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Aperçu | De 1838 à 1877 | De 1877 à 1882 |
Léon Michel Gambetta est un avocat et homme d'Etat français, né à Cahors le 2 avril 1838, mort à Ville-d'Avray le 31 décembre 1882. Il a joué dans les affaires de la France un rôle prépondérant à partir du 4 septembre 1870, jour où le second Empire fut renversé et ou la troisième République fut proclamée. Mais sa carrière politique avait commencé bien plus tôt.. Fils d'un épicier d'origine génoise, il étudia le droit à Paris, où il devint avocat en 1860, se lança dans l'opposition et, chargé en 1868 de défendre Delescluze, poursuivi pour la souscription Baudin, prononça contre l'Empire un foudroyant réquisitoire, qui le rendit tout à coup célèbre. En 1860, sur un programme radical, il fut élu député à Paris et à Marseille. Il devint aussitôt, au Corps législatif, le chef du groupe avancé, combattit le plébiscite, puis, bien qu'opposé à la guerre avec I'Allemagne, vota les subsides après la déclaration de guerre. Léon Gambetta (1838-1882). A la nouvelle de la capitulation de Sedan, Gambetta demanda la déchéance de l'Empire, proclama la République à l'Hôtel de ville de Paris, le 4 septembre, et devint membre du gouvernement de la Défense nationale et ministre de l'intérieur. Il quitta,en ballon, Paris investi, alla prendre à Tours la direction de la délégation du gouvernement et devint à la fois ministre de l'intérieur et de la guerre. Investi d'une dictature acceptée de tous, Gambetta, ardent patriote, montra une activité dévorante, organisa contre invasion les deux armées de la Loire, les armées du Nord, des Vosges, de l'Est, réprima avec énergie des tentatives factieuses et séparatistes à Lyon et dans le Midi, et transporta, en décembre, le siège du gouvernement de Tours à Bordeaux. Après la capituation de Paris, il eut la pensée de continuer la lutte, puis il donna sa démission, à la suite de l'annulation, par le gouvernement de Paris, de son décret, sur les inéligibilités électorales. Elu député dans neuf départements, il opta pour le Bas-Rhin, vota contre les préliminaires de paix et donna sa démission. Il fut réélu dans la Seine et les Bouches-du-Rhône. Chef des radicaux, il consacra tous ses efforts à faire du parti républicain un véritable parti de gouvernement, à amener la France à la République, et, pour répandre ses idées, il fonda le journal la République française. Après la chute de Thiers, Gambetta organisa la résistance des gauches contre les projets de restauration monarchique, abandonna le programme radical pour préconiser la politique des résultats et contribua puissamment à faire voter la constitution de 1875. En 1876, réélu dans quatre départements, Gambetta devint, à la Chambre, le chef de la majorité républicaine et président de la commission du budget. Le 16 mai 1877, il prit la direction du mouvement de résistance et, après la dissolution de la Chambre, il prononça, à Lille les paroles fameuses, qui lui valurent une condamnation à trois mois de prison : "Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre".Aux élections d'octobre, Gambetta revint à la Chambre, avec la majorité républicaine. Par sa politique, aussi ferme qu'habile, il força le maréchal de Mac-Mahon à se soumettre en appelant aux affaires le cabinet Dufaure (1877). A partir de ce moment, il affirma de plus en plus ses tendances conciliatrices, ses idées sur la nécessité de sérier les réformes, de les faire au moment opportun, ce qui amena l'avènement au pouvoir du parti dit "opportuniste". Dans des discours fameux, notamment dans celui de Romans (1878), il exposa le programme que, selon lui, devait réaliser la démocratie. Après la démission du maréchal de Mac-Mahon et l'élection de Grévy à la présidence de la République (1879), Gambetta fut nommé président de la Chambre. Il contribua alors à faire voter l'amnistie, espérant ainsi effacer, dans le pays, jusqu'aux dernières traces des luttes civiles, et notamment de la Commune. L'influence qu'il exerçait était telle qu'il se vit accuse d'exercer un pouvoir occulte et d'aspirer à la dictature. Aux élections de 1881, il fut élu député à Ménilmontant, mais mis en ballottage à Charonne (deux circonscriptions de Paris), où il avait été l'objet de virulentes attaques. Nommé de nouveau président de la Chambre, il fut chargé par Grévy de former un ministère où il prit la présidence du Conseil et les affaires étrangères (14 novembre). Gambetta en 1875. Sa volonté d'établir un gouvernement fort et indépendant des influences parlementaires, ses projets sur la révision de la Constitution et le scrutin de liste provoquèrent une coalition de tous ses ennemis politiques, et il fut renversé du pouvoir (1882). Redevenu simple député, il reprit la direction de la République française. Tout à coup le bruit se répandit qu'il s'était blessé à la main avec un revolver, et il fut emporté par une maladie intestinale. Sa mort inattendue produisit dans le pays une émotion profonde. Des délégations venues de toutes les parties de la France assistèrent, à Paris, aux obsèques qui furent faites en grande pompe, aux frais de l'Etat, à celui qui avait été, aux yeux de tous, un grand orateur et un grand patriote. Les dépouilles mortelles furent transportées à Nice. Peu de temps après, deux monuments ont été érigés en son honneur : l'un à Cahors, dû au sculpteur Falguière (1884), l'autre sur la place du Carrousel, à Paris, oeuvre du sculpteur Aubé et de l'architecte Boileau (1888). (NLI). |
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