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Bahreïn
est identifié avec l'ancienne civilisation de Dilmun
qui est un centre de commerce maritime prospère reliant la Mésopotamie
à la vallée de l'Indus, avec des échanges
de cuivre, de perles, et d'autres marchandises précieuses. La prospérité
de Dilmun est documentée dans les archives des cités-États sumériennes.
Des sites archéologiques tels que Qal'at al-Bahreïn ont révélé des
vestiges de cette période. Bahreïn tombe sous l'influence des empires
mésopotamiens au cours du Ier millénaire
av. JC, et continue de jouer un rôle dans les réseaux commerciaux régionaux.
Sous la domination perse achéménide (550
- 330 av. JC), Bahreïn devient un centre important pour le commerce
de perles. Les Grecs de l'époque appelaient Bahrein Tyros ou Tylos et
Arados. Strabon (XVI, 3) dit que ces îles contenaient
des sanctuaires semblables à ceux de la Phénicie, et que les villes célèbres
de ce nom en étaient les colonies. Hérodote,
dans les premières lignes de son grand ouvrage, dit également que les
Phéniciens sont immigrés de la mer Erythrée, du golfe Persique, dans
la contrée qu'ils habitaient plus tard. Chez les Grecs, les îles Bahreïn
étaient réputées à cause de la production du coton.
Après les conquêtes
d'Alexandre le Grand, Bahreïn est intégrée dans la sphère d'influence
hellénistique (IVe siècle av. J-C
- IIIe siècle ap. J.-C.):, bien que l'impact
direct soit limité. Bahreïn passe sous l'influence des Parthes
(247 av. JC - 224 ap. JC), qui contrôlent les routes commerciales dans
la région, puis devient une province de l'Empire sassanide
(224 - 651), continuant à jouer un rôle clé dans le commerce maritime.
La région est également connue sous le nom de Mishmahig durant cette
période. Le zoroastrisme, le christianisme nestorien, et le judaïsme
sont pratiqués à Bahreïn, reflétant la diversité religieuse sous les
Sassanides.
Bahreïn est l'une
des premières régions à adopter l'Islam au VIIe siècle.
Mahomet envoie une lettre à Al-Mundhir ibn
Sawa Al-Tamimi, le gouverneur de Bahreïn, qui accepte l'Islam en 628.
Bahreïn est intégré au califat de Médine puis Omeyyade,
jouant un rôle dans les structures administratives et commerciales de
l'empire musulman. Une secte ismaélienne radicale, les Qarmates,
prend le contrôle de Bahreïn et de l'est de la péninsule Arabique
(899 - 1077). Ils établissent un état basé à Al-Hasa et font de Bahreïn
un centre de leur pouvoir. Les Qarmates se signalent par des raids audacieux,
notamment le pillage de La Mecque en 930,
où ils emportent la Pierre noire.
Après la chute
des Qarmates, Bahreïn est réintégré dans la sphère d'influence abbasside,
bien que le contrôle direct soit souvent contesté par des dynasties locales
et régionales. Les Uyunides (1077 - 1235), une dynastie arabe locale,
prennent le contrôle de Bahreïn et établissent une période de stabilité
relative. Les Usfurides (1253 - 1320) succèdent aux Uyunides, continuant
à dominer Bahreïn et à exploiter ses ressources économiques. Les Jarwanides
(XIVe siècle) remplacent les Usfurides
et dominent Bahreïn avant l'arrivée des Ormuziens. Le royaume d'Ormuz,
basé sur l'île d'Ormuz, dans le détroit du même nom, contrôle Bahreïn
à partir du XIVe siècle siècle. Ils
exploitent les ressources perlières et maintiennent des relations commerciales
étendues.
Les Portugais
s'emparent des îles Bahreïn en 1507, et les quittent seulement en 1622,
lorsqu'ils perdent l'île d'Ormuz. Les Arabes les
gardent avec des interruptions jusqu'en 1735, où les Persans, sous Nadir-Châh,
s'en emparent. A partir de 1784, époque où les Persans en sont chassés,
les îles ne sont que nominalement sous la domination du sultan. Elles
sont en principe rattachées au district voisin du même nom de la terre
ferme d'Arabie, Ã des cheiks d'abord tributaires des Wahhabites,
mais en réalité absolument indépendantes. Cependant, pour garantir ses
possessions, la famille sunnite Al-Khalifa régnant sur Bahreïn signe
une série de de traités avec le Royaume-Uni
au cours du XIXe siècle qui, au final
place le pays sous protectorat britannique, jusqu'à son indépendance
en 1971.
Une baisse constante
de la production et des réserves de pétrole depuis 1970 a incité Bahreïn
à prendre des mesures pour diversifier son économie, développant ainsi
les secteurs de la transformation et du raffinage du pétrole, de la production
d'aluminium, de l'hôtellerie et de la vente au détail. Le pays s'est
également efforcée de devenir une place bancaire régionale de premier
plan, notamment en ce qui concerne la finance islamique.
La famille royale
sunnite a longtemps lutté pour gérer les relations avec sa grande population
à majorité chiite. Au début de 2011, au milieu de soulèvements arabes
ailleurs dans la région ("printemps arabes"), le Bahrein a connu des manifestations
pro-démocratiques et réformatrices similaires. Le gouvernement y a fait
face avec des actions policières et militaires, notamment en déployant
les forces de sécurité du Conseil de coopération du Golfe à Bahreïn.
L'échec des pourparlers politiques a incité les sociétés politiques
de l'opposition à boycotter les élections législatives et municipales
de 2014.
En 2018, une loi
interdisant aux membres des sociétés politiques dissoutes par les tribunaux
de participer aux élections a eu pour effet d'écarter des élections
nationales la majorité des représentants de l'opposition. En conséquence,
la plupart des parlementaires sont indépendants. Le mécontentement persistant
à l'égard du statu quo politique continue d'être un facteur dans les
affrontements sporadiques entre les manifestants et les forces de sécurité.
Le 15 septembre 2020,
Bahreïn et les Émirats arabes unis
ont signé à Washington des accords de paix (les accords d'Abraham) avec
Israël (négociés par les États-Unis). Bahreïn et les Émirats arabes
unis sont ainsi devenus les troisième et quatrième pays du Moyen-Orient,
avec l'Égypte et la Jordanie,
à reconnaître Israël.
La petite taille
de Bahreïn, sa situation centrale parmi les pays du Golfe, sa dépendance
économique vis-à -vis de l'Arabie Saoudite
et sa proximité avec l'Iran l'obligent Ã
jouer un délicat équilibre dans les affaires étrangères entre ses grands
voisins. Ses activités de politique étrangère s'alignent généralement
sur l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. |
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