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L'histoire du Sénégal
Le Sénégal est l'un des rares pays au monde qui possède des preuves de la vie humaine continue du Paléolithique à nos jours. Du VIIe au XIIIe siècle, une partie de ce qui est aujourd'hui le Sénégal était sous l'influence de l'Empire du Ghana. Le commerce, notamment de l'or, du sel et de l'ivoire, était florissant. Entre le XIIIe et le XVe siècle, l'Empire du Mali a succédé à l'Empire du Ghana et a aussi étendu son influence sur le Sénégal. Le royaume du Tekrour, un des premiers à adopter l'Islam, était intégré dans l'Empire du Mali. Le Royaume du Djolof a émergé au XIIIe siècle comme une confédération de royaumes sous l'égide du « bourba Djolof ». Le Djolof était un État puissant jusqu'à sa fragmentation en plusieurs royaumes plus petits, comme le Cayor, le Baol et le Waalo.

 Le royaume du Djolof.
Le royaume du Djolof est fondĂ© au dĂ©but du XIIIe siècle par le roi Ndiadiane Ndiaye, qui aurait unifiĂ© plusieurs petites chefferies Wolof pour crĂ©er un royaume centralisĂ©. Il devient un centre majeur de pouvoir dans la rĂ©gion, avec une organisation politique et sociale bien structurĂ©e. Le pouvoir royal est basĂ© Ă  la ville de Jolof (ou Djolof). Le royaume est constituĂ© de plusieurs provinces, chacune dirigĂ©e par un vassal ou un gouverneur, et le roi du Djolof exerce une autoritĂ© suprĂŞme. Le royaume est souvent en conflit avec ses voisins, comme les royaumes du Baol et du Kajoor, ainsi qu'avec les puissances extĂ©rieures telles que les Portugais et les autres EuropĂ©ens qui commencent Ă  explorer et Ă  commercer dans la rĂ©gion au XVe siècle. Au XVIe siècle, le royaume du Djolof commence Ă  interagir plus frĂ©quemment avec les puissances europĂ©ennes, notamment les Portugais et les Français. Ces interactions sont gĂ©nĂ©ralement liĂ©es au commerce, mais elles conduisent Ă©galement Ă  des tensions et Ă  des conflits. Au cours du XVIIe siècle, le royaume commence Ă  dĂ©cliner en partie en raison de pressions des conflits internes entre les diffĂ©rentes factions et provinces affaiblissent l'unitĂ© du royaume. L'expansion des royaumes voisins, en particulier le royaume du Toucouleur et l'arrivĂ©e de puissances europĂ©ennes telles que les Français, exercent Ă©galement une pression supplĂ©mentaire sur le royaume du Djolof. Les Français, en particulier, cherchent Ă  Ă©tablir leur contrĂ´le sur la rĂ©gion et sur le commerce cĂ´tier.   A la fin du XVIIe siècle et au dĂ©but du XVIIIe siècle, laa combinaison de conflits internes et de pressions extĂ©rieures conduit Ă  la chute du Djolof. Le royaume est progressivement absorbĂ© par les puissances voisines et par les nouvelles dynasties Ă©mergentes. Par exemple, le royaume de Koli Tenguella finit par succĂ©der Ă  Djolof et s'approprie une partie de son territoire.

Les successeur du Djolof.
Le royaume du Cayor.
Le Cayor est formĂ© au cours du XVe siècle. Il se trouve dans la rĂ©gion qui correspond aujourd'hui au nord du SĂ©nĂ©gal. Ce royaume est dirigĂ© par un roi appelĂ© le lĂ©bu, et il est organisĂ© en plusieurs provinces. La capitale est gĂ©nĂ©ralement situĂ©e Ă  Linguère. Cet Etat Ă©tend son influence par des guerres et des alliances avec les royaumes voisins comme le Djolof, le Baol, et le Waalo. Au XVIe siècle : Le Cayor commence Ă  interagir avec les EuropĂ©ens, principalement les Portugais et plus tard les Français, qui Ă©tablissent des comptoirs sur la cĂ´te. Au XVIIe siècle, il  subit des pressions internes et externes. Les conflits internes, les invasions de voisins puissants comme le royaume de Toucouleur et les ambitions coloniales europĂ©ennes affaiblissent le royaume. En 1854, le Cayor est annexĂ© par la France.

Le royaume du Baol.
Le Baol s'est formé au XIIIe siècle, bien que le royaume ait connu des variations dans ses frontières et son pouvoir au fil des siècles. Il est dirigé par un roi connu sous le nom de lébu. Sa capitale est Tivaouane. Le royaume entretient des relations complexes avec ses voisins, le Cayor et le Waalo, alternant entre alliances et conflits. Le Baol se bat pour son indépendance tout en naviguant dans les dynamiques régionales. Aux XVIe et XVIIe siècles , comme les autres royaumes de la région, le Baol est en contact avec les Européens. Les Portugais, puis les Français, établissent des relations commerciales avec lui. Au XVIIIe siècle, lLe royaume du Baol est confronté à des troubles internes, des rébellions et des pressions externes. Il finit par être absorbé par la France en 1854, comme le reste de la région.

Le royaume du Waalo.
SituĂ© Ă  l'est du Baol et du Cayor, dans la rĂ©gion du SĂ©nĂ©gal oriental. Le royaume du Waalo existe depuis le XIIIe siècle. Il est dirigĂ© par un roi, souvent appelĂ© le waal. Sa capitale est Ndar (Saint-Louis). Le royaume du Waalo est impliquĂ© dans des conflits et des alliances avec ses voisins comme le Cayor, le Baol et le Djolof. Le Waalo a souvent Ă©tĂ© un acteur important dans les dynamiques politiques rĂ©gionales. Au XVIe siècle, le Waalo entre en contact avec les EuropĂ©ens, principalement les Portugais et les Français. Saint-Louis, sa capitale, devient un centre important pour le commerce transatlantique. Comme ses voisins, le Waalo est affaibli  par des conflits internes et des invasions. Il est progressivement intĂ©grĂ© dans le domaine colonial français Ă  partir de la fin du XVIIIe siècle.

Les Européens au Sénégal.
Les Portugais furent les premiers EuropĂ©ens Ă  Ă©tablir des contacts avec le SĂ©nĂ©gal au milieu du XVe siècle, suivis par les Hollandais, les Anglais, et finalement les Français. 
La situation du Sénégal à la pointe ouest de l'Afrique en a fait une base favorable pour la traite européenne des esclaves. Les puissances européennes ont utilisé l'île sénégalaise de Gorée comme base pour acheter des esclaves aux chefferies en guerre sur le continent, et au plus fort de la traite des esclaves au Sénégal, plus d'un tiers de la population sénégalaise était réduite en esclavage. Sous contrôle successif des Portugais, des Hollandais, des Anglais, et des Français, l'île symbolise la brutalité de la traite atlantique. Au XVIIe siècle, les Français ont progressivement établi leur présence au Sénégal, en commençant par l'installation de comptoirs commerciaux à Saint-Louis (1659), qui est devenue la première ville française en Afrique de l'Ouest. Saint-Louis est restée la capitale de la colonie jusqu'en 1902, avant que Dakar ne prenne le relais.

En 1815, la France a aboli l'esclavage et a commencé à s'étendre à l'intérieur des terres. Les Français ont conquis les royaumes résistants comme le Cayor et le Baol. La résistance des royaumes sénégalais fut vaillante mais finalement vaincue par les forces supérieures des colonisateurs. Lat Dior, damel ( = roi) du Cayor, a mené plusieurs campagnes contre les Français mais a finalement été vaincu en 1886. Sous le contrôle français, le Sénégal est devenu un point central de l'Afrique-Occidentale française (AOF). Les habitants de quatre communes – Saint-Louis, Gorée, Rufisque, et Dakar – avaient un statut particulier leur permettant de bénéficier de droits civiques (les « originaires »), ce qui a permis l'émergence d'une élite africaine instruite, avec des figures comme Blaise Diagne, le premier député africain élu à l'Assemblée nationale française en 1914.

La participation des Africains, et parmi eux des Sénégalais, à la Seconde Guerre mondiale a renforcé la demande pour davantage de droits et d'autonomie. Les vétérans de guerre et les intellectuels africains ont joué un rôle déterminant dans le mouvement anticolonial. Dans les années 1940 et 1950, des mouvements nationalistes ont émergé sous la direction de leaders comme Léopold Sédar Senghor, poète et homme politique, qui prônait l'indépendance tout en maintenant des liens avec la France. Senghor, avec Lamine Guèye, a milité pour l'égalité des droits entre les citoyens des colonies et les citoyens français. En 1958, après un référendum, le Sénégal devient une république autonome au sein de la Communauté française, avec Senghor comme président du conseil.

Le Sénégal indépendant.
Le Sénégal a officiellement obtenu son indépendance de la France le 4 avril 1960. Léopold Sédar Senghor, est devenu le premier président du Sénégal. Il est largement reconnu comme un leader visionnaire qui a joué un rôle crucial dans la construction de l'État-nation. Peu après l'indépendance, le Sénégal a formé, avec le Soudan français (actuel Mali), la Fédération du Mali. Cependant, des désaccords politiques entre les deux pays ont conduit à la dissolution de la fédération en août 1960. Senghor a instauré un régime démocratique avec une orientation socialiste. Il a mis en place une économie planifiée tout en maintenant un lien fort avec la France. Sa politique culturelle, connue sous le nom de la négritude, a cherché à promouvoir l'identité et la culture africaines. Malgré quelques tentatives de coups d'État, Senghor a réussi à maintenir une stabilité politique relative. Il a introduit le multipartisme limité dans les années 1970, permettant ainsi l'émergence d'une opposition légale.

En 1980, Senghor a volontairement démissionné, marquant un précédent important pour la démocratie en Afrique. Son Premier ministre, Abdou Diouf, lui a succédé. Celui-ci a poursuivi la politique de démocratisation, ouvrant progressivement l'espace politique et permettant l'émergence de nouveaux partis politiques. En 1983, il a remporté la première élection présidentielle sous son mandat. Le Sénégal a connu des difficultés économiques dans les années 1980, en raison de la baisse des prix des produits de base et de la dette croissante. Diouf a mis en oeuvre des programmes d'ajustement structurel en collaboration avec le FMI et la Banque mondiale, qui ont eu des conséquences sociales significatives. En 1982, un mouvement séparatiste en Casamance, région située au sud du Sénégal, a commencé à mener des actions violentes contre le gouvernement. Le conflit a persisté pendant des décennies, bien que des accords de paix aient été signés à plusieurs reprises.

Après près de 20 ans au pouvoir, Abdou Diouf a été battu lors des élections de 2000 par Abdoulaye Wade, ce qui a étéla première alternance démocratique véritable dans l'histoire du Sénégal. Abdoulaye Wade, chef du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), a lancé des réformes économiques et infrastructurelles, comme la construction d'infrastructures majeures comme l'aéroport international Blaise Diagne et l'autoroute à péage de Dakar. Wade a été critiqué pour sa gestion autoritaire, des accusations de corruption. En 2011, il a tenté de modifier la constitution pour faciliter sa réélection en 2012, ce qui a provoqué de larges protestations. Cependant, après une élection contestée et des manifestations massives, Wade a été battu par Macky Sall, son ancien Premier ministre, dans un second tour pacifique. Cette élection a confirmé la solidité des institutions démocratiques du Sénégal.

Macky Sall a lancé des réformes pour renforcer la gouvernance, lutter contre la corruption, et réformer l'économie. En 2016, un référendum a été approuvé pour réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans, bien que cette mesure n'ait été appliquée qu'à partir de son second mandat. Macky Sall a introduit le Plan Sénégal Émergent (PSE), un programme de développement visant à transformer le Sénégal en une économie émergente d'ici 2035. Le PSE a mis l'accent sur les infrastructures, l'énergie, et l'industrialisation. Comme le reste du monde, le Sénégal a été touché par la pandémie de covid-19. Le gouvernement a mis en place des mesures strictes pour contrôler la propagation du virus, ce qui a eu un impact économique mais a également renforcé le système de santé du pays.

Le SĂ©nĂ©gal a ensuite connu des tensions politiques accrues avec des manifestations contre le gouvernement, en partie en raison des accusations contre des figures de l'opposition comme Ousmane Sonko. Ces Ă©vĂ©nements ont montrĂ© les dĂ©fis auxquels le pays est confrontĂ© en matière de gouvernance dĂ©mocratique. Le mandat de  Macky Sallse s'est terminĂ© en 2024, après qu'il ait renoncĂ© Ă  briguer un troisième mandat. Son successeur, Ă©lu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a pris ses foncrtions le 2 avril 2024.

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