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Le Temple de Jérusalem, selon la Bible fut bâti par Salomon avec une magnificence extrême. Selon le description qui en est faite dans l'Ancien Testament, le Temple de Salomon (ou premier Temple) se divisait en 4 parties le Parvis des Gentils, le Parvis des Juifs, le Parvis des Prêtres, où les Lévites étaient seuls admis, le Sanctuaire ou Saint des Saints, séparé du reste par un voile immense, et dans lequel le grand prêtre pouvait seul entrer une fois par an : c'est là qu'était renfermée l'Arche d'alliance. Détruit par Nabuchodonosor, le premier Temple, ou Temple de Salomon, fut rebâti sous Cyrus, après le retour de la captivité, par Zorobabel. Hérode le Grand le reconstruisit tout à neuf 46 ans av. J.-C. Ce second Temple (les Juifs ne le distinguent pas du Temple de Zorobabel), ou Temple d'Hérode, fut détruit par Titus en 70. Le Temple de Salomon Selon le texte biblique, seule source à ce sujet, les données archéologiques étant très minces sinon nulles, Salomon consacra à l'édification du temple les immenses richesses que son père, David, lui avait laissées, et l'or pur que ses flottes lui rapportaient d'Ophir. Le roi de Tyr lui fournit un grand nombre d'ouvriers pour couper les cèdres et les sapins du mont Liban. Il lui envoya aussi un habile artiste de ses États, nommé Hiram, homme habile pour toutes sortes d'ouvrages de gravure et de ciselure, et Salomon lui confia la conduite de tout l'ouvrage. Les travaux furent poussés avec tant d'ardeur, que l'édifice fut achevé en sept ans et demi. Les parvis. Au delà de cette muraille était le parvis des Gentils, large de 50 coudées, après lequel on voyait un grand mur qui environnait tout le parvis d'Israël; ce mur avait 500 coudées en carré. Le parvis d'Israël, qui avait cent coudées en carré, était tout environné de galeries magnifiques, soutenues par deux ou trois rangs de colonnes. Il y avait quatre portes dont chacune regardait un des quatre points cardinaux du monde; elles étaient toutes de même forme et de même grandeur, et on y montait par sept marches. Le parvis était pavé de marbre de différentes couleurs, et n'avait aucune toiture, mais le peuple pouvait se retirer sous les galeries. Le Temple de Salomon reconstitué par Perrot et Chipiez, d'après la description d'Ezéchiel. Le parvis des prêtres était placé au milieu du parvis du peuple; c'était un carré parfait, ayant vent coudées en tous sens. Il était environné par dehors d'une grande muraille de cent coudées en carré; et au dedans, c'étaient des galeries couvertes et des appartements tout autour, pour le logement des prêtres, et pour serrer les provisions nécessaires à l'usage du temple. Il n'avait que trois portes, à l'orient, au septentrion et au midi; et l'on y montait par des escaliers de huit marches. Devant et vis-à-vis la porte orientale du parvis des prêtres, était placée, dans le parvis d'Israël, la tribune du roi, qui était une estrade magnifique, où le prince se tenait quand il venait au temple. Au dedans du parvis des prêtres, et vis-à-vis la même porte orientale, était l'autel des holocaustes, de douze coudées en carré, ou de dix coudées de haut et vingt de large; on y montait par un escalier du côté de l'orient. Au delà, et au couchant de l'autel des holocaustes, était le temple proprement dit, édifice couvert, haut de trente coudées, long de 60, d'orient en occident, et large de vingt, du septentrion au midi; c'est-à-dire qu'il avait 33 mètres en longueur, 16 mètres et demi de hauteur et onze mètres de largeur, dans oeuvre. Le Temple proprement dit. Le sanctuaire et le saint. Salomon dans le trésor du Temple (interprétation supposée), par Frans Francken le Jeune (1633). Le sanctuaire était séparé du saint par une muraille qui s'élevait depuis le plein pied jusqu'au haut, et qui était ornée d'ais de cèdre couverts de lames d'or. On entrait du saint dans le sanctuaire par une porte de bois d'olivier, ouvragée, comme le reste, avec des chérubins et des palmiers, et couverte de lames d'or. Elle se fermait avec une chaîne d'or, et par-devant était tendu un voile précieux, tissu de différentes couleurs, et de tout ce qu'il y avait de plus riche. Le saint n'était séparé du vestibule que par un grand voile de différentes couleurs, et orné de diverses représentations de fleurs et autres dessins de même genre, mais non de figures d'hommes ou d'animaux, dans leurs formes naturelles. A l'entrée du vestibule étaient deux colonnes de bronze, hautes de dix-huit coudées, creuses et épaisses de quatre doigts. Leurs chapiteaux, qui avaient chacun cinq coudées de haut, étaient ronds et ornés en manière de réseaux ou de branches entrelacées. Au-dessus et au-dessous de ces réseaux régnait un rang de pommes de grenades composé de cent grenades. Le tout était surmonté d'une forme de lis ou de rose, haute d'une coudée, qui terminait le chapiteau; car il semble que ces colonnes ne supportaient rien, et n'étaient là que pour l'ornement. Il n'y avait dans le saint des saints ou sanctuaire, que l'Arche d'alliance sous les chérubins, comme nous l'avons dit plus haut. Dans le saint étaient dix chandeliers d'or, cinq de chaque côté; il y avait aussi dix autels placés entre les chandeliers, et dont cinq étaient pour les parfums, et cinq pour les pains de proposition. L'autel des holocaustes. Plus près de l'autel des holocaustes à l'orient, en tirant un peu vers le midi, fut placée la mer d'airain. C'était un immense vase de bronze, destiné à conserver l'eau dans le temple pour l'usage des prêtres. Ce vaisseau avait dix coudées de diamètre, et trente de circonférence, car il était rond et de la profondeur de cinq coudées. Le bord en était orné d'un cordon, et embelli de pommes ou boules en demi-relief. Le pied était un parallélipède creux de dix coudées en carré, et de deux coudées de haut. Le vase fut nommé la mer à cause de sa vaste capacité. Sa coupe seule contenait 2000 baths d'eau, et le pied 1000; en tout 3000 baths. Il était appuyé sur douze boeufs de bronze, disposés en quatre groupes de trois boeufs, dirigés vers les quatre parties du monde, et laissant entre eux quatre passages, qui rendaient le bassin accessible par-dessous la mer, où les prêtres allaient se purifier. On tirait l'eau du vase par quatre robinets qui la versaient dans le bassin. Le temple bâti par Salomon fut brûlé par Nabuzardan (Nabuchodonosor), roi de Babylone, en 586 avant J.-C., 420 ans après sa dédicace. On jeta les fondements d'un nouveau temple, le Temple de Zorobabel, sur les fondements de l'ancien, en 521; mais il fut loin d'avoir la splendeur du premier. La Mer d'airain, dans le temple de Salomon. (Bible de Mortier et Covens). Le Temple d'Hérode Le roi Hérode fit rétablir le Temple avec la plus grande magnificence, quelque temps avant la naissance de Jésus, et la construction en était à peine achevée lorsqu'il fut détruit pour toujours en 70, par Titus, fils de l'empereur Vespasien. C'est en vain que Julien l'Apostat permit aux Juifs de le rétablir pour donner un démenti à la prophétie de Jésus. Une légende destinée à servir la propagande chrétienne raconte que des flammes sorties des fondations renversèrent les travaux commencés et mirent en fuite les travailleurs. L'historien Josèphe est prodigue en exagérations pour exprimer la splendeur du Temple de Jérusalem. A le lire, le nombre des vases et des instruments d'or et d'argent, qui se trouvaient dans le temple était de 10.000 chandeliers d'or, dont il y en avait un dans le saint qui brûlait nuit et jour; il y avait 80.000 tasses d'or, pour faire les libations de vin; 100.000 bassins d'or et 200.000 d'argent; 80.000 plats d'or, dans lesquels on offrait sur l'autel de la farine pétrie; 160.000 plats d'argent pour le même usage; 60.000 plats d'or, dans lesquels on pétrissait la fleur de farine avec de l'huile, et 120.000 plats d'argent pour le même usage; 20.000 hins ou assarons d'or, pour contenir les liqueurs qu'on offrait sur l'autel, et 40.000 d'argent; 20.000 encensoirs d'or, dans lesquels on portait l'encens dans le temple, et 50.000 autres dans lesquels on portait du feu. Le même auteur prétend que Salomon fit faire mille ornements pour l'usage du grand prêtre, consistant en robes, éphod, pectoral et le reste; dix mille robes de fin lin, et autant de ceintures de pourpre; pour les prêtres, 200.000 trompettes et autant de robes de fin lin; pour les lévites et les musiciens, 400.000 instruments de musique de ce métal précieux, que les Anciens nommaient electrum. La destruction du Temple de Jérusalem par Titus. (Tableau de Nicolas Poussin). Il ajoute que s'il arrivait que les habits des prêtres fussent déchirés, ou s'il s'y trouvait la moindre tache, il n'était permis ni de les raccommoder ni de les laver pour s'en servir; on en prenait d'autres qui étaient neufs, et, avec les vieux, on faisait des mèches pour les lampes. Ce détail, s'il est exact, aurait suffi pour donner une haute idée de la magnificence qui brillait dans cet auguste temple. Les Juifs dispersés conservent la mémoire de la ruine de Jérusalem et du temple, et ils en espèrent toujours le rétablissement, Lorsqu'ils bâtissent une maison, ils ont coutume d'en laisser une partie imparfaite, qui leur rappelle la destruction et la désolation des lieux où leur culte était autrefois florissant. Quelquefois ils se contentent de laisser une coudée de la muraille en carrée toute nue et sans l'enduire de plâtre ou de chaux, et ils y tracent ces paroles du psaume : Si je t'oublie jamais, Jérusalem, puisse ma main droite rester dans l'oubli!Parfois, on trace seulement ces deux mots : zeker la-khorban, Mémoire de la Désolation. Les plus religieux observent de placer leur lit dans la direction du nord au midi, et jamais d'orient en occident, parce que telle était l'exposition du Temple de Jérusalem. Le Mur occidental de la vieille ville de Jérusalem, plus connu sous le nom de Mur des lamentations, est un vestige de ce second Temple. Son emplacement correspond à ce que les Juifs appellent l'Esplanade du Temple et les Musulmans l'esplande des Mosquées : on y trouve la mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher, ainsi que des jardins). (A. Bertrand). Plan et vue cavalière du Temple d'Hérode, d'après Vogué. |
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