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 L'histoire de l'Asie
Histoire des Émirats Arabes Unis

Entre 3000 et 2000 av. JC, environ, la région des Émirats faisait partie de la civilisation de Magan, mentionnée dans les textes sumériens, et était célèbre pour ses échanges de cuivre et de diorite avec la Mésopotamie. Des sites tels que ceux d'Umm al-Nar et de Hili révèlent des tombes circulaires et des structures de pierre datant de cette période, témoignant d'une société avancée avec des pratiques funéraires sophistiquées. La région tombe ensuite sous la domination de l'Empire perse achéménide  (550 - 330 av. JC) et intègre lles réseaux commerciaux et administratifs perses. Après les conquêtes d'Alexandre le Grand, la région est influencée par les cultures gréco-romaines, bien que l'impact direct soit limité.

La région adopte rapidement l'Islam suite à l'arrivée des émissaires envoyés par le prophète Mahomet, dès le VIIe siècle. Les tribus locales se convertissent et la région est intégrée au califat orthodoxe de Médine. Sous les Omeyyades et les Abbassides, la région continue de se développer. Au Xe siècle, la secte ismaélienne des Qarmates, basée à Bahreïn, influence la région, bien que leur contrôle soit principalement centré sur l'est de la péninsule Arabique. La région tombe ensuite sous l'influence des Bouyides puis des Seldjoukides, qui contrôlent le golfe Persique et encouragent le commerce et la culture musulmane.

La dynastie des Qawasem (ou Al Qasimi) émerge au XVIIIe siècle comme une puissance maritime majeure dans la région, basée à Ras Al Khaimah et Sharjah. Ils contrôlent une flotte puissante et dominent le commerce maritime. Les Qawasem entrent en conflit avec les Britanniques, qui les accusent de piraterie. La région est alors appelée la Côte des Pirates - tant son histoire pendant longtemps pouvait presque être résumée par son nom (on y pêchait aussi des perles et on y pratiquait la traite des esclaves). Les Britanniques lancent plusieurs expéditions punitives contre les Qawasem au début du XIXe siècle, culminant avec la destruction de Ras Al Khaimah en 1820. Après la défaite des Qawasem, les cheikhs de la côte signent le Traité Général de Paix avec les Britanniques, acceptant de cesser les activités de piraterie en échange de la protection britannique. Puis, les cheikhs signent en 1853 le Traité Maritime Perpétuel, établissant une trêve maritime permanente et renforçant l'influence britannique dans la région. La région devient connue sous le nom de Côte de la Trêve puis d'Etats de la Trêve (Trucial States). 

Les premières explorations pétrolières commencent dans les années 1930, avec des concessions accordées aux compagnies pétrolières occidentales. Cependant, les découvertes de pétrole ne se produisent qu'après la Seconde Guerre mondiale. Le pétrole est encore découvert à Abou Dhabi en 1958, puis à Dubaï en 1966. Ces découvertes transforment radicalement l'économie des émirats, apportant des revenus considérables. Les revenus pétroliers sont investis dans le développement des infrastructures (routes, hôpitaux, écoles et logements). L'économie traditionnelle basée sur la pêche, la plongée perlière et l'agriculture commence à évoluer vers une économie moderne.

En 1968, la Grande-Bretagne annonce son retrait de la région du Golfe Persique d'ici 1971. Cette décision pousse les émirats à envisager l'union pour assurer leur sécurité et leur stabilité.  Le 2 décembre 1971, six émirats (Abou Dhabi, Dubaï, Sharjah, Ajman, Umm al-Quwain, et Fujairah) déclarent leur indépendance de la Grande-Bretagne et forment les Émirats Arabes Unis. Ras al-Khaimah rejoint la fédération en février 1972. Le Cheikh Zayed d'Abou Dhabi est élu président des Emirats Arabes Unis (EAU), et Cheikh Rachid ben Saeed Al Maktoum de Dubaï devient le vice-président. Ensemble, ils jouent des rôles centraux dans l'unification et le développement des EAU.

Les EAU investissent massivement dans le développement économique et infrastructurel, construisant des routes, des aéroports, des ports et des services publics modernes. Bien que le pétrole reste la principale source de revenus, les EAU commencent à diversifier leur économie dans les années 1990, en développant les secteurs du commerce, de la finance, du tourisme et de l'immobilier. Les Emirats adoptent une politique étrangère de neutralité, cherchant à entretenir de bonnes relations avec les voisins et les puissances mondiales. Ils rejoignent la Ligue arabe et les Nations Unies dès 1971. En 1981, les EAU deviennent membres fondateurs du Conseil de coopération du Golfe (CCG), une organisation régionale visant à promouvoir la coopération économique, politique et militaire entre ses membres.

A la fin du XXIe siècle, Dubaï, en particulier, émerge comme un centre financier et commercial mondial, avec des projets emblématiques comme le Burj Khalifa, le plus haut bâtiment du monde, et le Palm Jumeirah, une île artificielle. Les EAU investissent dans le tourisme et la culture, développant des infrastructures touristiques de classe mondiale, des musées et des événements culturels internationaux. Ils commencent à s'intéresser aux questions environnementales et à investir dans les énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire. 

Le PIB par habitant des Émirats arabes unis est comparable à celui des principaux pays d'Europe occidentale. Pendant plus de trois décennies, le pétrole et la finance mondiale ont été le moteur de l'économie des Émirats arabes unis. En 2008-2009, la confluence de la chute des prix du pétrole, de l'effondrement des prix de l'immobilier et de la crise bancaire internationale a particulièrement touché les Émirats arabes unis. 

Cette crise  a été contemporaine de l'effervescence qui a agité tout le monde arabe en 2010-2011 (« Printemps arabes »), et a été à l'origine de revendications nouvelles. Ainsi, en mars 2011, environ 100 militants et d'intellectuels émiratis ont publié sur Internet et envoyé au gouvernement une pétition appelant à une réforme politique, notamment à la mise en place d'un parlement avec les pleins pouvoirs législatifs.

Afin d'endiguer les troubles, quelques réformes institutionnelles allant modérément dans un sens d'ouverture démocratique, ont eu lieu. Le gouvernement a annoncé en outre un programme pluriannuel d'investissement, à hauteur de 1,6 milliard de dollars pour développer les infrastructures dans les Émirats du Nord, qui sont les moins bien développés.

Depuis les années 2010, les EAU ont lancé plusieurs initiatives pour devenir un leader mondial dans les technologies avancées, comme l'intelligence artificielle et la finance numérique. En 2019, les EAU lancent leur première mission spatiale, envoyant un astronaute, Hazza Al Mansouri, à la Station spatiale internationale. En 2021, la sonde Hope des EAU entre en orbite autour de Mars, marquant une étape majeure pour le programme spatial du pays. 

Ces dernières années, les Émirats arabes unis ont joué un rôle croissant dans les affaires régionales. En plus de donner des milliards de dollars d'aide économique pour aider à stabiliser l'Égypte, les Émirats arabes unis ont été l'un des premiers pays à rejoindre la coalition anti-Etat islamique et à participer en tant que partenaire clé à une campagne militaire menée par l'Arabie saoudite au Yémen. Le 15 septembre 2020, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont signé à Washington avec Israël un accord de paix  négocié par les États-Unis (les accords d'Abraham). Les Émirats arabes unis et Bahreïn sont ainsi devenus les troisième et quatrième pays du Moyen-Orient, avec l'Égypte et la Jordanie, à reconnaître Israël.

Les réformes sociales comprennent des efforts pour améliorer les droits des femmes, l'éducation et la santé, bien que les questions des droits humains et de la liberté d'expression restent sensibles.

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