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Besançon |
![]() | Besançon (Vesontio, Vesantio, Besantio) est une ville de France![]() ![]() ![]() -
Cette ville est située au centre de l'ancienne Séquanie, devenue plus tard la province de Franche-Comté. Sa partie essentielle est assise sur la rive gauche du Doubs, dans une presqu'île formée par une boucle de la rivière et adossée à un massif rocheux (la citadelle) qui est escarpé sur ses trois faces externes. Ce massif est un gradin avancé de la chaîne du Lomont, la quatrième des arêtes de la barrière du Jura Le Doubs, navigable sur tout son parcours à travers le territoire de Besançon, y est utilisé, depuis 1833, comme section du canal du Rhône Histoire de Besançon. « Quand les Germains l'ont pour eux, ils sont forts vis-à-vis de l'Italie; quand elle leur manque, ils ne sont rien. »Les Séquanes, en effet, pouvaient ouvrir ou fermer cette porte ménagée par la nature entre le Jura ![]() ![]() ![]() « Abondamment pourvue de munitions de toute espèce, cette place , disent les Commentaires de César, offre, par sa position naturelle, de grands avantages pour soutenir une guerre. Le Doubs, formant autour de son enceinte comme un cercle parfait, l'environne presque entièrement; l'espace que la rivière ne baigne pas n'a pas plus de seize cents pieds, et cet espace est fermé par une haute montagne dont les racines plongent des deux côtés dans l'eau. Un même mur fait de la montagne une citadelle et la joint à la ville » ( 58 av. J.-C.).Cent ans plus tard, deux armées se disputèrent les abords de cette place. Le sénateur aquitain Julius Vindex ayant fait soulever la Gaule contre les monstruosités qu'engendrait la folie furieuse de Néron, les légions de la Germanie supérieure, que commandait Verginius Rufus, s'avancèrent pour réprimer cette insurrection. Vesontio leur ferma ses portes. Les deux partis s'entrechoquèrent non loin de cette place, dans un lieu qui a retenu le nom de Bois-Néron : vingt mille Gaulois restèrent sur ce champ de bataille (68 de notre ère). La Séquanie vécut en paix jusqu'au règne de Marc-Aurèle; mais à cette époque les Germains se reprirent à menacer la Gaule et l'Italie. Marc-Aurèle refoula ces Barbares : à cette occasion, il érigea Vesontio en colonie romaine, sous le vocable de Colonia Victrix Sequanorum. Dès lors, l'ancienne capitale des Séquanes dut se donner une parure monumentale imitée de celle de Rome (167-180). Dès la fin du règne de Marc-Aurèle, un essaim de l'Eglise chrétienne de Smyrne, fondée par l'apôtre saint Jean, s'établit à Lyon et ne fut pas longtemps sans créer à son tour des missionnaires : Ferréol et Ferjeux furent envoyés de là en Séquanie. Le préfet de cette province, dont ils avaient converti la femme; les fit mourir à Vesontio dans de cruels tourments, en l'an 212. L'Eglise de Besançon, qui fut ainsi fondée, vit plus tard sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, s'intéresser au deux basiliques que son évêque Hilaire faisait construire : l'une, dédiée à saint Jean, était voisine d'un baptistère primitivement organisé dans la bassin de l'aqueduc antique; l'autre, dédiée à saint Etienne, succédait au temple de Jupiter qui avait trôné au centre de la citadelle romaine (324). Sous le règne de Constance, l'un des indignes fils de Constantin, quarante-cinq villes du Nord et de l'Est de la Gaule furent ruinées par les Germains. Vesontio, comme prise dans ce désastre, ne s'en releva que comme petite ville : « Elle avait été pourtant grande autrefois, écrivait l'empereur Julien, ornée de temples magnifiques, entourée de solides remparts qui y complétaient l'oeuvre de la nature » (355-363).La population de la Séquanie ayant été contrainte de pactiser avec les Burgondes, il se fit un partage des terres entre les nouveaux venus et les anciens habitants. Les villes épiscopales furent exceptées de ce partage : là se perpétuèrent les habitudes romaines, sous l'autorité des évêques. Ainsi commença pour Besançon une situation de ville libre, indépendante de la province où elle se trouvait enclavée (Ve siècle). Durant les périodes mérovingienne et carolingienne, Besançon eut pour seigneur son archevêque; mais, à la faveur de l'anarchie féodale, une dynastie de comtes parvint à dominer dans cette ville et à en ruiner les églises. Pour avoir raison de ces usurpateurs, l'archevêque Hugues de Salins reconnut la suzeraineté de l'empereur d'Allemagne. Il eut dès lors l'autorité nécessaire pour relever la ville de ses ruines et y établir de nouveaux habitants : c'est là l'origine du quartier Nord de Besançon et de son église dédiée à sainte Madeleine (1031-1066). Les nouveaux habitants, empruntés aux domaines ruraux des archevêques, étaient tributaires du droit de mainmorte : ils réclamèrent l'abolition de cette servitude qui né pesait pas sur les anciens citoyens. L'empereur Frédéric Barberousse interposa sa médiation, et le prélat renonça, moyennant une rente annuelle de vingt-cinq livres, à être de droit l'héritier de ceux de ses hommes qui décéderaient sans postérité (1180). L'unification de la masse populaire amena celle-ci à se constituer en commune : pour avoir voulu s'y opposer, l'archevêque Gérard de Rougemont fut chassé de la ville et mourut en exil; mais son successeur, Jean Halgrin, rentré victorieusement, condamna cent des principaux habitants à venir, en chemise et pieds nus, recevoir de sa main une humiliante fustigation (1220-1225). - ![]() Une autre vue du Besançon d'autrefois. Le pouvoir temporel des archevêques privait de leur capitale naturelle les souverains de la province de Franche-Comté : aussi ces princes favorisaient-ils volontiers les progrès da la commune de Besançon. L'un d'eux, le comte Othon IV, ayant vendu la Franche-Comté au roi de France Philippe le Bel, la commune de Besançon lui prêta secours pour résister à l'intervention armée de l'empereur Rodolphe de Habsbourg. La ville subit à ce propos un long blocus; mais elle ouvrit ses portes aux agents impériaux, sur la promesse d'une reconnaissance légale de sa commune. Besançon devint ainsi une république indépendante, sous le protectorat de l'empire germanique (1282-1290). La Franche-Comté ayant été annexée aux vastes possessions des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, ces princes eurent naturellement le désir d'avoir quelque autorité dans la ville de Besançon. Jean-Sans-Peur et Philippe le Bon profitèrent des querelles incessantes de la commune avec l'archevêque pour prendre pied dans la grande cité. A la suite d'une émeute pacifiée par le maréchal Thiébaud de Neufchâtel, la commune souscrivit un traité accordant au comte-duc de Bourgogne moitié des amendes et gabelless de la ville, plus le droit d'y instituer un juge et un capitaine (1384-1451): Il importa grandement dès lors au souverain de la Franche-Comté que la république bisontine vécût en communion de principes avec la province dont La ville reçut le privilège de frapper des monnaies de tout métal, marquées d'un côté à l'effigie de Charles-Quint et de l'autre aux armoiries de la commune (1516-1556). Ces armoiries, qui figurent encore sur les sceaux de la ville de Besançon, se blasonnent ainsi d'or à une aigle éployée de sable, lampassée de gueules, portant avec ses serres deux colonnes de gueules mises en pal. En 1434, la commune de Besançon avait fait graver un grand sceau qui représentait une aigle éployée dominant un roc sur lequel se dressaient deux colonnes antiques : l'aigle symbolisait le protectorat de l'empire germanique; les deux colonnes étaient les vestiges subsistants d'un temple romain qui avait reposé sur le roc de la citadelle et que la commune considérait comme le témoignage de la haute antiquité d'un gouvernement municipal à Besançon. Le roc n'ayant pu figurer sur des sceaux d'un plus petit module, on éleva les bases des colonnes au niveau des pattes de l'aigle, puis on les fit saisir par les serres de l'oiseau. Quand les armoiries de Besançon reçurent leur forme définitive, le conseil, communal de cette ville, composé de quatorze gouverneurs et de vingt-huit notables, annuellement élus, ne reconnaissait d'autorité supérieure à la sienne que celle de l'empereur d'Allemagne : aussi le roi d'Espagne Philippe II, souverain de la Franche-Comté, dut-il recourir à l'entremise de deux commissaires impériaux pour faire exercer dans la ville une persécution religieuse. Une foule de citoyens, dénoncés comme protestants, furent bannis et se réfugièrent en Suisse ou à Montbéliard. Au bout de deux ans d'exil, ils se massèrent pour rentrer de force dans la ville. L'archevêque Claude de la Baume et le gouverneur de la province, François de Vergy, montèrent à cheval pour les refouler : on leur coupa la retraite en abaissant la herse d'une porte par où ils voulaient fuir, et il n'y eut pour eux ni pitié ni merci (1573-1575). Par le fait de la solidité des remparts que Charles-Quint l'avait encouragée à construire, Besançon ne subit que le contre-coup des guerres de dévastation qui furent faites à la Franche-Comté par Henri IV et par les Suédois alliés à la France. La province y perdit les neuf dixièmes de sa population, mais elle n'en demeura pas moins fidèle au roi d'Espagne, descendant de ses anciens maîtres. A la suite de ces catastrophes, il fut stipulé que le protectorat de Besançon, qui appartenait à l'Empire, serait échangé contre la forteresse de Franckendal que détenait l'Espagne. Pour Besançon, c'était la perte de son autonomie et l'annexion de son territoire à la province de la Franche-Comté (1595-1665). Pendant que cet arrangement se concluait, le roi d'Espagne Philippe IV venait à mourir, et Louis XIV, son gendre, prétendait recueillir dans sa succession les Pays-Bas et la Franche-Comté. Des intrigues avaient été nouées dans cette province pour y paralyser la résistance : aussi la place de Besançon se rendit-elle sur une simple sommation du grand Condé. Le vainqueur se hâta de mettre la main sur l'artillerie municipale et de faire sauter le château d'Arguel, voisin de la ville. D'après les plans de Vauban, alors simple lieutenant aux gardes, on commença la construction d'une citadelle sur la montagne où s'élevait la basilique de Saint-Etienne (1665-1668). Au bout de trois mois, le traité d'Aix-la-Chapelle restituait la Franche-Comté à l'Espagne, et cette puissance obligeait la ville de Besançon à continuer les ouvrages commencés par Vauban. Grâce à ces ouvrages, Besançon put soutenir un siège de vingt-sept jours, lorsque Louis XIV vint présider à une seconde et définitive conquête de la Franche-Comté (1668-1674). La ville de Besançon, fortifiée d'après les plans de Vauban, devint la capitale de la Franche-Comté, en même temps que l'un des boulevards protecteurs de la France. Dôle se vit enlever, au profit de ce nouveau centre, le Gouvernement militaire, le Parlement, l'Université et la Monnaie royale; mais Besançon paya cher ces apparentes faveurs : elle dut acheter chaque translation par une somme énorme applicable aux fortifications de la place (1676-1711). Lors des grandes réformes décrétées par l'Assemblée nationale, Besançon obtint la double qualité de chef-lieu du département du Doubs et de siège de l'évêché métropolitain de l'Est. Durant la période aiguë de la Révolution française, la représentant du peuple Bassal accueillit à Besançon une colonie d'horlogers, proscrits de la Chaux-de-Fonds et du Locle pour leur adhésion aux idées républicaines de la France; puis le Comité de salut public déclara national l'établissement d'horlogerie formé par ces artistes dans le département du Doubs (1790-1793). Quand Napoléon eut été vaincu par le froid et la faim dans les solitudes neigeuses de la Russie, cent-soixante mille Autrichiens entrèrent par Bâle pour venir bloquer toutes les places françaises de I'Est. Besançon, avec moins de 7000 hommes de garnison et une garde urbaine de 3000 hommes, résista vaillamment pendant près de quatre mois, sous les ordres du général Marulaz, à un corps de 15,000 hommes que commandait le prince de Lichtenstein (1814). La chute du second Empire fut également déterminée par une guerre qui amena l'étranger non loin des murs de Besançon. Le général prussien Werder, venant de bombarder Strasbourg, franchit les Vosges en chassant devant lui une petite armée française que commandait le général Cambriels. Celui-ci se réfugia sous Besançon. Werder fit une pointe dans la direction de cette place, mais ne réussit pas à la surprendre. Trois mois plus tard, une nouvelle armée française, forte de 120,000 hommes, revenait des bords de la Loire
Monuments de Besançon. Capitole. Arc de triomphe. L'arc de triomphe de Besançon ne peut être envisagé sous toutes ses faces : ses côtés s'engagent dans deux lignes de bâtiments; son soubassement est, de plus, à moitié enterré par suite des exhaussements du sol. II n'a qu'une seule arcade, large de 5,60 m, haute de 10 m, et sous laquelle ont été sculptés 6 bas-reliefs, représentant des scènes militaires. L'archivolte, fort bien traitée, offre un enroulement de dieux marins. Chaque façade de l'arc est ornée de 8 colonnes, formant deux étages, et entièrement couvertes de rinceaux ou de figures. Entre les colonnes, il y avait des groupes de dieux; plusieurs ont été détruits : à l'étage supérieur, chacun de ces groupes est surmonté d'un Hercule colossal. ![]() La Porte Noire, la cathédrale et la maison natale de Victor Hugo, à Besançon. Théâtre romain. Amphithéâtre ou Arènes. Cathédrale de Saint-Jean. 1° l'abside principale ou choeur des chanoines, la partie la plus remarquable, dont l'étage supérieur montre l'apparition des formes ogivales;Plusieurs chapelles sont décorées avec une profusion d'ornements sans noblesse. La tour des cloches a été rebâtie depuis l'incendie de 1726. Au fond du presbyterium, marbre circulaire antique, avec des symboles et une inscription, ayant servi d'autel dans la basilique de Saint-Etienne; chaire à prêcher de 1459; tombeau de Ferry Carondelet, sculpté à Bruges en 1543; crypte de marbre organisée, en 1865, pour recevoir les restes de huit princes de la maison souveraine de Franche-Comté; anges adorateurs en marbre blanc, sculptés à Rome, en 1768, par Luc Breton; statues en marbre du cardinal de Rohan, par Clésinger père (1842) et du cardinal Mathieu, par le baron Bourgeois (1880); Vierge de Ferry Carandelet, bel ouvrage de Fra Bartolommeo; Mort de Saphire et d'Ananie, toile attribuée au Tintoret; Christ, peint par Trévisan (1709); Résurrection du Christ, par Carle Vanloo (1750); trois tableaux de Jean-François de Troy et trois de Natoire (1752-1755). Eglise Sainte-Madeleine. Eglise Saint-Pierre. Eglise Saint-Ferjeux (banlieue). Citadelle. Ancien palais archiépiscopal. Préfecture. Hôtel de Ville. Palais de Justice. Théâtre. Hospices réunis. Palais Granvelle. ![]() Le palais Granvelle. Musée des Beaux-Arts. Statues. |
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