.
-

Besançon
Besançon (Vesontio, Vesantio, Besantio) est une ville de France, chef-lieu du du département du Doubs, sur le Doubs, à 350 kilomètres au Sud-Est de Paris; 121 900 habitants. L'horlogerie est, pour Besançon, l'industrie essentielle. Etablie dans cette ville en 1793, par une colonie d'émigrés neuchâtelois, cette fabrication n'eut son plein développement qu'à partir de 1850. Un musée rappelle cette histoire. 
-
Besançon : la porte Rivotte.
Besançon : le faubourg Rivotte.
La porte Rivotte, à Besançon.
Le faubourg Rivotte, au pied de la citadelle.

Cette ville est située au centre de l'ancienne Séquanie, devenue plus tard la province de Franche-Comté. Sa partie essentielle est assise sur la rive gauche du Doubs, dans une presqu'île formée par une boucle de la rivière et adossée à un massif rocheux (la citadelle) qui est escarpé sur ses trois faces externes. Ce massif est un gradin avancé de la chaîne du Lomont, la quatrième des arêtes de la barrière du Jura. Sur la rive droite du Doubs, la partie nord de la ville occupe des pentes dont le principal sommet se nomme Charmont (Calvus mons). La citadelle est entourée d'un cirque de montagnes qui toutes la dominent : le mont de Brégille (Verzilias), à l'est, et celui de Chaudane (Caledunum), à l'ouest, n'en sont séparés que par la largeur du Doubs; vers le Sud-Est, elle se relie par un isthme au plateau de Trochâtey (Retro-Castrum) qui a pour limite transversale la montagne des Buis. La périphérie comprend cinq groupes principaux d'habitations : Brégille, les Chaprais, Saint-Claude, Saint-Ferjeux et Velotte. La région basse de la ville est moyennement à 250 m au-dessus du niveau de la mer; la plate-forme de la citadelle en est à 368 m.

Le Doubs, navigable sur tout son parcours à travers le territoire de Besançon, y est utilisé, depuis 1833, comme section du canal du Rhône au Rhin. Pour épargner aux bateaux le contour de la presqu'île, on a percé transversalement le roc de la citadelle, sur une longueur de 380 m; ce travail, commencé le 15 septembre 1878, a été inauguré le 30 avril 1882.

Histoire de Besançon.
Aux époques où les moyens d'attaque à longue portée n'existaient pas, le site de Besançon réalisait l'idéal du refuge défensif : aussi cette ville peut-elle montrer, comme preuves de son antiquité, des haches de pierre et des poteries remontant aux origines de l'industrie humaine. Sous le nom de Vesontio, elle fut au temps de la Gaule indépendante, le chef-lieu (maximum oppidum) de la belliqueuse peuplade des Séquanes, celle dont le géographe Strabon avait pu dire : 

« Quand les Germains l'ont pour eux, ils sont forts vis-à-vis de l'Italie; quand elle leur manque, ils ne sont rien. » 
Les Séquanes, en effet, pouvaient ouvrir ou fermer cette porte ménagée par la nature entre le Jura et les Vosges (la trouée de Belfort), en deçà de laquelle se présentent trois vallées riches et commodes (celles de la Saône, de l'Ognon et du Doubs) pour atteindre la grande artère du Rhône. On s'explique ainsi que Vesontio ait été prise par Jules César pour base de ses opérations contre l'envahisseur germain Arioviste.
« Abondamment pourvue de munitions de toute espèce, cette place , disent les Commentaires de César, offre, par sa position naturelle, de grands avantages pour soutenir une guerre. Le Doubs, formant autour de son enceinte comme un cercle parfait, l'environne presque entièrement; l'espace que la rivière ne baigne pas n'a pas plus de seize cents pieds, et cet espace est fermé par une haute montagne dont les racines plongent des deux côtés dans l'eau. Un même mur fait de la montagne une citadelle et la joint à la ville » ( 58 av. J.-C.). 
Cent ans plus tard, deux armées se disputèrent les abords de cette place. Le sénateur aquitain Julius Vindex ayant fait soulever la Gaule contre les monstruosités qu'engendrait la folie furieuse de Néron, les légions de la Germanie supérieure, que commandait Verginius Rufus, s'avancèrent pour réprimer cette insurrection. Vesontio leur ferma ses portes. Les deux partis s'entrechoquèrent non loin de cette place, dans un lieu qui a retenu le nom de Bois-Néron : vingt mille Gaulois restèrent sur ce champ de bataille (68 de notre ère).

La Séquanie vécut en paix jusqu'au règne de Marc-Aurèle; mais à cette époque les Germains se reprirent à menacer la Gaule et l'Italie. Marc-Aurèle refoula ces Barbares : à cette occasion, il érigea Vesontio en colonie romaine, sous le vocable de Colonia Victrix Sequanorum. Dès lors, l'ancienne capitale des Séquanes dut se donner une parure monumentale imitée de celle de Rome (167-180). Dès la fin du règne de Marc-Aurèle, un essaim de l'Eglise chrétienne de Smyrne, fondée par l'apôtre saint Jean, s'établit à Lyon et ne fut pas longtemps sans créer à son tour des missionnaires : Ferréol et Ferjeux furent envoyés de là en Séquanie. Le préfet de cette province, dont ils avaient converti la femme; les fit mourir à Vesontio dans de cruels tourments, en l'an 212. L'Eglise de Besançon, qui fut ainsi fondée, vit plus tard sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, s'intéresser au deux basiliques que son évêque Hilaire faisait construire : l'une, dédiée à saint Jean, était voisine d'un baptistère primitivement organisé dans la bassin de l'aqueduc antique; l'autre, dédiée à saint Etienne, succédait au temple de Jupiter qui avait trôné au centre de la citadelle romaine (324). 

Sous le règne de Constance, l'un des indignes fils de Constantin, quarante-cinq villes du Nord et de l'Est de la Gaule furent ruinées par les Germains. Vesontio, comme prise dans ce désastre, ne s'en releva que comme petite ville :

« Elle avait été pourtant grande autrefois, écrivait l'empereur Julien,  ornée de temples magnifiques, entourée de solides remparts qui y complétaient l'oeuvre de la nature » (355-363).
La population de la Séquanie ayant été contrainte de pactiser avec les Burgondes, il se fit un partage des terres entre les nouveaux venus et les anciens habitants. Les villes épiscopales furent exceptées de ce partage : là se perpétuèrent les habitudes romaines, sous l'autorité des évêques. Ainsi commença pour Besançon une situation de ville libre, indépendante de la province où elle se trouvait enclavée (Ve siècle). Durant les périodes mérovingienne et carolingienne, Besançon eut pour seigneur son archevêque; mais, à la faveur de l'anarchie féodale, une dynastie de comtes parvint à dominer dans cette ville et à en ruiner les églises. Pour avoir raison de ces usurpateurs, l'archevêque Hugues de Salins reconnut la suzeraineté de l'empereur d'Allemagne. Il eut dès lors l'autorité nécessaire pour relever la ville de ses ruines et y établir de nouveaux habitants : c'est là l'origine du quartier Nord de Besançon et de son église dédiée à sainte Madeleine (1031-1066). Les nouveaux habitants, empruntés aux domaines ruraux des archevêques, étaient tributaires du droit de mainmorte : ils réclamèrent l'abolition de cette servitude qui né pesait pas sur les anciens citoyens. L'empereur Frédéric Barberousse interposa sa médiation, et le prélat renonça, moyennant une rente annuelle de vingt-cinq livres, à être de droit l'héritier de ceux de ses hommes qui décéderaient sans postérité (1180). L'unification de la masse populaire amena celle-ci à se constituer en commune : pour avoir voulu s'y opposer, l'archevêque Gérard de Rougemont fut chassé de la ville et mourut en exil; mais son successeur, Jean Halgrin, rentré victorieusement, condamna cent des principaux habitants à venir, en chemise et pieds nus, recevoir de sa main une humiliante fustigation (1220-1225).
-
Besançon, sur une ancienne photographie.
Une autre vue du Besançon d'autrefois.

Le pouvoir temporel des archevêques privait de leur capitale naturelle les souverains de la province de Franche-Comté : aussi ces princes favorisaient-ils volontiers les progrès da la commune de Besançon. L'un d'eux, le comte Othon IV, ayant vendu la Franche-Comté au roi de France Philippe le Bel, la commune de Besançon lui prêta secours pour résister à l'intervention armée de l'empereur Rodolphe de Habsbourg. La ville subit à ce propos un long blocus; mais elle ouvrit ses portes aux agents impériaux, sur la promesse d'une reconnaissance légale de sa commune. Besançon devint ainsi une république indépendante, sous le protectorat de l'empire germanique (1282-1290). La Franche-Comté ayant été annexée aux vastes possessions des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, ces princes eurent naturellement le désir d'avoir quelque autorité dans la ville de Besançon. Jean-Sans-Peur et Philippe le Bon profitèrent des querelles incessantes de la commune avec l'archevêque pour prendre pied dans la grande cité. A la suite d'une émeute pacifiée par le maréchal Thiébaud de Neufchâtel, la commune souscrivit un traité accordant au comte-duc de Bourgogne moitié des amendes et gabelless de la ville, plus le droit d'y instituer un juge et un capitaine (1384-1451): Il importa grandement dès lors au souverain de la Franche-Comté que la république bisontine vécût en communion de principes avec la province dont
elle était la principale forteresse. Pour obtenir ce résultat Charles-Quint employa l'habileté de son garde des sceaux Nicolas Perrenot de Granvelle, qui construisit à Besançon une demeure princière. 

La ville reçut le privilège de frapper des monnaies de tout métal, marquées d'un côté à l'effigie de Charles-Quint et de l'autre aux armoiries de la commune (1516-1556). Ces armoiries, qui figurent encore sur les sceaux de la ville de Besançon, se blasonnent ainsi d'or à une aigle éployée de sable, lampassée de gueules, portant avec ses serres deux colonnes de gueules mises en pal. En 1434, la commune de Besançon avait fait graver un grand sceau qui représentait une aigle éployée dominant un roc sur lequel se dressaient deux colonnes antiques : l'aigle symbolisait le protectorat de l'empire germanique; les deux colonnes étaient les vestiges subsistants d'un temple romain qui avait reposé sur le roc de la citadelle et que la commune considérait comme le témoignage de la haute antiquité d'un gouvernement municipal à Besançon. Le roc n'ayant pu figurer sur des sceaux d'un plus petit module, on éleva les bases des colonnes au niveau des pattes de l'aigle, puis on les fit saisir par les serres de l'oiseau.

Quand les armoiries de Besançon reçurent leur forme définitive, le conseil, communal de cette ville, composé de quatorze gouverneurs et de vingt-huit notables, annuellement élus, ne reconnaissait d'autorité supérieure à la sienne que celle de l'empereur d'Allemagne : aussi le roi d'Espagne Philippe II, souverain de la Franche-Comté, dut-il recourir à l'entremise de deux commissaires impériaux pour faire exercer dans la ville une persécution religieuse. Une foule de citoyens, dénoncés comme protestants, furent bannis et se réfugièrent en Suisse ou à Montbéliard. Au bout de deux ans d'exil, ils se massèrent pour rentrer de force dans la ville. L'archevêque Claude de la Baume et le gouverneur de la province, François de Vergy, montèrent à cheval pour les refouler : on leur coupa la retraite en abaissant la herse d'une porte par où ils voulaient fuir, et il n'y eut pour eux ni pitié ni merci (1573-1575).

Par le fait de la solidité des remparts que Charles-Quint l'avait encouragée à construire, Besançon ne subit que le contre-coup des guerres de dévastation qui furent faites à la Franche-Comté par Henri IV et par les Suédois alliés à la France. La province y perdit les neuf dixièmes de sa population, mais elle n'en demeura pas moins fidèle au roi d'Espagne, descendant de ses anciens maîtres. A la suite de ces catastrophes, il fut stipulé que le protectorat de Besançon, qui appartenait à l'Empire, serait échangé contre la forteresse de Franckendal que détenait l'Espagne. Pour Besançon, c'était la perte de son autonomie et l'annexion de son territoire à la province de la Franche-Comté (1595-1665). Pendant que cet arrangement se concluait, le roi d'Espagne Philippe IV venait à mourir, et Louis XIV, son gendre, prétendait recueillir dans sa succession les Pays-Bas et la Franche-Comté. Des intrigues avaient été nouées dans cette province pour y paralyser la résistance : aussi la place de Besançon se rendit-elle sur une simple sommation du grand Condé. Le vainqueur se hâta de mettre la main sur l'artillerie municipale et de faire sauter le château d'Arguel, voisin de la ville. D'après les plans de Vauban, alors simple lieutenant aux gardes, on commença la construction d'une citadelle sur la montagne où s'élevait la basilique de Saint-Etienne (1665-1668). Au bout de trois mois, le traité d'Aix-la-Chapelle restituait la Franche-Comté à l'Espagne, et cette puissance obligeait la ville de Besançon à continuer les ouvrages commencés par Vauban. Grâce à ces ouvrages, Besançon put soutenir un siège de vingt-sept jours, lorsque Louis XIV vint présider à une seconde et définitive conquête de la Franche-Comté (1668-1674).

La ville de Besançon, fortifiée d'après les plans de Vauban, devint la capitale de la Franche-Comté, en même temps que l'un des boulevards protecteurs de la France. Dôle se vit enlever, au profit de ce nouveau centre, le Gouvernement militaire, le Parlement, l'Université et la Monnaie royale; mais Besançon paya cher ces apparentes faveurs : elle dut acheter chaque translation par une somme énorme applicable aux fortifications de la place (1676-1711).

Lors des grandes réformes décrétées par l'Assemblée nationale, Besançon obtint la double qualité de chef-lieu du département du Doubs et de siège de l'évêché métropolitain de l'Est. Durant la période aiguë de la Révolution française, la représentant du peuple Bassal accueillit à Besançon une colonie d'horlogers, proscrits de la Chaux-de-Fonds et du Locle pour leur adhésion aux idées républicaines de la France; puis le Comité de salut public déclara national l'établissement d'horlogerie formé par ces artistes dans le département du Doubs (1790-1793). Quand Napoléon eut été vaincu par le froid et la faim dans les solitudes neigeuses de la Russie, cent-soixante mille Autrichiens entrèrent par Bâle pour venir bloquer toutes les places françaises de I'Est. Besançon, avec moins de 7000 hommes de garnison et une garde urbaine de 3000 hommes, résista vaillamment pendant près de quatre mois, sous les ordres du général Marulaz, à un corps de 15,000 hommes que commandait le prince de Lichtenstein (1814). La chute du second Empire fut également déterminée par une guerre qui amena l'étranger non loin des murs de Besançon. Le général prussien Werder, venant de bombarder Strasbourg, franchit les Vosges en chassant devant lui une petite armée française que commandait le général Cambriels. Celui-ci se réfugia sous Besançon. Werder fit une pointe dans la direction de cette place, mais ne réussit pas à la surprendre. Trois mois plus tard, une nouvelle armée française, forte de 120,000 hommes, revenait des bords de la Loire et traversait Besançon pour essayer de débloquer Belfort. Ce mouvement, exécuté dans les conditions les plus défavorables, aboutit à une retraite tellement navrante, que le général Bourbaki tenta de se suicider pour n'en plus être le désolé témoin (1870-1871). L'amputation que subit la France, à la suite du traité de Francfort, rendit à la trouée de Belfort sa vieille importance stratégique, et l'ancienne capitale des Séquanes devint en conséquence l'un des principaux éléments de la défense du territoire national. Les établissements militaires y furent notablement augmentés, et des forts détachés environnèrent la place, qui eut ainsi un vaste périmètre de ravitaillement.
-

Quelques célébrités de Besançon

Le cardinal Antoine Perrenot de Granvelle, ministre de Philippe Il dans les Pays-Bas, vice-roi de Naples, chef du conseil politique d'Espagne (1517-1586). - Le général du génie d'Arçon, inventeur des batteries flottantes (1733-1800). - Le général Lecourbe, défenseur de Belfort en 1845 (1759-1845).- Eugène Péclet, auteur du Traité de la chaleur (1793-1857). - Jean Mairet, auteur de la première tragédie régulière en langue française (1604-1686). - Jean-baptiste Suard, secrétaire perpétuel de l'Académie française (1734-1847). - Joseph Droz, moraliste et historien (1773-1850). - Charles Nodier, le brillant conteur (1780-1844). - Victor Hugo, le plus grand poète du XIXe siècle (1802-1885). -
Jean-Jacques Boissard, l'un des créateurs de l'archéologie (1528-1602). -
Jean-Jacques, Pierre-François et Jules Chillet, érudits (1588-1676). - Charles Fourier, inventeur de la doctrine phalanstérienne (1772-1837). - Pierre-Joseph Proudhon, le fougueux penseur libertaire (1809-1865). - Claude Goudimel, auteur de la musique protestante des psaumes, maître de Palestrina (1520-1572). - Pierre-Adrien Paris, architecte du roi Louis XVI (1745-1819). - Jean-Baptiste Clésinger, sculpteur (1814-1883), les frères Lumière, inventeurs du cinématographe.

Monuments de Besançon.

Capitole.
Capitole (Grande-Rue, 91, au centre de la partie plane de la presqu'île de Besançon) : il n'en reste plus grand-chose. L'endroit était appelé Monticulus Capitolii dans un rituel du commencement du VIIe siècle. 

Arc de triomphe.
Ce monument romain, appelé autrefois Porte de Mars, et, depuis le Xe siècle, Porte noire, est attribué par les archéologues à Virginius Rufus, vainqueur de Vindex, à Marc-Aurèle (en souvenir des victoires remportées par sur les Germains, en l'an 167), à Aurélien, à Crispus, fils de Constantin le Grand ou même à Julien l'Apostat. Au Moyen âge, on rétrécit l'arcade en y plaçant de grossières statues des quatre Évangélistes, et on éleva sur la partie supérieure de la construction un bâtiment qui servit de grenier à blé aux chanoines de Saint-Jean et de logement aux clercs du chapitre : ces oeuvres parasites ont disparu depuis 1820.

L'arc de triomphe de Besançon ne peut être envisagé sous toutes ses faces : ses côtés s'engagent dans deux lignes de bâtiments; son soubassement est, de plus, à moitié enterré par suite des exhaussements du sol. II n'a qu'une seule arcade, large de 5,60 m, haute de 10 m, et sous laquelle ont été sculptés 6 bas-reliefs, représentant des scènes militaires. L'archivolte, fort bien traitée, offre un enroulement de dieux marins. Chaque façade de l'arc est ornée de 8 colonnes, formant deux étages, et entièrement couvertes de rinceaux ou de figures. Entre les colonnes, il y avait des groupes de dieux; plusieurs ont été détruits : à l'étage supérieur, chacun de ces groupes est surmonté d'un Hercule colossal. 
-

Besançon : la porte noire, la cathédrale et la maison natale de Hugo.
La Porte Noire, la cathédrale et la maison natale de Victor Hugo, à Besançon.

Théâtre romain.
Soubassement en hémicycle; huit colonnes, dont quatre tronquées et quatre surmontées de chapiteaux' corinthiens; groupes de débris d'architecture et de sculpture; le tout encadré dans un square archéologique, commencé en 1870 et terminé en 1872. 

Amphithéâtre ou Arènes.
Quelques restes des précinctions de l'édifice antique, associés à une petite chapelle, dite de Saint-Jacques hors les murs, reconstruite en 1301. 

Cathédrale de Saint-Jean. 
Cette  cathédrale a deux absides, comme dans les églises rhénanes; murs latéraux du XIe siècle; arcades de la grande nef, triforium et principale abside, du XIIe siècle; voûtes de 1237. Témoin de l'architecture romano-byzantine du XIe siècle est d'une excessive simplicité à l'extérieur; il est entouré de constructions, enfoncé dans le sol du côté de la citadelle, et comme englouti sous un toit immense. Des fenêtres étroites et peu nombreuses ne laissent pénétrer à l'intérieur qu'un jour sombre par leurs vitraux modernes et de mauvais goût. L'église est divisée en trois parties distinctes : 

1° l'abside principale ou choeur des chanoines, la partie la plus remarquable, dont l'étage supérieur montre l'apparition des formes ogivales; 

2° le corps de l'église ou la nef

3° la seconde abside ou chapelle du Saint-Suaire, rebâtie en style moderne, et qui, entièrement revêtue de marbres d'Italie, forme un contraste choquant avec le reste de la construction. 

Plusieurs chapelles sont décorées avec une profusion d'ornements sans noblesse. La tour des cloches a été rebâtie depuis l'incendie de 1726.

Au fond du presbyterium, marbre circulaire antique, avec des symboles et une inscription, ayant servi d'autel dans la basilique de Saint-Etienne; chaire à prêcher de 1459; tombeau de Ferry Carondelet, sculpté à Bruges en 1543; crypte de marbre organisée, en 1865, pour recevoir les restes de huit princes de la maison souveraine de Franche-Comté; anges adorateurs en marbre blanc, sculptés à Rome, en 1768, par Luc Breton; statues en marbre du cardinal de Rohan, par Clésinger père (1842) et du cardinal Mathieu, par le baron Bourgeois (1880); Vierge de Ferry Carandelet, bel ouvrage de Fra Bartolommeo; Mort de Saphire et d'Ananie, toile attribuée au Tintoret; Christ, peint par Trévisan (1709); Résurrection du Christ, par Carle Vanloo (1750); trois tableaux de Jean-François de Troy et trois de Natoire (1752-1755). 

Eglise Sainte-Madeleine.
Construction remarquable par sa majestueuse hardiesse, commencée en 1746, d'après les plans de l'architecte Nicolas Nicole, de Besançon; Sainte-Famille, peinte à Anvers en 1672, par Jean-Erasme Quellyn. 

Eglise Saint-Pierre.
Spacieux édifice soutenu par quatre gigantesques colonnes, commencé en 1782, d'après les plans de l'architecte Alexandre Bertrand, de Besançon; Résurrection de Lazare, toile de Martin de Vos, provenant de l'ancienne galerie du Palais Granvelle; Pietà, sculptée en pierre de Tonnerre, par Luc Breton, en 1787.

Eglise Saint-Ferjeux (banlieue).
Eglise bâtie sur la grotte qui fut le tombeau des premiers apôtres du diocèse;
reconstruction de style roman, commencée en 1884, d'après les plans de l'architecte Ducat, de Besançon.

Citadelle.
Ouvrage de Vauban, terminé en 1711, en partie conservé; belle vue d'ensemble du site de Besançon, depuis les chemins de ronde. 

Ancien palais archiépiscopal. 
Corps de logis de l'ancien palais, renfermant une chapelle qui est éclairée par une grande fenêtre à meneaux du style gothique flamboyant; palais actuel construit au début du XVIIIe siècle; salle synodale renfermant la majeure partie d'une collection de portraits des archevêques, exécutés à la fin du XVIIIe siècle; Scène de l'histoire de Venise, par Paul Véronèse; deux Paysages de Claude Lorrain; quatre Marinesde Joseph Vernet ; deux Portraits de Rigaud, celui du cardinal de Polignac et celui de l'abbé Jean d'Estrées; mitre brodée de l'archevêque Charles de Neufchâtel (fin du XVe siècle); chasubles et dalmatiques brodées à Bruges, en 1530, pour Jean Carondelet, archevêque de Palerme, haut-doyen du chapitre métropolitain de Besançon; croix processionnelle en argent du cardinal de Granvelle.

Préfecture.
Ancien hôtel de l'Intendance de Franche-Comté, bâti de 1771 à 1778, d'après les plans de l'architecte Victor Louis; le salon ovale du rez-de-chaussée est une merveille de bon goût ; les Archives départementales, qui sont en même temps celles de l'ancienne province de Franche-Comté, occupent un bâtiment spécial, terminé en 1884. 

Hôtel de Ville.
Vieux logis dont la façade, construite en pierres à bossage, date de 1570; portraits en pied de généraux se rattachant à la Franche-Comté, par J.-B. Guignet, Jean Gigoux, Giacomotti; table sculptée à Besançon, vers 1581, vraisemblablement d'après un dessin de Hugues Sambin; archives municipales, renfermant les délibérations de la commune depuis 1290.

Palais de Justice.
Ancien corps de logis des bâtiments municipaux, élégante construction faite entre les années 1582 et 1585, d'après les plans de Hugues Sambin; logis ajoutés en 1745, comprenant plusieurs salles ornées de magnifiques boiseries. 

Théâtre.
Remarquable ouvrage de l'architecte Charles-Nicolas Ledoux, terminé en 1784 et inauguré sous la présidence du prince de Condé.

Hospices réunis.
Le frontispice est une grille monumentale exécutée en 1703, par le serrurier Nicolas Chappuis; la pharmacie, legs fait en 1692 par l'apothicaire Gabriel Gascon, est pourvue d'un curieux mobilier. 

Palais Granvelle. 
Grand logis d'architecture flamande édifié de 1534 à 1540, pour Nicolas Perrenot de Granvelle, garde-des-sceaux de Charles-Quint; façade décorée de trois ordres d'architecture et de lucarnes élégantes; cour intérieure encadrée par des portiques à arcades surbaissées. Renferme, dans la galerie du premier étage, le musée de l'Histoire de Besançon.
-

Besançon : la façade extérieure du palais Granvelle.
Le palais Granvelle.

Musée des Beaux-Arts.
Ce musée de peinture et de sculpture, qui renferme aussi, au rez-de-chaussée, trois grandes galeries d'archéologie gallo-romaine, est ouvert au public depuis 1843 : Bronzino, Déposition de la croix, panneau peint en 1545 et donné par le duc Cosme de Médicis à Nicolas Perrenot de Granvelle; Bellini, L'Ivresse de NoéTitien, Portrait de Nicolas Perrenot de Granvelle (1548); Gaetano, Portrait du cardinal de Granvelle, sur cuivre (vers 1572); Bernard van Orley, Notre-Dame des Sept Douleurs, triptyque de la chapelle intérieure du Palais Granvelle (vers 1535); Jacobsz; Antoine Mer, Portraits de Simon Renard, ambassadeur de Charles-Quint et de Jeanne Lulier, sa femme (1553-1557); Oeuvres de Chranach,  de Jordaens, de Breughel le Jeune; Constable, Goya; Largillière, la famille Boutin de Diencourt, grand portrait de neuf personnes (vers 1720); Boucher, Scènes chinoises, neuf cartons pour tapisseries (1742); Fragonard; Greuze; David; Géricault ; Ary Scheffer, Portrait du général du génie Baudrand; Jean Gigoux, Derniers moments de Léonard de Vinci; Henri Baron, les noces de Gamache; Luc Breton, Petits Modèles de statues et bustes en terre cuite (1768-1795); Joseph Perraud, Vénus fustigeant Cupidon, marbre. Galerie des Impressionnistes (Renoir, Van Dongen, Signac, Bonnard, Matisse, etc.)

Dans les galeries d'archéologie : Momie de Sar-Amen, grand-prêtre d'Ammon; Tête grecque d'un jeune héros, marbre; Taureau à trois cornes, bronze gallo-grec, long de 75 centimètre, trouvé en 1756 à Avrigney (Haute-Saône); Objets gaulois extraits des tombelles du pourtour d'Alaise; Casque romain, en fer lamé d'argent, extrait des Arènes de Vesontio; Morphée ou Hypnos, statuette romaine en bronze, portant au cou un torques d'argent à la gauloise ; Tête de mule, couronnée de lierre, en bronze, détachée d'une chaise curule; Vase en verre à deux couches, ayant sa panse décorée d'une scène priapique, en émail blanc Ciselé, sur fond violet, trouvé en 1886, dans le sol romain de Besançon; Horloge du cardinal de Granvelle, faite à Augsbourg en 1564; Buffet des Cauthiot d'Ancier, exécuté à Besançon en 1584, probablement d'après un dessin de Hugues Sambin.

Statues.
Statues du général en chef Claude-Pierre Pajol, l'un des héros de la campagne de France en 1845, faite et donnée par son fils le général de division comte Charles Pajol (1864); du marquis Claude de Jouffroy, auteur de l'application de la vapeur à la navigation, oeuvre de Charles Gauthier, inaugurée par Ferdinand de Lesseps en 1884.  (A. Castan / B.).

.


Dictionnaire Villes et monuments
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2006. - Reproduction interdite.