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Histoire du Mali avant 1960Les anciens empires.Plusieurs empires se sont succédés dans la région qui allait devenir le Mali actuel. L'un des premiers grands empires ouest-africains à dominer la région fut l'Empire du Ghana (aussi appelé l'Empire de Wagadu). Il s'étendait sur une partie de l'actuel Mali. Le Ghana était un empire prospère grâce au commerce du sel et de l'or, reliant l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne à travers le Sahara. La capitale de l'empire était Koumbi Saleh. Bien que situé principalement dans l'actuelle Mauritanie et une partie du Mali, cet empire posait les bases des civilisations suivantes de la région. L'Empire du Mali, auquel le pays à pris le nom aujourd'hui, fut fondé par Soundiata Keïta après sa victoire lors de la bataille de Kirina en 1235 contre le roi Sosso, Soumaoro Kanté. Cet empire est l'un des plus célèbres de l'histoire de l'Afrique de l'Ouest. Sous Soundiata et ses successeurs, notamment Mansa Moussa, l'Empire du Mali atteignit son apogée au XIVe siècle, devenant un centre de culture, d'apprentissage et de commerce. Tombouctou et Djenné devinrent des centres intellectuels renommés, attirant des érudits de tout le monde musulman. Mansa Moussa, célèbre pour son pèlerinage à La Mecque en 1324, renforça la notoriété du Mali en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Après le déclin de l'Empire du Mali, l'Empire Songhaï émergea comme la puissance dominante dans la région. Centré autour de Gao, il s'étendit sous le règne de rois comme Sonni Ali et Askia Mohammed. Ce dernier fit de l'empire une grande puissance en renforçant l'administration et en encourageant l'éducation et la religion. Tombouctou continua à prospérer sous les Songhaï, mais l'empire fut finalement affaibli par des luttes internes et une invasion marocaine en 1591. Après la chute de l'Empire Songhaï, la région du Mali fut fragmentée en plusieurs petits royaumes et États, comme le royaume bambara de Ségou et l'Empire peul du Macina. Les royaumes bambara (Ségou et Kaarta) dominèrent la région centrale du Mali, tandis que l'Empire peul de Macina contrôlait la région autour du delta intérieur du Niger. Ces États prospéraient grâce au commerce local, à l'agriculture et aux relations avec les puissances voisines. La colonisation
française.
Le Mali, appelé Soudan français, est administré directement par l'administration coloniale française. Les frontières actuelles du pays sont largement tracées par les autorités coloniales.L'économie coloniale est organisée autour de l'extraction des ressources et de l'agriculture (coton, arachides). La France met en place des infrastructures comme le chemin de fer Dakar-Niger pour faciliter le commerce. Les populations locales sont soumises à des impôts et des corvées, ce qui provoque des révoltes sporadiques. Après la Seconde Guerre mondiale, les mouvements nationalistes se développent dans toute l'Afrique. En 1946, la création de l'Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA), dirigée par Modibo Keïta, marque un tournant dans la lutte pour l'indépendance. Avec la loi-cadre de 1956 (loi Defferre), les colonies françaises obtiennent une autonomie interne accrue. En 1958, après un référendum, le Soudan français choisit de devenir une république autonome au sein de la Communauté française. En 1959, le Soudan français s'allie avec le Sénégal pour former la Fédération du Mali. Cette fédération proclame son indépendance le 20 juin 1960, mais elle éclate rapidement en raison de divergences politiques. Le Sénégal se retire en août 1960. Le 22 septembre 1960, le Soudan français devient la République du Mali avec Modibo Keïta,, leader de l'US-RDA, comme premier président. Le Mali depuis 1960Le président Modibo Keïta met en place un régime socialiste, nationalise l'économie et instaure un parti unique. Ses politiques, notamment la collectivisation des terres et la planification centralisée, provoquent une grave crise économique. Face à la détérioration économique, Modibo Keïta est renversé le 19 novembre 1968 par un coup d'État militaire dirigé par le lieutenant Moussa Traoré. Moussa Traoré instaure un régime militaire autoritaire. Pendant plus de deux décennies, il réprime toute opposition politique et met en place un système de parti unique, l'Union démocratique du peuple malien (UDPM).La gestion économique inefficace, les sécheresses récurrentes (notamment dans les années 1970) et la corruption affaiblissent le pays. Dans les années 1980, des mouvements étudiants, syndicaux et populaires commencent à contester le régime de Traoré. En mars 1991, une insurrection populaire menée par des étudiants et des travailleurs, combinée à un coup d'État militaire dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT), met fin au régime de Moussa Traoré. Une conférence nationale aboutit à la rédaction d'une nouvelle constitution en 1992, marquant le début de la IIIe République. Alpha Oumar Konaré, du parti Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA-PASJ), est élu président lors des premières élections pluralistes. Le régime de Konaré se concentre sur la démocratisation, la décentralisation et le développement économique. Il est réélu en 1997. Conformément à la limite constitutionnelle de deux mandats du Mali, Konaré démissionne en 2002. Le 8 juin de cette année, il est remplacé à la tête du pays par Amadou Touré, , ancien militaire ayant joué un rôle clé dans la transition démocratique de 1991, après des élections jugées généralement libres et équitables. Le premier mandat d'ATT est marqué par une stabilité relative et des avancées sociales. Cependant, des tensions persistent dans le nord du pays avec les mouvements touaregs qui réclament plus d'autonomie depuis les années 1990. Plusieurs tentatives, aussi bien militaires que négociées, ont lieu depuis pour y mettre fin. Mais le mouvement s'est amplifié à partir de 2007. La guerre civile en Libye qui a conduit au renversement du régime de Kadhafi en 2011 a aussi eu pour conséquence l'afflux d'armes dans la sous-région et un renforcement du conflit malien. La rébellion nationaliste des Touareg, représentée par Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), a été rejointe par les groupes salafistes armés d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dont une faction touareg nommée Ansar Dine ou Ançar Eddine (dirigé par Iyad Ag Ghaly, issu de l'aristocratie touarègue), aux visées très différentes (non pas l'indépendance du Nord, mais l'instauration de la loi islamique dans tout le pays). Cette menace va être le prétexte d'un putsch militaire à Bamako, le 22 mars 2012. Ce coup de force a eu un effet opposé à celui escompté. Les rebelles expulsent l'armée des trois provinces du nord du pays, permettant aux organisations terroristes de développer des bastions dans la région. Ançar Eddine s'est emparé de Tombouctou le 1er avril et le MNLA a proclamé le 6 avril l'indépendance de l'Azawad (c'est-à -dire les deux tiers septentrionaux du Mali). Cet échec des putschites de Bamako, ajouté à la condamnation de la communauté internationale et aux fortes pressions exercées par la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) engage les militaires a annoncer un retour au régime civil. Devant l'avancée des rebelles vers la capitale, le gouvernement intérimaire qui s'est mis en place à Bamako fait par ailleurs appel à la France. Celle-ci déploie, dans le cadre de l'opération Serval, des troupes au Mali à partir du 11 janvier 2013. Le 30 de ce mois, les efforts conjoints des armées malienne et française reprennent Kidal, le dernier bastion rebelle, au Nord du pays. Cependant, l'emprise du gouvernement dans la région reste faible, les milices locales, les terroristes et les groupes d'insurgés essayant continuellement d'étendre leur contrôle. En août 2013, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est élu président. Il hérite d'un pays en crise, avec une instabilité persistante dans le nord et une gouvernance fragile. En juin 2015, le gouvernement malien a signé un accord de paix avec les groupes armés, notamment les rebelles touaregs de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Cet accord visait à mettre fin aux hostilités et à promouvoir la décentralisation pour donner plus d'autonomie aux régions du nord. Juin 2017 est fixé comme objectif pour la mise en oeuvre de l'accord. Mais les signataires font peu de progrès. Les groupes extrémistes sont exclus du processus de paix et les attentats terroristes restent monnaie courante. Malgré cet accord, l'insécurité est restée élevée, notamment à cause de la présence de groupes djihadistes et de milices communautaires. L'insécurité s'est même étendue aux régions du centre, notamment à Mopti et Ségou. Des groupes djihadistes, comme ceux affiliés à Ansar Dine et à la Katiba Macina, ont exploité les tensions entre les populations peules, dogons et bambara. Cela a entraîné des cycles de violences, aggravant la situation humanitaire. IBK est réélu en 2018. Pendant son second mandat, le terrorisme, le banditisme, la violence ethnique et les exécutions militaires extrajudiciaires ne cessent de tourmenter le pays. En 2020, des manifestations ont éclaté contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, accusé de mauvaise gestion, de corruption et d'incapacité à faire face à la crise sécuritaire. Un mouvement de contestation, le M5-RFP (Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques), a réclamé la démission du président. Le 18 août 2020, des militaires ont renversé le président IBK, qui a été contraint de démissionner. Un gouvernement de transition dirigé par Bah N'Daw, un officier de l'armée à la retraite, qui avait été ministre de la Défense, a été mis en place, avec pour mission de préparer des élections pour rétablir un régime civil. En mai 2021, les militaires ont de nouveau pris le pouvoir après une série de tensions au sein du gouvernement de transition. Le colonel Assimi Goïta, qui avait déjà joué un rôle dans le coup d'État de 2020, arrête le président par intérim lors d'un deuxième coup d'État dans le but de ralentir les préparatifs électoraux, affirmant que le gouvernement de transition devait donner la priorité à l'amélioration de la sécurité avant les élections. Assimi Goïta devient président et, en juin 2021, les chefs militaires de transition du Mali nomment Choguel Kokalla Maïga au poste de Premier ministre. Cette prise de pouvoir a entraîné des sanctions de la part de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Depuis, l'insécurité s'est encore aggravée, et le Mali a redéfini ses relations internationales. Depuis le premier coup d'Etat, les relations entre les nouveaux maîtres du Mali et la France n'avaient cessé de s'envenimer. Désormais la crise devient aiguë. En février 2022, l'ambassadeur de France est expulsé et, quelques jours plus tard, les forces françaises stationnées dans le pays, où, dans le cadre de l'opération Barkhane, elles poursuivent le combat contre les groupes djahistes dans le Sahel, sont sommées de partir, de mêmes que les troupes de la mission européenne Takuba. Parallèlement, le gouvernement malien commence à s'appuyer sur le groupe de mercenaires russes Wagner, bras armé officieux du Kremlin, fondé par un néo-nazi, alors placé sous la tutelle d'un proche du président Poutine, Evegueny Prigogine, et qui s'est déjà signalé à Madagascar, au Mozambique, en Centrafrique, au Soudan, en Libye, en Syrie et en Ukraine. Ce repositionnement stratégique qui tourné vers la Russie, a contribué à l'isolement du Mali sur la scène internationale, mais a renforcé le soutien populaire au régime militaire dans certaines régions. Malgré les efforts militaires et les changements politiques, les attaques djihadistes continuent de frapper le nord et le centre du pays. Le gouvernement malien mène des opérations militaires conjointes avec les forces russes, mais l'efficacité de cette coopération reste discutée. Le gouvernement de transition a annoncé des élections présidentielles pour 2024. Cependant, des doutes subsistent quant à la capacité des autorités à organiser des élections transparentes dans un contexte sécuritaire fragile. Le Mali reste en conflit avec certaines organisations internationales, comme la CEDEAO, qui ont imposé des sanctions économiques et diplomatiques. Par ailleurs, la coopération avec les partenaires occidentaux a été largement réduite au profit de relations avec la Russie. |
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