| Bar-sur-Aube (Barrum ad Albulam) est une commune de France, dans le département de l'Aube. Population : 6300 habitants. La ville est située dans une position riante, sur les bords de l'Aube, dans une vallée fertile, entourée de collines boisées et couvertes de vignobles. Histoire. Bar-sur-Aube paraît avoir originairement occupé le sommet de la colline qui s'élève au Sud de la ville actuelle. De nombreux vestiges de l'époque gallo-romaine (traces de constructions, fragments de poteries, statuettes de bronze, monnaies, etc.,) retrouvés sur cet emplacement confirment cette hypothèse. La cité primitive fut ruinée par les invasions des barbares en Gaule et notamment par celle des Huns en 451. Reconstruite sur les rives de l'Aube, Bar eut ses comtes particuliers sous les premiers rois capétiens. Plus tard, sous la domination des comtes de Champagne, elle devint le siège d'une des principales foires de cette province, où se centralisait alors tout le commerce de l'Europe occidentale. Les habitants d'Orange, les Allemands, les Hollandais et les Lorrains y avaient, à la fin du XIIIe siècle, leurs quartiers distincts, sortes de comptoirs ou de factoreries, pour la plus grande commodité de leur trafic. Réunie avec la Champagne au domaine de la couronne, Bar vit ses privilèges et ses franchises respectés. Philippe le Bel les confirma en 1286. En 1318, Philippe le Long avant vendu la ville à Jacques de Croy, les habitants se rachetèrent et se donnèrent au roi Charles le Bel, en 1332, à la condition que leur cité ne pourrait être vendue ni aliénée. Sous Charles V, l'aventurier lorrain Burkhart de Fénestrange incendia Bar et détruisit le pont de 17 arches établi sur l'Aube. La ville, bien fortifiée, ne souffrit bas de l'invasion anglaise au XVe siècle. Charles VII y séjourna du 1er au 9 février 1441 et fit jeter dans l'Aube, cousu dans un sac, le bâtard Alexandre de Bourbon, dont les bandes avaient ravagé toute la contrée; une chapelle commémorative consacra ce souvenir sur le pont de l'Aube. En 1544, lors du siège de Saint-Dizier par Charles-Quint, les populations environnantes se réfugièrent toutes à Bar. Louis XIII, en 1615, confirma à nouveau ses privilèges, et la ville, en reconnaissance, lui demeura fidèle au milieu des troubles de la Ligue. En 1636, la peste sévit si longuement qu'elle entraîna la suppression de la foire célèbre, réunie désormais à celle de Lyon. Les fortifications de Bar furent démolies en 1682. A l'arrivée des alliés en 1814, Bar était défendue par le maréchal Marmont, duc de Raguse, qui dut abandonner la position, le 24 janvier, à la suite d'un furieux combat. Un mois plus tard, l'armée de Schwartzenberg, reculant devant Napoléon, livrait bataille au général Gérard sous les murs de Bar. La ville, prise et reprise, finit par rester aux mains des Bavarois qui la pillèrent. Enfin, en 1815 et 1870, elle subit encore l'oocupation étrangère. - L'église Saint-Pierre, à Bar-sur-Aube. Monuments. L'église Saint-Pierre (Mon. hist.), commencée au XIIe siècle, a été achevée au siècle suivant; les chapelles de la nef sont une addition du XVIe siècle : les voûtes de l'abside ont été récemment reconstruites. On y voit la chaire du haut de laquelle, suivant la tradition, saint Bernard prêcha la seconde croisade. L'église Saint-Maclou (Mon. hist.) remonte, pour la nef, les bas-côtés, le transept et la première travée du choeur à l'époque romane; le reste de l'édifice paraît dater du XIVe siècle. Le portail est du XVIIIe. L'église est flanquée au Nord d'une tour carrée du XIIIe siècle, et la sacristie, fort ancienne, passe pour avoir été la chapelle des comtes de Bar. On remarque à l'intérieur de Saint-Maclou de belles pierres tumulaires des XVe et XVIe siècles et des pilastres cannelés qui semblent imités de ceux de la cathédrale de Langres. L'hôpital, fondé vers 1130 par les comtes de Champagne, transformé, en 1239, en abbaye de femmes et rétabli par la suite, renferme une salle voûtée et un choeur du XIIe siècle, unique débris de l'ancienne chapelle. Dans la maison dite du Petit-Clairvaux, ancienne dépendance de l'abbaye de ce nom, existe encore une magnifique cave du XIIIe siècle, ayant deux nefs de trois travées chacune, voûtées d'ogives. Sur un coteau voisin de la ville s'élève une chapelle dédiée à sainte Germaine, qui fut, dit-on, victime de la barbarie d'Attila. Non loin de là se voient les vestiges d'un camp romain limité à l'Est, au Nord et à l'Ouest par l'escarpement de la montagne et au Sud par des fossés profonds. Bar-sur-Aube est le lieu de naissance de Claude Robert, auteur de la Gallia christiana, de l'archéologue Du Sommerard, du comte Beugnot, etc. (A. Tausserat). | |