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Chacun connaît
ces flocons de filaments blancs, très légers, appelées Fils-de-la-Vierge
ou Fils Notre-Dame, qui se balancent lentement au milieu des airs,
dans les jours calmes d'automne, lors des premiers brouillards. Hermann
fils les regardait comme produits par diverses espèces de Mites ou
Acarus (entre autres le Gamase tisserand, G. telarius de Latreille ),
qui vivent sur les feuilles de certains arbres,
et surtout du tilleul, et les recouvrent de fils
très fins. G. Cuvier
a cru leur reconnaître une origine un peu différente.
Ces flocons
blancs, dit Cuvier, sont certainement produits, ainsi que nous nous en
sommes assuré en suivant leur point de départ, par diverses jeunes araignées,
et notamment des épeires et des thomises; ce sont principalement les grands
fils qui doivent servir d'attache aux rayons de la toile, ou ceux qui en
composent la chaîne, et qui, devenant plus pesants à raison de l'humidité,
s'affaissent, se rapprochent les uns des autres, et finissent par se former
en pelotons; on les voit souvent se réunir près de la toile commencée
par l'animal, et où il se tient. Il est d'ailleurs probable que beaucoup
de ces aranéïdes, n'ayant pas encore une provision assez abondante de
soie, se bornent à en jeter au loin de simples fils. C'est, à ce qu'il
me paraît, à de jeunes araignées lycoses qu'il faut attribuer ceux que
l'on voit en grande abondance croisant les sillons des terres labourées,
lorsqu'ils réfléchissent la lumière du soleil. Analysés chimiquement,
ces fils de la Vierge offrent précisément les mêmes caractères que
la soie des araignées; ils ne se forment donc pas dans l'atmosphère,
ainsi que l'a conjecturé, faute d'observations propres, un savant dont
l'autorité est d'un si grand poids, M. le chevalier de Lamarck .
(Règne animal, t. IV, p. 219).
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