|
Victor-Alexandre
Puiseux est un mathématicien
et astronome français, né
à Argenteuil (Val-d'Oise) le 16
avril 1820, mort à Frontenay (Jura) le 9 septembre 1883. Fils d'un
receveur des contributions indirectes, il entra en 1837 à l'Ecole
normale, fut reçu en 1840 docteur ès sciences mathématiques
avec une thèse très remarquée Sur l'invariabilité
des grands axes des orbites des planètes, et, après un
stage de trois années au collège de Rennes,
fut nommé, en 1845, professeur de mathématiques à
la nouvelle faculté des sciences de Besançon.
Appelé à Paris en 1849 comme
maître de conférences à l'École normale, où
il devait enseigner pendant vingt ans, il fut, en outre, de 1855 à
1859, astronome-adjoint à l'Observatoire
et, en 1857, après avoir suppléé quelque temps Sturm
et Le Verrier à la Sorbonne,
Binet au Collège
de France, devint lui-même professeur titulaire de mécanique
céleste à la Faculté des sciences, en remplacement
de Cauchy. Il conserva cette chaire jusqu'à
sa mort. Il avait succédé à Foucault,
en 1868, comme membre du bureau des Longitudes et à Lamé,
en 1871, comme membre de l'Académie
des sciences.
«
Seul, parmi nous, écrivait Joseph Bertrand,
à propos de cette dernière élection, seul peut-être
entre tous les académiciens de ce siècle, Puiseux a été
élu à l'unanimité, sans une seule voix dissidente
ni une seule abstention-:
l'élection était due à son mérite, l'unanimité
à son caractère. »
En 1873, sentant déjà sa santé
et sa vue décliner, il avait donné sa démission de
membre du Bureau des longitudes. II avait été l'un des fondateurs
du Club alpin français. Ses travaux, qui ont porté sur de
nombreuses questions d'analyse et de mécanique, le classent au premier
rang parmi les mathématiciens de son temps.
Citons notamment : ses recherches sur la
convergence des séries employées en mécanique céleste
et sur les inégalités à longue période du mouvement
des planètes, qui marquèrent ses premiers succès et
furent, de la part de Cauchy, l'objet de rapports très élogieux;
ses solutions du problème du pendule conique et du problème
des courbes tautochrones; son mémoire sur les fonctions
algébriques (1851), oeuvre capitale, qui marque, suivant l'expression
d'Hermite, une date dans l'analyse; puis, toute
une longue suite de belles études sur les développées
et les développantes des courbes planes, sur les développement
en séries de la fonction perturbatrice, sur les principales inégalités
du mouvement de la Lune,
sur l'accélération séculaire de son mouvement, etc.
Les résultats de tous ces travaux
se trouvent consignés dans un nombre considérable de mémoires
originaux et de notes publiés par V. Puiseux dans le Journal
des Savants, le Journal de Liouville, les Comptes rendus
de l'Académie des sciences de Paris, le Recueil des savants étrangers,
les Annales de l'Observatoire de Paris, etc. Il a rédigé,
en outre, pendant quatre ans, de 1868 à 1872, la Connaissance
des Temps. Enfin, il a eu une grande part à la nouvelle édition
des OEuvres de Laplace.
(L. S.). |
|
|
Pierre-Henri Puiseux
est un, astronome français, né à Paris
le 20 juillet 1855 et mort et mort le 28 septembre 1928 à
Frontenay, fils du précédent. Sorti de l'Ecole normale supérieure
en 1870, reçu docteur ès sciences mathématiques, l'année
suivante, avec une thèse Sur l'accélération séculaire
du mouvement de la Lune, il a été nommé, aussitôt
après, élève-astronome à l'Observatoire de
Paris, où il est depuis 1885 astronome-adjoint, et, en 1880, maître
de conférences à la Faculté des sciences de Paris,
où il est depuis 1897 professeur-adjoint. L'Académie des
sciences lui a décerné, en 1892, le prix Lalande. Il a fait
partie, en 1882, de la mission envoyée à la Martinique
pour l'observation du passage de Vénus
sur le Soleil.
On lui doit, en outre, de nombreuses observations
d'étoiles, de planètes, de comètes, de météores,
faites à l'Observatoire de Paris et publiées dans les Annales
de cet établissement, ainsi qu'un grand nombre de mémoires
et de notes, sur des questions de mécanique céleste et d'astronomie,
insérés tant dans le même recueil que dans les Comptes
rendus de l'Académie des sciences, les Annales de l'Ecole
normale supérieure, les Annales du Conservatoire des arts et métiers,
la Revue pédagogique, etc.
Citons, entre autres : Recherches sur
l'origine probable des formations lunaires (Ann. Observ. Paris, Mém.,
t. VIII). Il a donné à part des Leçons de cinématique
(Paris, 1890). II a collaboré, avec les frères Loewy,
à l'Atlas photographique de la Lune, dont l'exécution
a commencé en 1896, à l'Observatoire de Paris. Il a été
très connu, enfin, comme alpiniste; il a, d'autre part, beaucoup
contribué par ses explorations à la connaissance des massifs
glaciaires des Alpes
françaises et il a fourni, sur ce sujet, de nombreux articles à
l'Annuaire du C. A. F. (18781895). (L. S.). |