| Royaume de Hanovre. - Ancien Etat d'Allemagne, dans la Confédération germanique, composé de 2 parties principales, séparées l'une de l'autre, et de plusieurs enclaves. La plus considérable des 2 parties principales était bornée au N. la mer du Nord, l'Oldenbourg, le Holstein-Lauenbourg, les territoires Hambourg et de Mecklembourg-Schwérin; à l'Est par la Prusse et le Brunswick; au Sud par le Brunswick, la Hesse électorale, la principauté de Lippe-Detmold, celle de Waldeck et la Prusse, et à l'Ouest par le royaume des Pays-Bas. La partie la moins considérable, située au Sud de la plus grande, était entourée de la Hesse électorale et du Brunvvick. Superficie totale du royaume : 38 200 km². Habitants :. 1.843.976. Capitale : Hanovre. Le royaume était divisé en 6 arrondissements (Landdrosteien), qui étaient ceux de Hanovre, Hildesheim, Lunebourq, Stade, Osnabruck et Aurich, plus le bailliage de Klausthal. Le gouvernement est monarchique et héréditaire de mâle en mâle, avec une représentation nationale, composée de deux chambres. Le Hanovre occupait la cinquième place dans la confédération germanique, et avait 4 voix dans l'assemblée plénière de la diète. La contrée à laquelle correspondait ce royaume a un sol, plat dans le Nord, qui n'est montagneux que dans la partie méridionale. Les principales chaînes de montagnes sont le Harz et le Solling. De l'Est à l'Ouest règne une bande sablonneuse, où ne croissent que des bruyères. Elle est arrosé par l'Ems, le Weser, l'Aller, l'Ocker, l'Elbe et l'Oste. Ses principaux lacs sont : le Dumersee, le Steinhude et le Jordan, qui est un lac souterrain. La mer du Nord forme sur la côte septentrionale le golfe considérable de Dollart. Les montagnes du Harz sont couvertes de belles forêts, et renferment de riches mines d'argent et de fer, et des carrières de houille et de marbre. Le Hanovre était habité par des Saxons, lorsque Charlemagne soumit le pays à son empire, et, y introduisit le christianisme. Il fit partie du duché de Saxe, dont Hermann Billung fut investi en 951. Henri le Noir, duc de Bavière, de la famille des Guelfes, épousa l'héritière de la maison de Billung, morte en 1125, et son fils, Henri le Superbe, par son mariage avec Gertrude, fille de l'empire Lothaire II, réunit à cet héritage celui des maisons de Suplinbourg, de Brunswick et de Nordheim. Henri le Lion, fils de Henri le Superbe, se trouva ainsi le prince le plus puissant de son temps en Allemagne. Mais il fut dépouillé de ses Etats en 1180 par l'empereur Frédéric Ier, et ne fut réintégré que dans la possession de ses domaines allodiaux, le Brunswick et le Lunehourg, Son petit-fils, Othon l'Enfant., héritier de ces Etats et de ceux de Kalenberg, de Grubenhagen et de Göttingen, fut forcé d'en faire hommage à l'empereur Frédéric Il, qui lui en accorda l'investiture, en 1235, sous le titre de duché de Brunswick-Lunebourg. Des deux fils d'Othon l'Enfant, Albert le Grand et Jean, sortirent deux lignes de la maison de Brunswick, qui se subdivisèrent en plusieurs branches. Le duc Ernest Ier, chef de la ligne qui avait survécu à l'extinction des autres, mourut en 1516, et un partage fait en 1569 entre ses deux lils, Guillaume, fondateur de la ligne de Brunswick-Lunebourg, qui règna ensuite sur le Hanovre, et Henri, tige de la ligne ducale. qui posséda le Brunswick, sépara le duché de Brunswick-WVolfenbuttel de celui de Brunswick-Lunebourg, qui devint le royaume de Hanovre. Ce dernier Etat avait successivement acquis les comtés de Hoya et de Diepholz, Grubenhagen, Kalenberg et Göttingen, lorsque le duc Ernest-Auguste fut créé, en 1692, électeur de Brunswick-Lunebourg ou Hanovre. George-Louis, héritier de la dignité électorale de son père Ernest-Auguste, ajouta à ses Etats le duché de Brême et Verden, et succéda à la reine Anne en 1714 sur le trône d'Angleterre, sous le nom de George Ier, comme arrière-petit-fils de Jacques Ier . A partir de cette époque, et jusqu'en 1837, le Hanovre fut gouverné par les rois d'Angleterre, sans faire partie toutefois de la monarchie anglaise. Sous George II, il acquit le pays de Hadeln et le comté de Bentheim, et, sous George III, une partie du Harz et l'évêché d'Osnabruck, qui lui fut cédé en 1802. Mais il fui envahi en 1805 par les Français, qui l'abandonnèrent à la Prusse en 1805, et le lui reprirent en 1807. Une partie de l'électorat fut réunie au royaume de Westphalie, et l'autre partie à l'empire français. De cette dernière partie furent formés, en 1810, les départements l'Ems-Oriental de l'Ems-Supérieur des Bouches-du- Weser et des Bouches-de-l'Elbe. Le Hanovre retourna en 1813 à la maison royale d'Angleterre, et reçut le titre de royaume en 1815. Il acquit en même temps la Frise orientale, Hildesheim, Goslar, le territoire de Meppen, le comté inférieur de Lingen, et une partie du pays d'Eichsfeld, en échange du duché de Lanenbourg, qu'il céda au Danemark, et de quelques territoires qui furent réunis à la Prusse et à l'Oldenbourg. Le duc de Cambridge, septième fils de George III, fut fait en 1816 gouvernement, et en 1831 vice-roi de Hanovre. Mais, lorsque la reine Victoria succéda, dans la Grande-Bretagne, à son oncle Guillaume IV, en 1857, le Hanovre fut séparé de la couronne d'Angleterre, et passa, comme fief masculin, au cinquième fils de George III, Ernest-Auguste, duc de Cumberland, qui devint ainsi roi de Hanovre. Ce prince abolit la constitution promulguée par son frère en 1835, et remit en vigueur celle qui l'avait précédée en 1819. Cette mesure rencontra une opposition que la fermeté du roi réprima. Mais l'agitation communiquée à l'Allemagne par la révolution française de 1848 le força de donner, cette même année, une nouvelle loi constitutionnelle. Il eut pour successeur en 1851 son fils George V, qui modifia en 1855 la constitution de 1848, pour la mettre en harmonie avec les lois fondamentales de la Confédération germanique (Histoire de l'Allemagne). | |