| Saint-Dizier est une commune de la France, dans le département de la Haute-Marne. Population : 30 900 habitants. Cette ville, très industrielle est agréablement située sur la rive droite de la Marne, entre cette rivière et le canal de la Haute-Marne, à l'embouchure de la petite rivière de l'Ornel. Saint-Dizier semble tirer son origine d'une forteresse construite par les Romains sur le territoire du village d'Olonne (aujourd'hui Lanoue). La translation momentanée des reliques de saint Didier dans ce château, après la destruction de Langres par les Germains, en 264, attira bientôt de nombreux fidèles autour du tombeau de l'évêque martyr, dont le nom, légèrement défiguré dans la prononciation populaire, finit par prévaloir, vers le XIe siècle, et désigna la nouvelle cité qui prospéra rapidement sous ses seigneurs. En 1228, Guillaume de Dampierre lui donna une charte d'affranchissement conservée aujourd'hui dans les archives municipales. Pendant la guerre de Cent ans, la ville fut prise et reprise par les Anglais. Assiégée en juillet 1544 par les troupes de Charles-Quint, elle soutint un siège mémorable, avec sa garnison de 2000 hommes commandée par le comte de Sancerre et le sieur de Lalande, contre une armée de 100.000 hommes sous les ordres de l'empereur. Grâce aux belles fortifications dont l'avait munie l'ingénieur bolonais Jérôme Marin, la place résista à tous les assauts et ne capitula que par une ruse de l'ennemi, qui fit parvenir au gouverneur Sancerre de fausses dépêches où le duc de Guise ordonnait à la ville de se rendre. La garnison sortit avec les honneurs de la guerre, « la lance sur la cuisse, tambourins sonnants et enseignes déployées ». En récompense de cette défense héroïque, François Ier donna à la ville pour armoiries, au lieu de celles de ses seigneurs : D'azur au château sommé de trois tours d'argent maçonnées de sable, avec la devise : « Regnum sustinent ». En 1560, la châtellenie de Saint-Dizier fut comprise dans le douaire de Marie Stuart, veuve de François II, et ne revint à la couronne qu'après sa mort. Un incendie, dans la nuit du 19 au 20 août 1775, détruisit une grande partie de la ville l'église, le château, la halle et plus de quatre-vingts maisons. Lors de l'invasion étrangère, les habitants de Saint-Dizier, fidèles à leurs traditions de patriotisme, secondèrent courageusement l'effort de nos troupes, et Napoléon livra sous les murs de la ville, les 27 janvier et 26 mars 1814, contre les alliés, deux combats heureux. - L'église paroissiale, reconstruite au XVIIIe siècle, après l'incendie, n'a gardé qu'une belle façade 'gothiquegothique à trois portails; l'église Saint-Martin, au faubourg de Gigny, restaurée, possède encore une chapelle romane. Une vaste place réunit l'hôtel de ville (1824) et d'autres édifices publics. (A. T.-R.). | |