Dakar

Dakar est la capitale du Sénégal. Elle est bâtie sur la presqu'île du Cap-Vert. C'est la ville la plus à l'ouest du continent africain, avec une façade maritime très développée. Cette situation stratégique a historiquement permis à Dakar de se développer en tant que port commercial et centre de communication en Afrique de l'Ouest. Avec une population dépassant les 3 millions d'habitants, Dakar est la ville la plus peuplée du Sénégal.

Le relief de Dakar est relativement bas, mais certaines collines, comme celles des Mamelles, se distinguent. Les Mamelles sont deux collines volcaniques situées dans l'ouest de la ville et abritent notamment un phare, point de repère important pour la navigation. 

Dakar bénéficie d'un climat tropical de type sahélien, caractérisé par une alternance entre une saison sèche, qui dure de novembre à mai, et une saison des pluies, de juin à octobre. Les températures sont modérées par la proximité de l'océan Atlantique, et l'humidité y est relativement élevée. Cependant, Dakar est également exposée aux vents secs de l'harmattan, venant du Sahara, qui soufflent pendant la saison sèche.

Avec plus de 50 km de côtes, Dakar possède de nombreuses plages et baies, ce qui contribue à son attractivité touristique. Cependant, l'érosion côtière est un problème croissant, exacerbé par la montée du niveau de la mer et les constructions urbaines en bord de mer. Des projets de renforcement côtier et de protection de l'environnement ont été mis en place pour faire face à ce phénomène.

Dakar est divisée en 19 communes d'arrondissement réparties entre quatre grandes communes principales :

• Dakar-Plateau. - Coeur historique et administratif de la ville, Dakar-Plateau abrite les principales institutions gouvernementales, des sièges d'entreprises et le port autonome de Dakar. C'est un quartier animé où se concentrent les activités économiques et administratives.
        
• Pikine et Guédiawaye. - Ces communes, situées en périphérie est de Dakar, sont densément peuplées et abritent une grande partie de la classe populaire. Issues de l'urbanisation rapide et de l'exode rural, elles connaissent des problèmes d'infrastructures, de logements et de services publics.
 
• Rufisque. - Située à l'est, cette ville historique a été intégrée dans la région de Dakar. Elle conserve un charme traditionnel mais s'urbanise rapidement avec l'expansion de la capitale.

• Hann-Bel-Air, Yoff, et Ouakam. - Ces communes abritent une population diversifiée, avec des zones résidentielles, des industries et des espaces culturels. Yoff, par exemple, est le siège de la confrérie musulmane des Layènes, tandis que Ouakam est proche des Mamelles.

Dakar est le principal pôle économique du Sénégal, en concentrant près de 80% des activités industrielles et commerciales du pays. Le port de Dakar est l'un des plus grands d'Afrique de l'Ouest et joue un rôle vital dans les échanges régionaux et internationaux. La ville attire également des investissements dans les secteurs des services, de la finance, des télécommunications, et du tourisme. Cependant, le chômage demeure un problème majeur, en particulier pour les jeunes.

Dakar est confrontée à des défis majeurs, notamment l'urbanisation non maîtrisée, le chômage, et la pression environnementale. La densité de la population dakaroise a rendu les transports et la mobilité problématiques. Le réseau routier est congestionné aux heures de pointe. En réponse, le gouvernement a entrepris plusieurs projets d'infrastructure, dont le Train Express Régional (TER) qui relie Dakar à Diamniadio, et le développement d'autoroutes urbaines pour améliorer la circulation.

Le projet de la ville de Diamniadio. - Cette nouvelle ville est destinée à accueillir des infrastructures gouvernementales, des entreprises et des logements pour décongestionner Dakar. Elle est conçue pour être une ville moderne, avec des bâtiments écologiques et des réseaux de transport améliorés.

Côté culture, la Biennale de Dakar (Dak'Art), dédiée à l'art contemporain africain, est un événement phare. La ville est aussi réputée pour sa musique (notamment le mbalax) et son cinéma. La vie sociale de Dakar est caractérisée par un brassage culturel, et la ville est également un centre important pour les confréries musulmanes.

Histoire de Dakar.
Avant l'arrivée des Européens, la presqu'île de Dakar était peuplée par les Lébous, un groupe ethnique sénégalais qui vivait principalement de la pêche et de l'agriculture. Les Lébous avaient établi plusieurs villages, dont Ndakarou, qui aurait donné son nom à Dakar. Leur culture était profondément influencée par les traditions animistes, et ils vénéraient des esprits protecteurs appelés rab. Aujourd'hui, ces coutumes ont laissé des traces dans la culture dakaroise.

Les Portugais sont les premiers Européens à visiter la région au XV^e siècle, suivis par les Hollandais, puis les Français. En 1659, les Français fondent la ville de Saint-Louis, qui devient leur premier établissement colonial en Afrique de l'Ouest. Cependant, c'est sur l'île de Gorée, située à quelques kilomètres au large de Dakar, que les Européens établissent un poste de traite stratégique. Gorée devient l'un des principaux centres de commerce d'esclaves de l'Atlantique, d'où de nombreux Africains sont envoyés vers les Amériques entre le XVII^e et le XIX^e siècle.

En 1857, les Français commencent à s'intéresser davantage à la région continentale de Dakar. Le gouverneur Louis Faidherbe décide de renforcer l'emprise française en Afrique de l'Ouest et fonde un port à Dakar pour concurrencer l'île de Gorée. La construction du port et l'installation de garnisons françaises marquent le début de la transformation de Dakar en une ville moderne. À partir de la fin du XIX^e siècle, Dakar connaît un développement rapide. En 1887, elle devient une commune de plein exercice, offrant ainsi des droits civiques limités aux populations locales. En 1902, Dakar remplace Saint-Louis comme capitale de l'Afrique-Occidentale française (AOF), ce qui renforce son importance politique et économique. Dakar devient un point central pour le commerce et l'administration de l'AOF, attirant des populations africaines de diverses régions et des Européens venus travailler dans l'administration ou le commerce.

La construction de la ligne de chemin de fer Dakar-Niger, entre 1907 et 1923, relie Dakar aux colonies de l'intérieur, facilitant le transport des marchandises (comme l'arachide) et stimulant l'économie locale. Dakar devient un pôle commercial crucial pour les produits agricoles de l'intérieur de l'Afrique de l'Ouest. Dans les années 1940 et 1950, Dakar devient un centre de lutte pour les droits civiques et l'indépendance en Afrique. Des figures intellectuelles et politiques influentes, telles que Léopold Sédar Senghor, l'un des pères du mouvement de la négritude et futur président du Sénégal, sont originaires de Dakar et jouent un rôle essentiel dans l'émancipation politique et culturelle des colonies africaines.

En 1946, les habitants de Dakar et des autres communes du Sénégal obtiennent le droit de citoyenneté française grâce à la loi Lamine Guèye, et l'année suivante, la loi Houphouët-Boigny abolit le travail forcé dans les colonies françaises. Ces réformes marquent une étape importante dans la lutte pour les droits civiques et ouvrent la voie vers une participation politique accrue pour les Africains. Le Sénégal accède à l'indépendance en 1960, avec Dakar comme capitale de la nouvelle république. Léopold Sédar Senghor devient le premier président, et la ville connaît une période de modernisation et de construction d'infrastructures. Les bâtiments administratifs, les routes, et les institutions culturelles se développent, faisant de Dakar un centre de rayonnement intellectuel et artistique en Afrique.

Durant les décennies qui suivent, Dakar s'impose comme un lieu de rassemblement pour les mouvements panafricains et les intellectuels. Elle accueille plusieurs conférences panafricaines et devient le siège de nombreuses organisations internationales. La ville connaît une expansion rapide, avec une croissance démographique importante, notamment à cause de l'exode rural, qui amène des populations des zones rurales à s'installer dans la capitale pour chercher du travail.