|
Cesalpino
(Andrea), ou Césalpin, médecin,
philosophe, chimiste
et botaniste né à Arezzo
(Toscane)
en 1519, mort à Rome le 23 février1603
(La Renaissance).
Il étudia la philosophie et la médecine
à Pise
et y fut reçu docteur en 1551; il y devint professeur de médecine
quelques années après, et en 1555, à la mort de Luca
Ghini, obtint la chaire de matière médicale et la direction
du jardin botanique. Enfin, en 1592, il passa à Rome comme
médecin du pape Clément VIII,
et comme professeur au collège de la Sapience.
Césalpin avait une approche d'une
puissante originalité et ouvrit tant à la philosophie qu'à
la médecine et à la botanique
des voies nouvelles. L'un des titres de gloire de Césalpin, c'est
d'avoir connu et bien décrit la petite circulation
et d'avoir indiqué la grande; en 1876, Ceradini a revendiqué
pour son compatriote la découverte de la grande circulation et traité
l'illustre Harvey de brigand. Il est incontestable
que les recherches de Césalpin ont servi à Harvey, mais c'est
le physiologiste anglais qui a établi d'une manière irréfragable
et expérimentalement ce que Césalpin avait simplement pressenti.
Enfin, c'est comme botaniste que Césalpin
se distingua le plus; il fut, comme le dit E.-H.-F. Meyer, le plus grand
botaniste de son siècle. Son ouvrage De Plantis libri VIII (Florence,
1583, in-4) a fait époque, non pas tant à cause des idées
assez vagues qu'il y a émises sur la sexualité
des plantes,
que pour le système de classification
qu'il y a exposé et dans lequel tous les progrès ultérieurs
se trouvaient en germe (La botanique
à la Renaissance);
entre autres caractères, il s'appuya principalement sur la placentation
(Placenta)
et sur la situation de l'embryon.
Ce qu'il a l'ait pour les plantes, il l'a tenté pour les minéraux,
mais avec moins de succès.
Césalpin a consigné ses opinions
philosophiques dans l'ouvrage intitulé Quaestiones peripateticae.
D'après lui, Dieu est la substance
première, le principe de toutes les choses,
de la matière aussi bien que de la forme.
Il ne s'est proposé, en créant, d'autre but que sa propre
activité, il n'y a donc pas de fins
particulières dans la nature, oeuvre de
Dieu. Ce qui prouve qu'il y a dans le monde des substances autres
que Dieu, c'est que Dieu étant le souverain bien est aussi souverainement
désirable, il faut donc qu'il y ait autre chose que Dieu pour le
désirer, autrement le désirable ne
serait pas désiré. Mais toutes les substances participent
de la nature de la substance primitive qui est la raison de leur existence.
C'est dans sa pensée
éternelle que Dieu conçoit les êtres,
les lois selon lesquelles existent ces êtres sont donc éternelles;
ainsi, les individus sont passagers et mortels,
mais les genres et les espèces
sont invariables et éternels. C'est la
chaleur qui est dans les animaux
le principe de la vie; les animaux se propagent par la génération,
suais ils ont pu naître spontanément de la matière
en putréfaction sous l'influence de la chaleur, comme on voit tous
les jours des insectes
se former. De tous les animaux, l'humain est le seul qui pense et puisse
espérer l'immortalité. L'âme
de l'humain est donc immortelle et indépendante de l'organisme.
Elle réside dans le coeur
et, grâce au sang,
est présente par tout le corps.
Le système de Césalpin se
rapproche presque sur tous les points du système d'Aristote
qu'il a contribué à faire connaître et à mieux
faire comprendre qu'on ne le faisait auparavant. (Dr L. Hn
/ G. F.).
|
En
bibliothèque - Citons de Césalpin
: De Plantis libri VIII (Florence, 1583, in-4). - Quaestionum
peripateticarum libri V (Venise, 1571, in-4, et autres éd.).
- Daemonum investigatio peripatetica, in qua explicatur locus Hipprocratis
si quid divinum in morbis (Florence, 1580, in-4). - Quaestionum
libri II (Venise, 1593, 1604, in-4). - De Metallicis libri III (Rome,
1596, in-4). - Katroptron sive specumum artis medicae Hippocraticum
(Rome, 1601, in-12, et nombreuses éd.). - Appendix ad libras
de plantis, etc. (Rome, 1603, m-4). - Praxis rnedica (Trevise,
1606, in-8). |
|
|