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Claude Perrault est un médecin et architecte français, né à Paris en 1613, mort à Paris le 9 octobre 1688. Frère de Charles Perrault (V. ci-après). Claude Perrault, qui reçut une forte éducation mathématique, se fit d'abord recevoir docteur en médecine de la Faculté de Paris et exerça cet art, il eut même pour client le poète Boileau avant de l'avoir pour détracteur; au reste, Perrault devint membre de I'Académie royale des sciences en 1673 et ne cessa toute sa vie de cultiver les sciences mathématiques et aussi les sciences naturelles, car sa mort fut attribuée à une maladie qu'il contracta en disséquant le corps d'un chameau au Jardin du Roi. - Claude Perrault (1613-1688). Mais c'est surtout comme architecte que Perrault est resté célèbre. Il conçut le goût de l'architecture en étudiant Vitruve, et fut l'auteur de deux remarquables monuments de Paris : la Colonnade du Louvre, en face l'église Saint-Germain-l'Auxerrois et l'Observatoire de Paris. Pour la Colonnade du Louvre, il est probable que le projet de Perrault, qui fut adopté, grâce à l'influence de son frère, Charles Perrault, après la venue en France du cavalier Bernin, fut le fruit de la collaboration de Perrault et de Le Vau, et les grands travaux que, outre cette Colonnade, Perrault fit exécuter alors au Louvre, furent dirigés par François Il d'Orbay, élève et gendre de Le Vau et architecte de valeur. Mais l'Observatoire, édifice de tous points remarquable au moment où il fut construit, est incontestablement l'oeuvre de Perrault, qui y déploya une grande entente des données de la science astronomique de l'époque et de rares qualités de constructeur. Cet architecte fut encore, à la suite d'un concours, l'auteur d'un arc de triomphe à la gloire de Louis XIV, édifice qui fut commencé, puis abandonné, à l'entrée de l'avenue de Vincennes; il fit faire des travaux à l'église Saint Benoît-le-Bétourné qui reçut plus tard sa sépulture et à l'église Notre-Dame des Victoires, dressa de plusieurs projets, dont un pour une nouvelle église Sainte-Geneviève. Parmi les nombreux ouvrages et mémoires laissés par Claude Perrault, qui avait eté nommé membre de l'Académie royale d'architecture, il faut citer : les Dix Livres d'architecture de Vitruve (Paris, in-fol.; pl. éd., nombr.pl.); Ordonnance des cinq espèces de colonnes selon la méthode des Anciens (Paris, 1683, pet. in-fol., nombr. pl.), et 2 vol. in-fol. de dessins manuscrits rassemblés par son frère Charles. Un fils de Claude Perrault, André Perrault, était, en 1703, contrôleur des bâtiments du roi. | |||
Charles Perrault, frère du précédent, est un littérateur français, né à Paris le 12 janvier 1628, mort à Paris le 16 mai 1703. Frère du précédent, il fut élève du collège de Beauvais. Il témoigna dès sa jeunesse d'un vif penchant pour la littérature, et, encore au collège, il composa avec ses deux frères, Claude l'architecte et Nicolas le théologien, et avec son ami Beaurain une Enéide travestie, qui ne manque pas d'agrément. Avocat au barreau de Paris (1651), commis dans l'administration de recette générale des finances dirigée par son frère Pierre (1654-1664), premier commis de Colbert, contrôleur général de la surintendance des bâtiments du roi, membre de la commission chargée de rédiger des inscriptions pour les monuments publics, qui devint par la suite l'Académie des inscriptions et belles-lettres, enfin membre de l'Académie française (1671) en remplacement de J. de Montigny, il prit une grande part aux délibérations de cette compagnie et, grâce à l'influence dont il jouissait dans les milieux officiels, il fit beaucoup pour son organisation et son développement. Charles Perrault (1628-1703). Grand travailleur, aimable, spirituel, il était fort prisé de ses contemporains, mais il s'attira l'animosité de Boileau et de ses partisans, un peu jaloux de ses relations plus que cordiales avec la cour et les ministres. Cette animosité éclata publiquement lorsque Perrault eut lu, en une séance de l'Académie, un poème, - assez médiocre du reste - intitulé le Siècle de Louis le Grand (27 janvier 1687), où il s'attachait éprouver la supériorité des auteurs modernes sur les anciens. Boileau, Racine et autres l'ayant tourné en ridicule, Perrault, piqué au vif, développa longuement son plan et donna le Parallèle des Anciens et des Modernes (1688-1698, 4 vol.), où il mit Quinault bien au-dessus de Racine et Lebrun bien au-dessus de Raphaël. De telles affirmations étaient de nature à soulever une vive polémique. Ainsi naquit la fameuse « querelle des Anciens et des Modernes », où Perrault, coryphée des Modernes, échangea force horions avec Boileau, coryphée des Anciens ; l'un publia notamment une Apologie des femmes (1694) en réponse aux sarcastiques Réflexions sur Longin, de l'autre. Les deux ennemis finirent par se réconcilier en 1700. Au sortir de cette grande polémique, qui joua dans sa vie un rôle prépondérant, Perrault donna Les hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle : avec leurs portraits au naturel (Paris, 1696-1700, 2 vol. in-fol.), ouvrage biographique assez terne, qui n'est plus guère recherché qu'à cause des belles gravures qu'il renferme. Il était déjà fort âgé lorsqu'il entreprit l'ouvrage auquel il doit sa célébrité : les Contes de ma mère l'Oye, ou Histoires et contes du temps passé avec des moralités (Paris, 1697, in-12), charmant recueil de contes, en prose et en vers qui a eu une renommée européenne, qui n'avait d'autre prétention que d'amuser les enfants, mais dont l'heureuse naïveté, le style piquant, les révélations sur les petites gens de l'époque, leurs réflexions, leur langage, leurs moeurs, ont toujours fait les délices des lettrés les plus délicats. Une illustration du conte de Perrault, le Petit Chaperon rouge, faïence, par Elsa Soucasse. Les Contes ont eu un nombre prodigieux d'éditions, parmi lesquelles il faut mentionner à part celle qui a été ornée des superbes dessins de Gustave Doré (Paris, 1862, in-fol.), celle de Paul Lacroix et Walckenaer (Paris, 1836, in-8), celle de Frédéric Dillaye (Paris, 1880, in-8), celle d'E. Legrand, illustrée par Adrien Marie (Paris, 1883, gr. in-4) et les luxueuses éditions de Boussod Valadon : Barbe bleue, le Belle au bois dormant (Paris, 1887); Cendrillon (1886), illustrées d'aquarelles par Edouard de Beaumont. Citons encore de Perrault : la Marquise de Salusse ou la Patience de Griselidis (Paris, 1691, in-12); Saint-Paulin (Paris, 1686, in-8); Adam ou la Création de l'homme (1697, pet. in-8); le Cabinet des beaux-arts (1690, in-4), recueil d'estampes avec explications en prose et en vers; Oeuvres choisies (Paris, 1826, in-8); enfin, ses Mémoires (Avignon, 1733, in-12), qui renferment beaucoup de particularités et d'anecdotes intéressantes sur le ministère de Colbert et une petite comédie en trois actes, l'Oublieux (Paris, 1868, in-18), publiée pour la première fois par H. Lucas. (R. S.).
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Léon-Basile Perrault est un peintre français né à Poitiers le 20 juillet 1832, mort en 1908. Elève de Picot et de Bouguereau, il s'appliqua surtout à la peinture de genre. On a de lui : la Fenêtre, Coquetterie (1868); Jeune Baigneur surpris par le marée (1874); le christ au tombeau (1877, au musée de Pau); Moïse exposé sur le Nil. |
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