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Les
Nummulites sont un genre de Foraminifères
(Protozoaires), surtout connu à l'état
fossile et qui présente les caractères
suivants : coquille dure, calcaire,
perforée de fins canaux pluriloculaires. Tours disposés en
spirale ou en cercle. Cloisons composées de deux lamelles calcaires
compactes tapissant l'intérieur des loges. Entre les lamelles des
cloisons, il existe souvent un système de canaux ramifiés;
les cloisons ne sont perforées que d'un petit nombre de pores.
Ce genre, créé
par Alcide d'Orbigny,
est le type d'une importante famille qui a joué un rôle considérable
dans la formation des couches géologiques, surtout à l'Eocène
(Paléogène moyen). Les types
encore vivants habitent les mers tropicales du globe
à de grandes profondeurs. Ce sont les plus grands de tous les Foraminifères.
Le nom du genre vient de la ferme discoïdale, souvent à peine
bombée au centre, que présente la coquille, forme que l'on
a comparée à celle d'une pièce de monnaie.
La famille des Nummulitidae
(Nummulitités) se subdivise en quatre sous-familles : les Fusulinae
tous éteints; les Polystamellinae représentés à
l'époque actuelle par les genres Novionina et Polystomella qui sont
cosmopolites dans les mers chaudes; les Nummulitinae, vivants, et fossiles,
parmi lesquels nous citerons : Amphistegina Lessoni, des mers tropicales;
Operculina ammonoides, qui se trouve sur les côtes de France; Nummulites
Cumingii, des mers tropicales; enfin les Cycloclypeinae qui atteignent
une assez grande taille et rappellent, sous ce rapport, les grandes formes
fossiles (Cycloclypeus gambelianus des îles Fidji).
Paléontologie.
Les Nummulites constituent
presque en entier certaines assises géologiques du Paléogène
(calcaire nummulitique), notamment celles qui ont servi à bâtir
les pyramides d'Egypte.
Les plus anciennement connues sont les Fusulina du calcaire carbonifère;
les véritables Nummulites apparaissent pour la première fois
dans le Jurassique supérieur (Malm),
et la famille a son plus grand développement dans l'Eocène,
où elle donne même son nom à un étage important
qui forme en quelque sorte le bassin de la Méditerranée,
et s'étend jusqu'aux Pyrénées. Elle décroît
ensuite rapidement jusqu'à l'époque actuelle, où ses
rares représentants sont confinés, à part quelques
exceptions, dans les mers intertropicales.
Les genres principaux
sont : Archaediscus, du calcaire carbonifère d'Angleterre
et de Russie;
Amphistegina, encore vivant, est fossile amis le Miocène et le Pliocène
d'Autriche.
Operculina (vivant) date du Crétacé
et abonde dans l'Eocène du Sud de l'Europe
et du Nord de l'Afrique.
Le genre Nummulites est caractérisé par sa coquille discoïdale,
lenticulaire, renflée des deux côtés, parfois presque
sphérique. Ce genre a été subdivisé en plusieurs
sous-genres (Assilina, Nummulina, etc.).
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Nummulites
fossiles. a, Nummulites Lucasanus, coupes montrant les loges séparées
par des cloisons et les canaux interseptaux (très grossi); b, b',
Nummulites gizehensis du désert Libyque, de champ et de profil;
c, calcaire à Nummulites des Pyrénées avec N. distans;
d, calcaire à N. Lucesanus des Carpates (coupe transversale). |
Les espèces
les plus remarquables sont : Assilina exponens du Paléogène
des Pyrénées; Nummulites loevigatus du calcaire grossier
parisien; N. gizehensis du désert Libyque : le sable du désert
autour des pyramides d'Egypte, et sur une étendue considérable,
est presque entièrement formé de ces coquilles qui ont le
diamètre d'une grosse pièce de monnaie; d'autres nummulites
se détachent des blocs de pierre dont sont construites les pyramides
elles-mêmes, car ce calcaire en est littéralement pétri.
N. Ramondi, beaucoup plus petit, est du calcaire nummulitique des Pyrénées;
N. distans, du même gisement, est de taille très variable;
Polyslomella (vivant) date du Crétacé,
peut-être du calcaire carbonifère;
il en est de même de Nonionina; Cycloclypeus est remarquable par
sa taille supérieure à celle des autres Nummulites (jusqu'à
7 cm de diamètre); Orbitoïdes enfin s'étend du Crétacé
au Miocène. (E. Trouessart).. |
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