La même année, une convention se réunit à Santa Fé et rédige une constitution d'État interdisant l'esclavage; cette constitution est ratifiée et des fonctionnaires de l'État sont choisis pour en faire respecter les termes. Le colonel John Munroe (1796-1861), qui était alors le gouverneur par nomination militaire, refuse d'abandonner sa juridiction en faveur des fonctionnaires de l'État. Les conflits entre militaires et civils persistent quelque temps. Une forme régulière de gouvernement territorial est finalement inaugurée le 3 mars 1851. L'esclavage ne disparait pas, mais il est peu répandu.

Tel qu'il Ă©tait Ă  l'origine constituĂ©, le territoire comprenait, outre la plus grande partie de sa superficie actuelle, la quasi-totalitĂ© de ce qui est maintenant l'Arizona et une petite partie de l'actuel Colorado. L'Achat dit de Gadsden (Gadsden Purchase), conclu le 30 dĂ©cembre 1853, et proclamĂ© par le prĂ©sident Franklin Pierce le 30 juin 1854, ajoute une bande de terre au Sud, en modifiant aussi la limite du territoire Ă  l'ouest du Rio Grande. En 1861, une partie du Nord-Est du Nouveau-Mexique est dĂ©tachĂ©e pour faire partie du Colorado; et en 1863, toute la zone Ă  l'ouest du 109e mĂ©ridien est organisĂ©e en tant que territoire sĂ©parĂ© pour constituer l'Arizona. Par ailleurs, aux termes des mesures de compromis de 1880, le Texas renonce Ă  toutes ses revendications sur la partie du Nouveau-Mexique Ă  l'est du Rio Grande et est remboursĂ© de cette perte de territoire par le gouvernement fĂ©dĂ©ral. 
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Carte du Nouveau-Mexique en 1854.
Carte du Nouveau-Mexique en 1854.

Lorsque les États-Unis ont acquis leur souveraineté sur le Nouveau-Mexique, les meilleures parties du territoire étaient détenues en propriété privée sous forme de concessions espagnoles et mexicaines, et ont été confirmées par le traité de Guadalupe-Hidalgo. Déterminer la validité de ces prétentions, compliquées par les transferts et les lotissements, et en fixer les limites, qui étaient souvent très vaguement décrites, s'est avéré être une entreprise redoutable. Il en a résulté un lent processus de confirmation qui allait retarder considérablement le développement du territoire. Et l'on peu dire qu'il y aura peu de progrès matériel avant l'avènement du chemin de fer.

Le chemin de fer Atchison, Topeka & Santa Fé atteint atteindre Albuquerque en 1880, et le chemin de fer du Pacifique Sud ne fait sa jonction (à Deming) qu'en 1881, reliant ainsi le territoire aux côtes Est et Ouest des États-Unis. C'est seulement à partir de ce moment que vient le capital et commence l'exploitation des mines et des grands pâturages, ainsi que le développement de villes modernes. Cependant, les immigrants s'installent rarement au-delà de la zone du chemin de fer, si bien que dans les régions rurales éloignées, le processus d'américanisation reste extrêmement lent.

Esclaves et péons.
Par le compromis de 1850, le statut de l'esclavage avait été laissé à la décision des habitants du Nouveau-Mexique. Mais ce n'est pas vraiment un sujet pour la population. Seuls quelques esclaves africains ont été introduits dans le territoire, et ceux-ci sont généralement la propriété d'officiers civils et militaires. Plus crucial est le statut, en pratique assimilable à de l'esclavage, de deux classes de la population, à savoir, les captifs indiens et les péons (peones). Avant que l'esclavage ne soit interdit dans le territoire par la loi du Congrès en 1862, les captifs indiens sont régulièrement achetés et vendus. C'est un trafic que la loi n'interdit pas. Les péons sont des personnes tenues en servitude pour dettes. Ils doivent ainsi tout le fruit de leur travail à un maître. En 1853, les shérifs sont autorisés dans certains cas à céder le travail du débiteur au plus offrant. Le péonage est resté une institution légale jusqu'en 1867, quand il a été interdit par une loi du Congrès.

Le Nouveau-Mexique dans la Guerre de sécession.
Dans un premier temps, les habitants du Nopuveau-Mexique ne se sont pas sentis concernés par la Guerre de sécession. Mais lorsque les confédérés (Sudistes), venus du Texas, ont envahi le Nouveau-Mexique, ils se sont montrés fidèles à l'Union (Nordistes). Selon l'historien Hubert H. Bancroft (1832 -1918), la loyauté à la cause de l'Union résultait « en grande partie au fait que l'invasion confédérée venait du Texas, la vieille haine des Texans étant le sentiment populaire le plus fort des habitants, dépassant de loin leur dévotion au Nord ou au Sud.-»

En février 1862, le brigadier-général Henry Sibley, commandant une force d'environ 3800 Texans, marche sur le Nouveau-Mexique, combatt avec succès à Valverde, sur le Rio Grande, contre les forces de l'Union placées sous le commandement du colonel (plus tard général), Edward Canby, et occupe Albuquerque et Santa Fé. Cependant, les troupes de l'Union, renforcées par celles du Colorado, forcent, après une série d'escarmouches, les Confédérés à se retirer au Texas. Dans l'intervalle, la motié d'entre eux ont été tués, blessés ou ont été portés disparus. Le Nouveau-Mexique fournira à l'armée de l'Union entre 5000 et 6000 hommes.

Le temps des guerres indiennes.
La pĂ©riode suivante est marquĂ©e par des dĂ©prĂ©dations constantes des Indiens, principalement des Navajos, des Apaches et de quelques Utes : leur but principal est le pillage. 

En 1863, une campagne énergique est lancée par le général James Carleton contre les Navajos, qui sont soumis et placés dans une réserve sur la rivière Pecos, puis déportés plus tard au Nord-Ouest du territoire, où ils vivront ensuite paisiblement, devenant même relativement prospères, acquérant de grands troupeaux de moutons et se faisant une réputation de fabricants de couvertures.

Les Apaches ont été placés dans des réserves un peu plus tard, mais pendant de nombreuses années, des bandes de leurs guerriers se sont échappées et ont fait des raids au Nouveau-Mexique, en Arizona et au Mexique. Les plus notables des révoltes ultérieures ont été celles de 1879-1880 et de 1885-1886, conduites respectivement par les chefs Apaches Victorio et Geronimo.

Le Nouveau-Mexique, Etat des Etats-Unis.
Après la Guerre de sécession, de nombreuses tentatives ont été faites par le Nouveau-Mexique pour obtenir son admission dans l'Union en tant qu'État. En 1872, une constitution d'État est rédigée et il est proposé pendant un certain temps d'appeler Lincoln le nouvel État, mais le mouvement n'aboutit à rien. En 1889, une autre constitution est rédigée, qui sera rejetée lorsqu'elle sera soumise au vote populaire. Le 6 novembre 1906, la question de l'admission conjointe du Nouveau-Mexique et de l'Arizona en un seul État portant le nom de ce dernier territoire est soumise au vote de leurs citoyens : le vote du Nouveau-Mexique est favorable (26 195 voix contre 14 735), mais la mesure est rejetée par l'Arizona. Finalement, en juin 1910, le président William Taft approuve une loi habilitante qui prévoit l'admission de l'Arizona et du Nouveau-Mexique en tant qu'États distincts. Celle-ci a pris acte le 6 janvier 1912.

Ajoutons que le Nouveau-Mexique occupe une place particulière dans l'histoire du XXe siècle après qu'y ait été développée et testée la première bombe atomique (bombe A). Le laboratoire charger de mener à bien cette entreprise, nommée le Projet Manhattan, fut créé dans le plus grand secret en 1943 à Los Alamos, près de Santé Fé. Le premier essai fut effectué, un peu plus au Sud, sur le site de Trinity près de la ville d'Alamogordo, dans le désert, le 16 juillet 1945.

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