| En grammaire, comme en logique, on appelle attribut le troisième terme de la proposition : ce qui est affirmé du sujet : « le ciel est bleu; l'art est difficile, Scipion fut consul, Alexandre fut roi, Raphaël était peintre ». Cependant, en grammaire on établit une distinction entre l'attribut et le prédicat. Ce dernier mot désigne tout accident affirmé du sujet, état ou action, ce qui est exprimé par le verbe attributif et ses compléments. Le verbe être peut être remplacé par d'autres verbes qui jouent le même rôle avec l'addition d'une idée accessoire ou d'une nuance dans l'affirmation. Exemples : « Le temps paraît beau; vous êtes tenu pour brave; je m'appelle lion. Il a vécu oisif. » Dans certaines phrases on trouve l'attribut mis pour le prédicat. Ainsi dans ce passage d'Horace : « Terrestria quando mortales animas vivunt sortita », l'idée est : « quando animae, quas terrestria sortita sunt, vivunt (sunt) mortales ». L'attribut, à proprement parler, c'est une qualité, une manière d'être rapportée au sujet; c'est donc un adjectif, un participe, un substantif ou l'équivalent (infinitif ou pronom), lié au sujet par le verbe être. Exemples : « Ce livre est beau; l'Iliade est un chef-d'oeuvre; s'amuser n'est pas tout ». Le substantif, aussi bien que l'adjectif, peut jouer le rôle d'attribut. L'infinitif pouvant s'employer comme substantif dans un grand nombre de langues; et le participe présent comme adjectif, ces deux formes verbales jouent aussi le rôle d'attribut. On trouve même quelquefois un adverbe : « Ils sont beaucoup, ils sont assez, je suis ici ». L'attribut peut être simple ou multiple; complexe ou incomplexe. Il est simple et incomplexe dans les propositions citées plus haut. Il est multiple dans « le temps est froid et humide » il est complexe dans «-l'exercice est bon pour la santé; l'Asie fut rapidement conquise par Alexandre ». Il est à la fois multiple et complexe dans «-l'argent est un bon serviteur et un mauvais maître ». L'adjectif ou le participe employés comme attributs ne suivent pas toujours, dans la syntaxe de certaines langues; les mêmes règles d'accord que s'ils sont simplement employée comme qualificatifs. Cette différence, qui a souvent lieu en grec, quelquefois dans la poésie' latine, est constante en allemand. L'attribut est souvent réuni à la copule (ou verbe); et forme alors avec celle-ci le verbe attributif «Alexandre régna douze ans; la fortune sourit aux audacieux ». L'attribut suit naturellement les règles générales de l'accord. Il se met au même cas que le sujet dans les langues à déclinaison; adjectif il s'accorde en genre et en nombre dans certaines langues, en grec, en latin, en français, et les exceptions ne sont qu'apparentes, comme dans les cas de syllepse : « Triste (est) lupus stabulis ». Dans d'autres langues, par exemple en allemand et à plus forte raison en anglais, l'adjectif attribut reste invariable. Quant à l'attribut substantif, il est rarement précédé de l'article : « Cicéron était consul. Turenne était homme de calcul ». En grec cette règle est absolue et s'applique même à l'adjectif au superlatif. Socrate est le plus sage des grecs, « Swkraths esti twn 'Ellhnwn sofwtatos ». En allemand l'attribut est précédé généralement de l'article indéterminé, là même où on ne met pas un en français, comme dans l'apposition : « Pierre devient capitaine, Peter wurde ein Hauptmann », etc. L'attribut, substantif, adjectif ou participe, peut avoir des compléments, comme le sujet : « Alexandre était roi de Macédoine. L'lliade est admirable à tous égards; l'édifice est ruiné de fond en comble ». On appelle attribut logique l'attribut avec ses compléments. (A. W. / P.). | |