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Le Passé de la Terre
Le Crétacé

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Le Crétacé (latin : cretaceus = de craie, de creta = craie) est une épaisse formation géologique sédimentaire qui marque la fin du Mésozoïque et qui a été nommée ainsi parce que la craie en est la roche prédominante. Le terrain crétacé est principalement constitué par des couches qui se sont déposées au fond des mers existant à cette époque : sa partie inférieure seule a en Angleterre une origine lacustre. En émergeant du sein des flots, il a formé la bordure des deux mers qui couvraient alors l'une le Nord et l'autres le Sud de l'Europe. L'emplacement de Paris se trouvait alors dans l'intérieur d'un golfe qui terminait au Sud-Ouest la mer septentrionale.

Le terrain crétacé se divise en deux groupes distincts : le terrain crétacé inférieur et le terrain crétacé supérieur :

Les époques, les étages et les sous-étages du Crétacé

Crétacé inférieur
Eocrétacé
145 Ma - 100 Ma
Néocomien
De Neocomum, nom latin de la ville de Neufchâtel en Suisse
Berriasien (= Purbeckien, du nom de l'île de Purbeck, en Angleterre)
Valanginien
Hauterivien
Barrémien
Du nom de Barrême, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Aptien
Du nom d'Apt, dans le Vaucluse.
Bédoulien
Gargasien
Clansayesien
Albien (anciennement rattaché au Mésocrétacé).
Crétacé Supérieur
Mésocrétacé
100 Ma - 65,5 Ma

Se termine par une extinction massive brutale à la transition  KT (Crétacé-Tertaire); fin des Dinosaures. La cause semble en être l'impact météoritique qui  formé le cratère de Chixulub, au Mexique.

Cénomanien (le Cénomanien inférieur est appelé Vraconien) 
Cet étage est dit cénomanien parce qu'il est bien développé aux environs de la ville du Mans, dont un des noms latins était Cenomani.
Turonien
Du nom de la ville de Tours, aux environs de laquelle on peut l'observer.
Sénonien
Du nom de la ville de Sens, ancienne capitale des Gaulois Sénons
Emschérien, composé du Coniacien et du Santonien.
Aturien, formé du Campanien (Valdonien + Fuvélien) et du Maastrichtien (Begudien + Rognacien)

Il est facile de se rappeler la distribution du terrain crétacé dans l'étendue du territoire français : il n'affleure que dans ce que l'on nomme le bassin parisien et dans le Bassin aquitain. 

Le Bassin parisien a été assimilé à une immense cuvette qui aurait pour bords la bande de terrains jurassiques située au Nord du Massif Central, bande courbée en fer à cheval et dont les deux extrémités seraient Caen et Boulogne-sur-Mer. Le terrain crétacé apparaît à la surface comme une doublure intérieure de cette bande. Le Crétacé inférieur est le plus voisin du terrain jurassique sur lequel il repose, et le crétacé supérieur s'appuie à son tour sur le Crétacé inférieur. On a la certitude que le terrain crétacé, à partir des points où il commence à plonger pour disparaître sous les terrains cénozoïques qui forment le centre du bassin, s'étend en nappe continue sous ces terrains plus récents. Il suffirait donc de creuser assez profondément en un point quelconque du bassin pour atteindre les couches crétacées. 

Dans le bassin aquitain, même disposition du terrain crétacé; seulement, au lieu de former une ceinture complète, il ne le borde que du Nord-Ouest au Sud-Est, depuis l'île d'Oléron jusqu'aux environs de Cahors, et qu'au Sud, le long de la chaîne des Pyrénées.

Le crétacé inférieur.
Le Crétacé inférieur commence par l'étage berriasien ou purbeckien, qui était autrefois rattaché au Jurassique. D'une épaisseur d'environ 125 mètres, il se compose d''une couche de lignites interposée entre un calcaire lacustre inférieur et un autre calcaire lacustre supérieur d'une grande épaisseur, pétri de Paludines, susceptible d'un beau poli, et exploité sous le nom de marbre de Purbeck.

Viennent ensuite le Valengien et le Hauterivien. Dans l'Est de la France, dans le Jura et en Suisse, ces assises correspondent à un calcaire jaune contenant beaucoup d'Oursins fossiles et notamment le Spatanque cordiforme. En Provence et dans le Dauphiné, ce calcaire est précédé de puissantes masses d'un calcaire compact et de schistes caractérisées par la Térébratule perforée, par des sortes d'Ammonites dont les spires, au lieu d'être contiguës, sont comme déroulées et séparées par des espaces vides (Crioceras, Ancylocecras, Hamulines), et par des Turrilites. Il y a aussi, surtout dans les marnes schisteuses, des Huîtres de taille gigantesque. De nouvelles espèces de Bélemnites aplaties et comme déformées remplacent les Bélemnites si régulières du Jurassique.  Au calcaire compact du Nord de la France succèdent des sables verts ferrugineux, dits sables verts inférieurs. En Angleterre, on trouve l'équivalent de ces deux couches dans l'argile lacustre du Weald.

Le Crétacé inférieur se termine par deux couches, l'une, inférieure, celle des sables verts ferrugineux que l'en qualifie de sables verts supérieurs pour les distinguer de ceux de la formation précédente; l'autre, supérieure, est une argile très plastique que l'on nomme argile téguline, parce qu'elle est utilisée dans la fabrication des tuiles.

A l'époque où s'est formé le terrain crétacé inférieur, la température égalait celle des tropiques; les Mammifères terrestres n'avaient pas encore fait leur apparition; les grands Reptiles régnaient toujours en maîtres, quoique les gigantesques Reptiles de mer, les Ichtyosaures, Plésiosaures, etc., tendissent à disparaître. Les Iguanodons, immenses Reptiles herbivores qui pouvaient se dresser sur leurs pattes de derrière, dominaient dans les forêts

Le terrain crétacé inférieur, est remarquable par son imperméabilité, et quand il forme la surface du sol, celui-ci est couvert de flaques d'eau et fangeux au plus haut degré. Tel est le caractère de cette partie de la France que Belgrand a justement dénommée la Champagne humide, et qui borde à l'Est la Champagne pouilleuse, si aride. Il n'est peut-être pas dans tout le territoire français de région plus aqueuse on y rencontre à chaque pas des ruisseaux et des rivières, et entre ces cours d'eau ce ne sont que marécages où végètent seulement de chétives aunaies. 

Le Crétacé supérieur.
Le terrain crétacé supérieur présente le plus étonnant contraste, quand on le considère dans l'Europe septentrionale ou dans la zone méditerranéenne. Dans la première région, c'est la craie tendre, blanche et traçante qui le constitue; dans la seconde, il consiste en un calcaire dur et très compact dit calcaire à Rudistes, parce que les coquilles fossiles de ces animaux sont disséminées dans toute la roche. On sait que les Rudistes sont des Mollusques acéphales renfermés dans une coquille dont une des valves a la forme d'un cornet, tandis que l'autre fait l'office d'un couvercle qui ferme l'ouverture de ce cornet. Toujours plusieurs de ces animaux se trouvent soudés ensemble et vivent en colonie. 

Le terrain crétacé supérieur se subdivisé en trois étages principaux qui sont, à partir de la base : 

1° la craie glauconieuse ou étage cénomanien; 

2° la craie marneuse ou étage turonien; 

3° la craie blanche ou étage sénonien; 

(Autrefois, on y comprenait aussi, sous le nom d'étage danien,  le calcaire pisolithique est craie jaune, qui surmonte le sénonien et que l'on rattache aujourd'hui au Paléocène).

Cénomanien.
La craie glauconieuse comprend deux couches : celle du bas est formée par une craie grise et dure, parsemée de petits grains verts d'un minéral désigné sous le nom de glauconie, et qui est un hydrosilicate de fer. La couche supérieure consiste en sables ou en grès, dans lesquels sont encore disséminés des grains de glauconie; le fossile qui caractérise la roche crayeuse sous-jacente est l'Ammonites rhotomagensis; la couche sableuse superposée contient des coquilles de Trigonies et d'Ostrea columba, huître dont une extrémité s'enroule en spirale. Quand la craie glauconieuse renferme des rognons de silex, ceux-ci ont une couleur grisâtre tout à fait caractéristique.  L'époque de la formation de l'étage cenomanien est célèbre dans les fastes de la géologie : c'est elle qui vit apparaître sur la terre les premiers palmiers et les premières Dicotylédones. Ces dernières étaient des magnolias, des hyménéas, des lierres, des peupliers, des platanes, des tilleuls, des hêtres, des chênes différents de ceux qui existent de nos jours. En France, la flore était un singulier mélange de végétaux s'accommodant au climat actuel et de plantes tropicales.

Turonien.
L'étage turonien se compose d'un mélange de craie et d'argile constituant une marne grise, non traçante, assez tenace, tendre au moment où on l'extrait de la carrière, mais possédant la propriété de durcir par son exposition à l'air. Elle a reçu le nom de craie tuffeau, et elle est employée en Touraine comme pierre à bâtir. Elle est remplie de fossiles qui atteignent des dimensions énormes : l'Astrea columba y est gigantesque et l'on y trouve une Ammonite, l'Ammonites peramplus, dont le diamètre n'est guère moindre de 2 mètres. En certains endroits de la Touraine, sur la rive gauche du Cher, par exemple, la craie tuffeau forme des escarpements à pic, des espèces de falaises dans dans la masse tendre desquelles les gens du pays se sont creusé des logements. Il existe des villages dont beacoup les maisons sont ainsi souterraines.

Sénonien.
L'étage sénonien ou de la craie blanche présente la craie la plus pure, et son épaisseur est considérable, puisqu'elle va jusqu'à 200 et 300 mètres. Toute cette masse est d'un seul bloc et on n'y peut découvrir aucun plan de séparation entre les strates. Il est aisé néanmoins, à l'examen des fossiles et aux lignes de silex qu'on y voit disposées horizontalement à diverses hauteurs, de distinguer dans la craie blanche deux parties principales.

Celle qui occupe le niveau inférieur est traversée par des bandes de rognons siliceux jaunes ou rubanés et contient un fossile qui  seul suffirait à la faire reconnaître : c'est le Micraster coranguinum, de la famille des Oursins. Elle possède en outre des caractères physiques qui la différencient, pour des yeux exercés, de la couche qui lui est superposée. Elle a une teinte jaunâtre par rapport à cette dernière et, par places, le carbonate de chaux qui la compose se pelotonne en boules plus ou moins grosses qui portent le nom de nodules. 

Au-dessus de cette masse, on trouve la craie proprement dite, plus rapprochée de la surface du sol et d'un blanc éclatant. Elle est aussi plus tendre, plus friable que le reste de la roche. Dans sa partie supérieure courent deux ou trois cordons horizontaux de rognons ou de nodules de silex noirs. Cette partie supérieure de la roche crayeuse a ses fossiles spéciaux, dont les plus communs sont le Belemnites mucronata et l'Ananchytes ovata. L'Huître vésiculaire s'y rencontre aussi en très grande quantité; mais comme elle existe également dans la craie à Micraster, elle n'est pas aussi caractéristique. En fait de minéraux adventifs, la craie ne renferme guère que la pyrite de fer qui est un bisulfure de ce métal de structure rayonnée. Comme toutes les aiguilles qui composent un même morceau partent d'un point unique et ont sensiblement des longueurs égales, il on résulte que tous les morceaux ont la forme d'une sphère. Quand on en casse un, on voit qu'il possède à l'intérieur la couleur de l'or. Aussi les personnes qui n'en connaissent pas la nature, prennent-elles ces boules pour des pépites d'or. (DMC).

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