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Fréron (Elie Catherine). - Journaliste, né à Quimper en 1719, fut élève des Jésuites, et professa quelque temps avec distinction dans leur collège de Louis-le-Grand. Il abandonna l'enseignement pour la critique et se posa en adversaire de la philosophie du XVIIIe siècle. D'abord collaborateur de l'abbé Desfontaines, avec lequel il rédigea les Observations sur les écrits modernes et les Jugements sur quelques ouvrages nouveaux, il créa lui-même, en 1746, un petit journal, Lettres à la comtesse de *** sur quelques écrits modernes, où il attaquait les réputations les mieux établies, et qui fut bientôt supprimé. Il commença en 1749 un nouveau journal intitulé Lettres sur quelques écrits de ce temps, qui en 1754 prit le nom de l'Année littéraire. Ce fut surtout cette feuille qui fit sa réputation : il y soutint une lutte opiniâtre contre les novateurs; aussi souleva-t-il contre lui une nuée d'ennemis, à la tête desquels il faut placer Voltaire, qui l'accabla dans la satire du Pauvre Diable, et le mit en scène dans la comédie de l'Écossaise, sous le nom de Frélon. Il faut cependant bien se garder de juger le journaliste d'après les accusations de ses adversaires. Fréron s'opposa constamment à des innovations qu'il croyait de mauvais goût; mais sa critique contre les personnes fut le plus souvent réservée. Il mourut en 1776. Ch. Monselet a publié : Fréron, sa vie, ses écrits, sa correspondance, 1863.
Fréron (Louis Stanislas), fils du précédent, né en 1757, continua l'Année littéraire, qui déchut bientôt entre ses mains. Irrité des injustices dont son père avait été victime, il embrassa avec chaleur les principes de la Révolution : il rédigea l'Orateur du Peuple, journal des plus violents, fut un des auteurs de la pétition du Champ de Mars, de la journée du 10 août et des massacres de septembre. Elu à la Convention, il prit place parmi les plus fougueux montagnards. Envoyé en mission dans le Midi, il y commit des cruautés qui ont rendu son nom odieux, et dont Toulon et Marseille gardent encore le souvenir. Cependant au 9 thermidor, il se prononça avec énergie contre Robespierre et précipita la chute du tyran. Bonaparte, arrivé au pouvoir, le nomma sous-préfet de la partie méridionale de Saint-Domingue; mais il y succomba au bout de deux mois (1802). Il a laissé des Mémoires sur sa mission dans le Midi.
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