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La cathédrale Santa Maria Assunta (Dôme de Torcello) |
L'égliseSSanta Maria Assunta (cathédrale) se situe sur l'île de Torcello, au Nord de Venise. Paul, évêque d'Altino, choisit Torcello pour siège de l'évêché et y érigea en 641 la cathédrale qui, depuis son commencement, dut avoir une grande importance, car l'anonyme Altinate dans sa chronique l'appelle « Gloriosissimani et pretiosam formam et excelsa. » L'édifice construit à la hâte et avec les matériaux les plus hétérogènes peut-être en grande partie provenant de Altino, ne pouvait jouir d'une grande stabilité. On veut en effet que l'évêque Diodato, dès 697, avec le concours des citoyens, ait dû pourvoir à la reconstruction de l'église; ce qui se serait répété en 1008 sous l'évêque Orso Orseolo. Mais il est bien plus probable que dans ces deux époques on se soit limité à des restaurations plus ou moins importantes et dans tous les cas on n'aurait certes pas touché ni à la crypte ni au choeur, deux parties essentielles de la vieille basilique, qui nous sont parvenues pres que intactes. La place avec la cathédrale Santa Maria Assunta et l'église santa Fosca. Un large porche couvre une partie de la façade de l'église et va se réunir au porche de l'église de Santa Fosca. Devant la grande porte, dont les jambages sculptés peuvent être attribués au VIIe siècle, était placé le baptistère constuit suivant la règle de l'ancien rite, c'est-à-dire qu'on baptisait par immersion. Il était couvert de marbres précieux, le pavé formé de mosaïques, au-dessous desquelles filtrait l'eau, qui sortant de la gueule d'animaux en bronze apportés d'Altino, allait se jeter dans les fonts baptismaux. À l'intérieur le temple est à trois nefs divisées par des colonnes de marbre grec, surmontées par des chapiteaux de dimensions variées et sculptés à différentes époques. A droite un bénitier du Xe siècle, oeuvre barbare mais qui ne manque pas d'intérêt. La paroi de la porte est presque toute occupée par une grandiose mosaïque représentant le Jugement dernier, sans nul doute oeuvre postérieure à la reconstruction de 1008 et probablement du XIVe siècle, plus intéressante, peut-être, pour les scènes curieuses qu'on y voit reproduites, que pour l'histoire de l'art. Suffisamment intéressant est aussi le pavé en mosaïques plus compliqué, pour le dessin, dans le lieu saint séparé du reste de l'église par une barrière formée de six petites colonnes aux riches chapiteaux provenant certainement de quelque ancien monument. Un parapet en marbre sculpté arrive jusqu'à mi-hauteur des colonnes; les panneaux dont il est formé, paons et lions entre des rinceaux, sont des oeuvres byzantines du IVe ou du Ve siècle provenant d'Altino ou d'Aquileia. On a placé au-dessus de l'architrave treize fragments d'un retable d'argent doré, probablement oeuvre du XIe siècle. La Vierge et l'enfant y est représentée dans le compartiment du centre et latéralement les Saints Maure et Nicolas, Théodore, Jérémie, Raphaël, Libéral, Téoniste, Jean-Baptiste, Isias et Gabriel. Le dos de cette frise est couvert par des peintures du XVIe siècle. A gauche de ce chancel sont placés deux ambons. Anciennement ils devaient se trouver vis-à-vis l'un de l'autre, ainsi que cela se voit dans toutes les basiliques. Ces ambons sont en marbre et d'élégantes colonnes de marbre leur servent de support. L'escalier qui y conduit est revêtu de marbres sculptés du Ve ou du VIe siècle. Parmi ces fragment le plus intéressant est celui que l'on a cru longtemps représenter une scène relative au culte de Mercure, tandis que la découverte d'une partie de cette sculpture a pu convaincre les critiques que l'artiste chrétien du XIe siècle y avait voulu représenter le chemin du temps. Un autel baroque, auquel on devrait substituer un simple autel en pierre dans le style de l'église, masque une bonne partie du choeur, dans lequel restent toujours les deux gradins qui suivent la forme circulaire de l'abside sur lesquels venait s'asseoir le clergé. Par un étroit escalier placé au centre on arrivait au siège de l'évêque qui dominait ainsi le clergé et le peuple assitant aux fonctions religieuses. Ce siège tout en marbre était complété par un dossier sculpté, oeuvre du VIIe siècle, dans lequel on voit représentée une croix portant au centre une main bénissante entre le soleil et la lune, des étoiles et, en bas, des palmiers qui semblent s'incliner devant la croix. Au-dessus de cette chaire une mosaïque du XIIe siècle représentant Saint Eliodore bénissant, latéralement à la fenêtre les figures des apôtres et dans la calotte la Vierge et l'enfant, dans les pieds droits du grand arc, la Vierge et l'Ange de l'Annonciation. Toutes ces mosaïques datent du XIIe siècle. Devant l'autel de la chapelle à gauche du choeur se voit une pierre tombale dédiée à l'évêque Jacopo Mauroceno (1300). L'intrados de l'arc de la chapelle à droite est décoré d'une mosaïque du XIIIe siècle dans laquelle est représenté l'agneau mystique soutenu par quatre anges qui se tiennent droits au milieu de rinceaux. Dans la voûte de la même chapelle, une mosaïque du XIIe siècle représentant le Christ bénissant entre les Archanges Michel et Gabriel; au-dessous, latéralement à la fenêtre, les Saints Augustin, Ambroise, Martin et Grégoire. À côté de la porte qui s'ouvre sur le bas-côté de droite un bas-relief du XVe siècle représentant la Vierge et l'enfant. Des pierres tombales se voient enchassées en divers endroits dans le pavé de l'église mais elles sont, presque toutes, en très mauvais état et c'est à peine que l'on peut s'apercevoir qu'elles étaient dédiées aux évêques Altinates. Le clocher en forme de tour est une solide construction du Xe siècle. Des rampes faciles conduisent à la cella des cloches, d'où on a une très belle vue sur la lagune. (V. Alinari). |
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