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Les fibroblastes
sont les cellules
responsables de la production et de la maintenance de la matrice extracellulaire.
Comme leur nom l'indique, les fibroblastes, inoblastes ou cellules fibroplastiques
sont les cellules jeunes du tissu conjonctif destinées à donner
naissance aux fibres lamineuses. Au cours du développement embryonnaire,
ces éléments prennent leur origine dans les formations mésenchymateuses
du feuillet moyen; primitivement arrondis (éléments embryoplastiques
de Ch. Robin) , ils s'allongent ensuite et deviennent fusiformes ou étoilés,
à prolongements minces et effilés dont il est bientôt difficile de déterminer
la longueur exacte à cause de leur extrême ténuité. Sur l'embryon
de mouton de 4 à 5 centimètres, les fibroblastes à leur début ont environ
25 micromètres de long sur 40 micromètres de large et présentent un
noyau ovoïde et granuleux à contour peu distinct. Examinés chez le foetus
humain, vers le milieu de la grossesse, ils offrent des dimensions beaucoup
plus considérables; leur noyau allongé a pris un aspect vésiculeux et
se montre entouré d'une membrane nucléaire très nette.
Le point
le plus important et le plus litigieux de l'histoire des éléments fibroblastiques
est celui qui a concerné le mode de formation des fibres conjonctives.
Tandis que Schwann (1839) admettait que le corps cellulaire se transformait
directement en un faisceau fibrillaire, Henle professa le premier que c'était
la substance amorphe interposée aux cellules qui subissait une sorte de
clivage et se divisait ainsi en fibres distinctes. Par la suite, l'une
et l'autre opinion ont compté des partisans autorisés : Max Schulze,
Beale, Obersteiner, Ch. Robin, W. Krause, Flemming, etc., se sont prononcés
pour l'origine cellulaire directe; Virchow, Donders, Koelliker et autres
tenaient pour une modification de la substance fondamentale primitivement
muqueuse qui se changerait progressivement en une masse fibrillaire collagène.
Enfin, d'après plusieurs auteurs de la fin du XIXe
siècle, la portion périphérique du cytoplasme des fibroblastes était
employée à la sécrétion de la matière amorphe prenant ultérieurement
la structure fibrillaire (Rollett, Ziegler).
On voit persister chez l'adulte, parmi les
fibres lamineuses, des cellules de tissu conjonctif qui représentent les
restes de fibroblastes ayant subi une réduction de volume très notable
au cours des phénomènes histogéniques précités. Ces éléments affectent
des formes assez variables, suivant la variété de tissu envisagée; en
général, ils ont un corps mince et lamelleux et s'anastomosent
entre eux par des prolongements ramifiés. On observe les mêmes phases
morphologiques lors de la néoformation de tissu connectif si fréquente
chez l'adulte (scléroses séniles et pathologiques, néoplasie inflammatoire,
cicatrices, tumeurs). (G. Herrmann). |
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