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Les
premiers habitants de la région qui est aujourd'hui le Kazakhstan
étaient des peuples nomades, dont les Scythes
(Sakas) au premier millénaire avant notre ère. Ces peuples étaient connus
pour leur maîtrise de l'équitation et leur mode de vie pastoral. La région
était traversée par d'importantes routes commerciales, notamment celles
de la Route de la soie, qui reliaient l'Asie
à l'Europe et facilitaient les échanges culturels et économiques.
Le territoire du
Kazakhstan a été intégré dans divers empires turcs et mongols, notamment
le khanat des Göktürks au VIe siècle,
suivi par l'Empire ouïghour et le khanat
des Karlouks. Au XIIIe siècle, la région
est conquise par les Mongols sous Gengis Khan.
Après la fragmentation de l'Empire mongol,
le Kazakhstan devient une partie de la Horde
d'Or, puis se divise en plusieurs khanats, dont le khanat de Kazakh.
Du XVe au XVIIIe
siècle, les Kazakhs forment plusieurs khanats, notamment le Grand, le
Moyen et le Petit Juz (ou Horde). Ces khanats étaient caractérisés par
une structure tribale et un mode de vie nomade. Les khanats kazakhs étaient
souvent en conflit avec leurs voisins, notamment les Dzoungares,
les Ouzbeks et les Kirghizes.
Ils établissaient également des alliances avec d'autres puissances pour
préserver leur autonomie.
À partir du XVIIIe
siècle, l'Empire russe commence à s'étendre
vers l'Asie centrale. Les khans kazakhs cherchent la protection russe contre
les menaces extérieures, et progressivement, les khanats sont intégrés
à l'Empire russe. Les Russes établissent des forts et des colonies, et
de nombreux paysans russes s'installent dans la région. Cela entraîne
des changements sociaux et économiques significatifs pour les Kazakhs,
qui voient leurs terres traditionnelles de pâturage réduites. L'intégration
n'est pas sans résistance. Plusieurs révoltes éclatent contre l'autorité
russe, notamment la rébellion de Kenesary Kasymov dans les années 1840.
Après la Révolution
russe de 1917 et la guerre civile qui s'ensuit, le Kazakhstan devient une
république autonome au sein de la RSFS de Russie en 1920, puis une république
socialiste soviétique à part entière en 1936. Sous Joseph Staline, la
collectivisation forcée des terres dans les années 1930 provoque une
famine dévastatrice (Holodomor) qui tue des millions de personnes
(Génocide),
notamment parmi les populations kazakhes. Pendant la période soviétique,
le Kazakhstan subit une transformation économique avec une industrialisation
massive. Des villes comme Karaganda et Temirtau deviennent des centres
industriels.
Le Kazakhstan accueille
de nombreuses vagues de déportations soviétiques de diverses minorités
ethniques, notamment des Allemands de la Volga, des Tchétchènes, des
Coréens et d'autres. Cela augmente la diversité ethnique de la région.
Au cours des années 1950 et 1960, le programme agricole « Terres vierges
» a entraîné un afflux de colons (principalement des Russes d'origine,
mais aussi d'autres nationalités) les Kazakhs deviennent alors minoritaires
dans la république. A
partir du milieu
des années 1950, le Kazakhstan abrite le cosmodrome de Baïkonour, le
principal site de lancement spatial soviétique.
Le cosmodrome
de Baïkonour
Le cosmodrome de
Baïkonour, situé au Kazakhstan, est l'une des installations spatiales
les plus importantes et historiques du monde. Il a été construit en 1955
par l'Union soviétique et a été le site de nombreux premiers dans l'histoire
spatiale, notamment le lancement du premier satellite artificiel, Spoutnik
1, en 1957, et le premier vol spatial habité par Youri Gagarine en 1961,
à bord de Vostok 1. Après la dissolution de l'Union soviétique, le cosmodrome
est passé sous la juridiction du Kazakhstan, mais la Russie continue de
le louer et de l'utiliser pour ses lancements spatiaux.
Situé dans les steppes
du Kazakhstan, à environ 200 km à l'est de la mer d'Aral, le site couvre
une superficie d'environ 6717 km² et comprend plusieurs complexes de lancement,
des installations de test, et des bâtiments de soutien. Le complexe de
lancement de Soyouz est utilisé pour les lancements de la fusée Soyouz,
qui transporte des astronautes et des cargaisons vers la Station spatiale
internationale (ISS). Le pas de tir de Proton est utilisé pour les lancements
des fusées Proton, principalement pour placer des satellites en orbite
géostationnaire. En 2020, environ 9 000 personnes étaient directement
employées par Roscosmos, l'agence spatiale russe qui est l'opérateur
principale du site, et d'autres entreprises associées aux opérations
de Baïkonour.
La Russie loue le
cosmodrome au Kazakhstan jusqu'en 2050. Cet accord permet à la Russie
de maintenir une base opérationnelle pour ses lancements spatiaux. En
2021, la Russie a alloué environ 300 millions de dollars sulement pour
le maintien et l'exploitation du cosmofrome. La Russie travaille également
sur le cosmodrome de Vostochny pour réduire sa dépendance à Baïkonour,
mais Baïkonour reste un site vital pour les missions actuelles et futures.
Le cosmodrome offre
des visites guidées pour les touristes, leur permettant de voir les installations
de lancement, les musées, et parfois même d'assister à un lancement. |
Dans les années
1980, sous Mikhaïl Gorbatchev, les réformes de la perestroïka et de
la glasnost entraînent une ouverture politique et économique. Le Kazakhstan
voit l'émergence de mouvements nationalistes et de revendications pour
plus d'autonomie. Les manifestations de décembre 1986 à Almaty contre
la nomination d'un Russe à la tête du Parti communiste du Kazakhstan
marquent une montée du sentiment nationaliste et une résistance à la
domination soviétique. Le 16 décembre 1991, le Kazakhstan déclare son
indépendance, devenant ainsi la dernière des républiques soviétiques
à le faire, ce qui marque la fin de son histoire soviétique. Cette indépendance
est reconnue à l'international.
Noursoultan Nazarbaïev,
ancien premier secrétaire du Parti communiste kazakh, devient le premier
président du Kazakhstan. Il reste au pouvoir pendant près de trois décennies,
jusqu'à sa démission en 2019. Nazarbaïev centralise le pouvoir et met
en place un régime autoritaire, avec des élections largement considérées
comme non libres et non équitables. La répression de l'opposition politique
et des médias est courante. Sous Nazarbaïev, le Kazakhstan entreprend
des réformes économiques visant à libéraliser l'économie et attirer
les investissements étrangers. Le pays devient un des principaux producteurs
mondiaux de pétrole, de gaz naturel, et d'uranium. En 1997, Nazarbaïev
décide de déplacer la capitale de Almaty à Astana (aujourd'hui Nur-Sultan)
pour des raisons stratégiques et économiques. Astana est transformée
en une ville moderne avec des projets architecturaux ambitieux. Le Kazakhstan
adopte une politique étrangère multivectorielle, maintenant des relations
équilibrées avec la Russie, la Chine, les
États-Unis et l'Union
Européenne. Le pays joue également un rôle actif dans les organisations
internationales et régionales, comme l'Organisation de coopération de
Shanghai (OCS) et l'Union économique eurasiatique (UEE).
Les minorités ethniques
non musulmanes ont quitté le Kazakhstan en grand nombre du milieu des
années 1990 au milieu des années 2000 et un programme national a rapatrié
vers le Kazakhstan environ un million de Kazakhs ethniques (d'Ouzbékistan,
du Tadjikistan, de Mongolie
et de la région du Xinjiang en Chine). À la suite de ce changement, la
part ethnique kazakhe de la population dépasse désormais les deux tiers.
En mars 2019, Noursoultan
Nazarbaïev démissionne de son poste de président mais conserve une influence
politique significative en tant que président du Conseil de sécurité
nationale et chef du parti au pouvoir, Nour-Otan. Kassym-Jomart Tokaïev,
président du Sénat, lui succède en tant que président par intérim
et est élu président en juin 2019. Tokaïev annonce une série de réformes
visant à moderniser le système politique et économique du Kazakhstan.
Cela inclut des mesures pour améliorer la transparence, lutter contre
la corruption, et promouvoir la participation publique. Bien que Tokaïev
promette des réformes, son administration est perçue comme une continuation
du régime Nazarbaïev. Les critiques pointent une répression continue
de l'opposition et des médias, malgré les promesses de libéralisation.
En janvier 2022,
des manifestations de masse éclatent en réponse à une hausse des prix
du carburant, évoluant en un mouvement plus large contre le gouvernement.
Tokaïev décrète l'état d'urgence et fait appel à l'Organisation du
Traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par la Russie,
pour rétablir l'ordre. La répression des manifestations entraîne des
centaines de morts et des milliers d'arrestations. Suite à la crise, Tokaïev
entreprend des actions pour réduire l'influence de Nazarbaïev, en limogeant
certains de ses proches alliés et en réformant des structures de pouvoir. |
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