| Dans les langues à flexions, nomme accord ce fait que certains mots variables prennent les désinences de nombre, de genre, de cas par suite de leur union avec d'autres mots, noms, pronoms ou verbes. Ainsi en grec, en allemand, etc., l'article s'accorde en genre, en nombre et en cas avec le substantif auquel il se rapporte; en français il s'accorde en genre et en nombre. Il en est de même en général pour l'adjectif, le participe et le substantif apposé. Les règles de l'accord constituent une partie essentielle de la syntaxe générale, et des syntaxes particulières. En effet ces règles varient beaucoup d'une langue à l'autre en ce qui concerne les adjectifs et les participes. Ainsi en anglais l'adjectif et l'article même restent toujours invariables et se joignent au nom comme l'adverbe s'ajoute à l'adjectif ou au verbe; en allemand l'adjectif ne s'accorde pas lorsqu'il est attribut; en français, en latin, en grec, il s'accorde toujours, sauf dans certains tours particuliers. Dans toutes ces langues, excepté le français, le participe présent s'accorde toujours; en français il ne s'accorde que s'il n'a pas de compléments. En réalité l'accord n'est pas absolument nécessaire; il constitue même une sorte de pléonasme, au profit de la clarté et de l'harmonie de la langue. Ainsi quand nous disons : Les humains sont mortels, le nombre est marqué quatre fois; quand nous disons : La belle plante est séchée, le genre est marqué trois fois ; on comprend qu'une seule pût suffire au besoin. Mais il n'en est pas de même dans les langues plus synthétiques, dans le latin, où la place des mots n'est pas fixe, et où l'accord indique seul, par exemple, à quel substantif se rapporte l'adjectif. Dans ce vers de Virgile : Silvestrem tenui musam meditaris avena, c'est l'accord qui indique seul que silvestrem se rapporte à musam, tenui à avena. Si l'on mettait silvestri tenuem, le premier de ces mots se rapporterait à avena, le second à musam. L'accord indispensable en latin serait moins nécessaire en français. (A. W.). | |