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Stauropus fagi |
La Harpye du hêtre ou Ecureuil (Stauropus fagi) est un papillon hétéroneure ditrysien, qui appartient au groupe des Bombyces. Elle appartient à la famille des Notodontides. - Harpye du hêtre - Stauropus fagi. A l'avant, les deux pattes velues cachent complètement ses gros yeux noirs, ronds et lisses; le rebord du thorax et la base des ailes dissimulent les antennes brun orange, largement plumeuses jusqu'aux trois quarts de leur longueur chez le mâle, sétacées chez la femelle; le trou qui, de chaque côté, subsisterait sous les ailes supérieures est fermé par les inférieures qui dépassent les premières, et la marge même de ces ailes inférieures est garnie de longs poils fermant à leur tour le vide laissé encore sous ces ailes. La deuxième paire de pattes, plumeuse comme la première, achève la fermeture des huis et donne l'illusion d'une simple saillie de l'écorce, adhérente en tous points au tronc lui-même. C'est ainsi que la Harpye du hêtre passe ses journées, immobile, ne volant que la nuit, d'un vol lourd, lent, silencieux, soutenu par d'amples battements d'ailes. Fascinée par la lumière artificielle, il lui arrive de voltiger, en pleine ville, autour des réverbères, même d'entrer dans une chambre où brûle une lampe. Bien que rare, on la trouve ici ou là dans les taillis de jeunes hêtres ou de sorbiers, le long des lisières ou des chemins de forêt, de mai à juillet. Dans la plaine, aux endroits chauds, elle apparaît en deux générations, en avril-mai, puis de juillet à septembre, même octobre. Le mâle est généralement plus petit et moins robuste que la femelle et varie pour l'envergure entre 4,5 et 5 centimètres, atteignant parfois jusqu'à 6. La femelle oscille entre 5,6 et 6,8 centimètres. On constate cependant déjà une très curieuse particularité, unique parmi toutes les espèces suisses : la seconde et la troisième paires des pattes thoraciques sont démesurément allongées, sauf les tarses qui restent de simples crochets à un article. Ces quatre pattes sont aussi longues par rapport au corps que celles du papillon, mais elles sont parfaitement lisses et glabres, comme toute la chenille du reste. Lorsque l'insecte vient d'éclore et qu'il ouvre ses pattes, leur envergure atteint presque la longueur totale de son corps. On remarque encore que les deux pattes terminales sont transformées en prolongements claviformes, inarticulés et impropres à la préhension. En conséquence l'animalcule tient toujours, même pendant la marche, l'extrémité de son corps plus ou moins relevée. Mais voici qu'au bout d'une semaine déjà, les petites chenilles subissent une première mue; après deux semaines, une seconde. Elles deviennent alors d'un brun noirâtre très luisant et prennent tout à fait les allures de la larve bien connue par son étrangeté, si ce n'est qu'elles sont plus allongées. Sur la face dorsale de chacun des segments quatre à huit apparaissent deux mamelons coniques et arrondis, un peu inclinés en arrière et surmontés d'une toute petite pointe noire. Les anneaux dix et onze s'élargissent, se denticulent de noir sur les bords, et la Harpye les maintient presque toujours relevés, jusqu'à toucher même la face dorsale des segments précédents. Enfin, dans sa pose de repos, elle dresse également l'avant du corps, penche en arrière sa grosse tête et replie devant elle ses longues pattes. Elle se tient pendant le jour sous le pétiole des feuilles, puis, lorsqu'elle est plus grande, sous les rameaux. Si par hasard on l'effraye ou qu'on fait mine de la saisir, l'insecte se ramasse sur lui-même, penche la tête encore plus en arrière jusqu'à toucher l'extrémité postérieure de son corps et ouvre largement ses longues pattes qu'elle fait osciller de-ci et de-là, en tremblotant. Après cinq mues, soit au bout de deux mois environ, la Harpye parvient à sa taille définitive : 4,5 à 5 centimètres pour le mâle, 5 à 6 centimètres pour la femelle. Ces mesures sont prises naturellement avec le corps étendu, appendices terminaux compris. A partir de cette dernière mue, l'insecte est mat, et le plus souvent d'un brun marron sombre. Mais il peut aussi être noirâtre, jaune ocre ou grisâtre. Quand approche le moment de sa métamorphose, la chenille descend sur le sol et se tisse, entre des feuilles sèches, un cocon blanc et mince où elle se transforme en une chrysalide brun rouge et très luisante. Celle-ci donne naissance à l'insecte adulte au bout de quatre semaines, s'il s'agit de la génération du printemps, après l'hivernage, s'il s'agit de celle d'automne ou de la seule de l'année. C'est de mai à octobre, mais surtout de juillet à septembre qu'on trouve la larve, habituellement sur le hêtre et le chêne, mais aussi sur le tilleul, l'aune, le cerisier à grappes, le cytise aubour, le noisetier, le lilas, l'orme, le bouleau, les saules, le noyer et les arbres fruitiers. |
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