| Rue de l'Ancienne-Comédie (anc. rue des Fossés-Saint-Germain), à Paris (VIe' arrondissement). Doit son nom actuel à l'ancienne Comédie-Française, qui était installée au 14.. - Cette rue commence au carrefour de Buci, dans le prolongement de la rue Mazarine, et se termine au boulevard Saint-Germain, au carrefour de l'Odéon. Elle a été ouverte en 1560 sur l'emplacement de la muraille de Philippe-Auguste. N° 4. Destouches, auteur de théâtre, y a vécu (1727). Belle porte en bois. N° 5. Cambacérès y habita avant d'être archi-chancelier. Voir l'ornementation des fenêtres. N° 8. Là se trouvait l'ancien restaurant Dagneau qui fut fréquenté par Murger, George. Sand, Victor Hugo, Théophile Gautier, etc. N° 12. Fabre d'Églantine y habita, dit-on. - La rue de l'Ancienne-Comédie, à Paris. (© Photos : Serge Jodra, 2010). N° 13. Ancien café Procope (aujourd'hui restaurant), fondé en 1689 par le Sicilien Procopio Cultelli. Ce café, après avoir été à la foire Saint-Germain, vint s'installer ici dans un ancien établissement de bains, à ce que raconte l'historien Lefeuve. Ce café fut fréquenté par Lamothe, Piron, Marmontel, Duclos, Fréron, Destouches, d'Alembert, Voltaire, Crébillon, d'Holbach, J.-B. Rousseau et en général par tous les encyclopédistes. C'était une sorte de succursale de l'Académie française, plus puissante que cette compagnie, où se traitaient toutes les questions littéraires, se décidaient les succès, se faisaient les réputations. Au moment de la Révolution, il était tenu par Zoppy, et on y voyait souvent Hébert, Danton, Marat, Robespierre, Talleyrand, Bonaparte. Plus tard, il fut fréquenté par A. de Musset, G. Sand, G. Planche, Vermorel et par Gambetta sous le deuxième Empire. Cercle républicain de la rive gauche avant 1881. Paul Verlaine y fit jouer, sur la minuscule scène, une bluette en 1894. Le café Procope fut le premier, ou l'un des premiers cafés à Paris, mais ils se multiplièrent bientôt : sous Louis XV il y en avait déjà plus de 600. A l'intérieur du café, des peintures modernes rappellent les anciens clients. Beau balcon. N° 14. Ancienne Comédie-Française. Les Jansénistes du collège Mazarin voyaient d'un mauvais oeil les Comédiens du Roi installés rue Mazarine. Ces derniers furent exilés et après avoir erré longtemps ils achetèrent ici le jeu de paume de l'Étoile. L'architecte François d'Orbay construisit en 1688 le théâtre qui fut inauguré le 18 avril 1689 par la représentation de Phèdre et du Médecin malgré lui. Le Théâtre-Français (hôtel des Comédiens entretenus par le Roi) resta ici jusqu'en 1770. C'est là que furent jouées les pièces de Voltaire; C'est là que furent applaudis Lekain, Lecouvreur, Clairon, etc. En 1770 la Comédie s'installa aux Tuileries dans la salle des Machines pendant qu'on construisait la salle définitive sur l'emplacement de l'hôtel de Condé (Odéon), salle qui ne fut terminée qu'en 1782. La statue couchée de Minerve entre le deuxième et le troisième étage est de Le Hongre. David eut ici son atelier, ainsi qu'Horace Vernet et le baron Gros au moment de sa mort. (Il se noya à Meudon.) L'atelier de Gros, qui logeait aussi ici, était situé au-dessus de l'ancienne scène. Cet atelier fut occupé plus tard par le savant Marey. N° 16. Emplacement de l'hôtel de la Fautrière où logeait Marat en 1790. C'est là que les huissiers du Châtelet vinrent pour l'arrêter, mais il avait quitté subrepticement l'hôtel, grâce à la complicité de la demoiselle Fleury, actrice au Théâtre-Français. N° 21. Le docteur Guillotin, député à l'Assemblée nationale (1789). Cette maison tenait à un ancien jeu de boules établi sur les anciens remparts de Philippe Auguste, jeu de boules qui est devenu la cour du Commerce-Saint-André. (La première expérience de la guillotine avait été faite sur des moutons au 9 du passage du Commerce Saint André). ( F. de Rochegude / Th. Lavallée). | |