| Église Saint-Germain-l'Auxerrois, à Paris. - Cette église est une des plus anciennes églises de Paris. Fondée par Chilpéric sous le nom de Saint-Germain-le-Rond (à cause de sa forme), elle fut, lors des invasions des Vikings, prise par les pirates, qui; l'entourant d'un fossé, la changèrent en forteresse, puis y mirent le feu en l'abandonnant. Le roi Robert le Pieux la rebâtit en 1010. Il ne reste rien de cet ancien édifice. Le grand portail actuel paraît dater de Philippe le Bel; le pignon qui le surmonte supporte une statue de l'ange du Jugement dernier, exécutée au XIXe siècle par Marochetti. Le porche à triple arcade qui fait saillie sur ce portail date de 1429. Lorsque les rois habitèrent le Louvre, l'église Saint-Germain-l'Auxerrois fut adoptée comme paroisse de la cour, et subit de notables changements : les piliers gothiques prirent une forme moderne; on démolit le jubé qui masquait l'entrée du choeur, et on le remplaça par la grille de fer poli et doré qu'on voit aujourd'hui, et qui est, d'ailleurs, un bel ouvrage de serrurerie; le banc-d'oeuvre a été sculpté d'après les dessins de Perrault et de Lebrun; c'est peut-être le plus remarquable de ceux des églises de Paris. - Façade de l'Eglise Saint-Germain-L'Auxerrois. En 1831, l'église fut saccagée par une émeute populaire, et on la ferma jusqu'en 1837 : alors elle fut restaurée, sous la direction de Lassus, et rendue au culte. Le portique fut alors décoré de peintures murales, exécutées à la cire, par Mottez, à l'instar de beaucoup d'églises d'Italie. La pensée était heureuse, mais l'humidité du climat parisien s'y prêta mal, et aujourd'hui ces peintures sont déjà un peu passées. On remarque, à l'intérieur, une fort belle chapelle de la Vierge, et des peintures à la cire exécutées par Amaury Duval, Jean Gigoux et Couderc; des vitraux par Maréchal (de Metz); dans la croisée, un bénitier trinitaire en marbre, par Jouffroy, et surtout les sculptures en bois de la chapelle de la Passion. - Vue de saint-Germain l'Auxerrois au XIXe s., par Thomas Naudet. Saint-Germain-l'Auxerrois est un des plus curieux et des plus gracieux monuments religieux du XIVe et du XVe siècle. En 1860-1861, on a élevé au Nord, à l'alignement du porche, et y touchant presque, un élégant campanile, beaucoup plus élevé que celui qui existe au Sud, près du transept, et du haut duquel, en 1572, partit le signal du massacre de la Saint-Barthélémy. (B.). L'église, côté rue des Prêtres Saint-Germain-L'Auxerrois. | |