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La Feuille-Morte du chêne
Lasiocampa quercifoli
La Feuille-Morte du chêne (Lasiocampa quercifoli) est un papillon hétéroneure ditrysien, qui appartient au groupe des Bombyces. Elle appartient à la famille des Bombycides.
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Feuille-Morte du chêne - Lasiocampa quercifoli.
Feuille-Morte du chêne - Lasiocampa quercifoli.

Le thorax de ce papillon, ses pattes et même ses ailes, au moins vers la base, sont recouverts d'un vrai pelage qui, vu à la loupe, fait penser à celui du renard, tant par la couleur que par l'aspect des poils. La tige des antennes, les palpes et les tarses sont noirâtres, ornés de reflets bleus, violacés ou verdâtres. 

La femelle, porteuse d'oeufs gris et nombreux, possède un abdomen énorme et duveteux. L'envergure de ses ailes atteint 8, 9, même 10 centimètres. C'est donc une lourde et forte bête. 

Le mâle, au corps allongé et cylindrique, beaucoup plus fluet que celui de la femelle, aux ailes moins larges, est aussi plus petit et ne mesure que 6 à 6,5 centimètres d'envergure. Il est en général plus foncé, surtout le corps qui est brun rouge. Les reflets bleu violet des ailes, ainsi que les zigzags transversaux, sont plus sombres et plus marqués. 

En plus de cela, il y a des variétés propres aux deux sexes : une forme appelée Alnifolia O. est entièrement d'un brun noirâtre, une autre nommée
Ulmifolia H. est jaune clair avec des reflets roses. Entre ces types extrêmes se trouvent des formes de passage : souvent, en particulier, l'insecte est plus sombre et plus brun rougeâtre que sur notre planche.

C'est de juin à août qu'on peut trouver ce papillon, soit de nuit, où il se laisse facilement attirer par la lumière artificielle, soit de jour, appliqué contre les troncs ou les branches, surtout dans les vergers. Il suffit souvent de secouer un peu les arbres pour le faire tomber. Les neufs pondus dans le courant de juillet, en petits amas, sur les feuilles ou les rameaux, éclosent déjà à la fin du même mois ou en août. A partir de ce moment-là, on peut donc trouver la chenille en battant les buissons d'épine noire ou de poirier sauvage, d'églantier, de nerprun ou d'épine-vinette, ou bien les branches de nos

arbres fruitiers, surtout les jeunes plants, enfin celles du sorbier et
des saules. Mais si l'on désire vraiment se procurer cette espèce, il est bien préférable d'attendre que l'hiver soit passé. En mai ou au commencement de juin, les chenilles sont devenues grandes, elles atteignent 9, 10 et même 12 centimètres de long et se tiennent alors, pendant le jour, bien appliquées contre le tronc ou les grosses branches des arbres et des buissons, généralement à hauteur d'homme ou plus bas, ce qui facilite la tâche du chercheur. 

Les chenilles des Feuilles-mortes se confondent extraordinairement avec l'écorce des arbres. Elles ont, en effet, le dessous du corps aplati et les flancs garnis de tubercules charnus, ornés eux-mêmes de longs poils sous lesquels disparaissent les contours de l'animal. Le reste du corps est recouvert de soies fines et courtes. 

Notre insecte varie du gris cendré au gris sombre ou au brun. Le long du dos se dessine parfois ensuite de taches noirâtres, en forme de fer de flèche, qui s'emboîtent une les unes dans les autres. Sur le onzième segment se dresse une sorte de tubercule charnu, brun ou fauve, et enfin sur le mésothorax et le métathorax s'ouvrent deux entailles transversales d'un bleu de velours ombre, qui, suivant la position de la chenille, bâillent largement ou se referment. 

Quelques petites pustules rouges agrémentent à l'occasion les gris du dos. Le ventre est brun roux avec des taches noires. Cette belle et souple chenille se tisse en juin, à l'air libre, un gros coca, allongé grisâtre et mou, en amalgamant avec de la soie une partie de ses poils.

La chrysalide est allongée, d'un brun noirâtre, et plus ou moins saupoudrée d'une poussière blanchâtre, semblable à de la farine. Elle donne naissance au papillon après trois ou quatre semaines.

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