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Occultation (astronomie)

L'occultation est le phénomène de recouvrement apparent d'un astre par un autre. Cela concerne certaines éclipses. Par exemple, les éclipses de Lune, qui correspondent à l'occultation partielle ou totale du Soleil par la Lune. Et les éclipses observées dans certains systèmes d'étoiles doubles (Les Binaires à éclipses : Algolides et apparentées) sont également des occultations mutuelles.  Lors d'une occultation, le commencement ou disparition de l'astre s'appelle immersion, la sortie émersion; enfin, lorsque l'astre en arrière-plan, sans être caché, se rapproche beaucoup de l'astre en avant-plan, on dit qu'il y a appulse. Si le rayon visuel mené de l'oeil de l'observateur à deux planètes, par exemple, rencontre ces deux corps, puis n'en voit plus qu'un seul, le plus éloigné disparaissant derrière l'autre se trouve occulté. Lorsque les corps concernés sont des planètes, ces circonstances se rencontrent  très rarement. A peine plus communes sont les occultations (partielles) du Soleil par Mercure ou Vénus, que l'on appelle plutôt  passages des disques de Mercure et de Vénus sur celui du Soleil.
Lalande cite les occultations de Mars par Vénus le 3 octobre 1590, de Jupiter par Mars le 9 janvier 1591 observées par Képler. Historiquement les passages de Vénus ont eu une plus grande importance,  c'est de l'observation des passages de Vénus sur le Soleil en 1764 et en 1769, qu'on a déduit la première valeur approchée de la parallaxe du Soleil.  Ajoutons que les occultations d'étoiles par les astéroïdes, objets de petites dimensions apparentes, mais très nombreux, ont également un intérêt. Elles ont permis en particulier de préciser la forme irrégulière de certains d'entres eux.
Du fait du grand diamètre angulaire de la Lune, c'est d'abord à elle que l'on se réfère lorsqu'on parle d'occultations. Notre satellite, en effet, dans son mouvement de révolution mensuel autour de la Terre, recouvre successivement pour un observateur terrestre les étoiles (quotidiennement) et les planètes (de temps à autre) situées une bande de la sphère céleste d'une largeur égale à celle de son disque. Ces astres sont occultés ou cachés  pendant un certain temps, de là le nom du phénomène. 
Certaines occultations peuvent être perçues à l'oeil nu, et dans les anciennes chroniques l'on trouve mentionnés des phénomènes de ce genre; ces données sont assez intéressantes, car elles permettent de fixer des dates et de contrôler les tables de la Lune. 

Observer une occultation par la Lune consiste simplement à noter l'heure de la disparition un de la réapparition de l'astre qu'elle cache. La chose n'est généralement possible, même en s'aidant d'une forte lunette, que pour les étoiles les plus brillantes, la Lune très brillante faisant disparaître par contraste les astres plus faibles, surtout lorsque le phénomène se produit sur le bord éclairé. Cette difficulté disparaît pendant les éclipses totales, le disque de la Lune n'étant alors presque plus perceptible, les observations peuvent être multipliées. Les astronomes ont beaucoup utilisé une circonstance aussi exceptionnelle en vue la détermination de la grandeur réelle du disque lunaire, élément resté longtemps difficile à obtenir d'une manière très précise, un seul bord étant généralement éclairé et la diffraction venant en plus troubler les observations. 

Avant que des mesures in situ puissent être réalisées, lors des missions Apollo, ce sont les occultations qui ont prouvé que la densité de l'atmosphère à la surface de notre satellite est à peu près nulle. Si elle était sensible, nous devrions voir l'étoile se projeter pendant quelques instants sur le disque de la Lune avant l'immersion et reparaître dans les mêmes conditions. Pour l'observateur, sur le bord obscur, la chose n'est pas appréciable, les apparences relevées sur le bord éclairé doivent tenir à la diffraction; elle nous fait paraître le disque de la lune plus grand qu'il n'est en réalité. Toutefois, il résulte de la discussion d'un grand nombre d'observations que le diamètre de la Lune déduit des occultations est d'environ 4" inférieur à celui fourni par les mesures directes. L'atmosphère lunaire pouvait être considérée, d'après ces études, à peu près 900 fois moins dense que celle qui nous entoure, et diverses autres données conduisaient à peu près à la même conclusion. 

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