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depuis 1956 |
Longtemps
appelé Nubie, le Soudan actuel correspond
en partie Ă ce qui Ă©tait vers 2500-1500 avant J.-C le royaume de Kerma,
qui a été par la suite absorbé par l'Egypte (Le
Nouvel Empire).
Au XIe siècle av. JC, le royaume de Kush a obtenu son indépendance de l'Egypte; il a duré sous diverses formes jusqu'au milieu du IVe siècle de notre ère. Après la chute de Kush, les Nubiens ont formé trois royaumes chrétiens : Nobatia, Makuria et Alodia. Les deux derniers ont duré jusqu'en 1500 environ. Entre les XIVe et XVe siècles, une grande partie du Soudan a été colonisée par des nomades arabes, et entre les XVIe et XIXe siècles, il a subi une islamisation poussée. Suite à l'occupation égyptienne au début du XIXe siècle, les Britanniques ont établi un Soudan anglo-égyptien. (Il s'agissait théoriquement d'un condominium, mais dans les faits le Soudan anglo-égyptien était une colonie britannique). Les régimes militaires favorisant les gouvernements à orientation islamique ont dominé la politique nationale depuis que le Soudan a obtenu son indépendance de la co-réglementation anglo-égyptienne en 1956. L'indépendance
du Soudan.
La dictature de
Jaafar Nimeiri.
Pendant son règne, qui a duré deux décennies, Nimeiri a tenté, dans un premier temps, de moderniser le pays et de réduire l'influence des élites religieuses et tribales. En 1973, une nouvelle constitution établit un régime présidentiel et réduit les pouvoirs du parlement. Un système de gouvernement décentralisé est créé en 1975. Des réformes visant à moderniser l'agriculture et à stimuler la croissance économique sont lancées, ainsi que des projets de développement à grande échelle (construction de barrages hydroélectriques, expansion de l'irrigation). Des lois accroissant les droits des femmes sont même promulguées. Cependant, le régime de Nimeiri est également marqué par des violations des droits humains (censure de la presse, torture et exécutions) et une répression politique sévère. L'introduction, en 1983 de la charia (= loi islamique) dans l'ensemble du pays, a réveillé une rébellion dans le Sud qui aboutira à l'indépendance en 2011 du Soudan du Sud (voir plus bas). Nimeiri a été renversé en 1985 par un coup d'État militaire. Cela a ouvert la voie à une période de transition politique, qui a conduit à l'établissement d'un gouvernement civil en 1986, mais un nouveau coup de force, en 1989, va amener une nouvelle dictature. La dictature d'Omar
al-Bechir.
Celle du Sud avait commencée sous Nimeiri et a abouti à la sécession du Soudan du Sud en 2011. Mais à cette date le Soudan continuait à être confronté à l'instabilité politique, à une une économie en difficulté et à d'autres conflits armés dans les régions du Kordofan du Sud, Nil Bleu et surtout du Darfour, toujours active. Ensemble, ces conflits ont déplacé plus de 3 millions de personnes; bien qu'un certain rapatriement ait eu lieu, environ 2,28 millions de personnes déplacées restaient au Soudan en décembre 2020. Pendant toute cette période, le Soudan fait également face à des afflux de réfugiés en provenance des pays voisins, principalement la République centrafricaine, le Tchad, l'Érythrée, l'Éthiopie et le Soudan du Sud. La
sécession du Soudan du Sud.
La
rébellion du Darfour.
En réponse, le gouvernement soudanais a armé et soutenu des milices arabes locales, les Janjawids, pour lutter contre les rebelles. Ceux-ci ont été rapidement accusés de commettre de nombreuses atrocités, notamment des massacres, des viols, des pillages et des déplacements forcés de populations civiles. Les violences, au total, ont causée plus des dizaines de milliers de morts et le déplacement de plus d'un million de personnes. La crise humanitaire ainsi créée a conduit à l'intervention de la communauté internationale. Le conseil de sécurité de l'ONU a exigé le désarmement des Janjawids et, à partir de 2007, une mission conjointe des troupes de maintien de la paix de l'ONU et de celles de l'Union africaine (MINUAD) pour renforcer les effectifs des forces d'interposition déjà sur place, afin d'assurer la protection des civils et de restaurer l'État de droit. Le rôle d'Omar el-Bachir dans le conflit du Darfour, accusé de crime de guerre, de crime contre l'humanité et génocide, conduit la CPI (Cour pénale internationale) à lancer un mandat d'arrêt le 4 mars 2009 contre lui. Mais rien n'y a fait, les violences ont continué malgré plusieurs tentatives de paix. En 2020, le gouvernement soudanais a signé un accord avec certains groupes rebelles du Darfour. D'autres groupes armés on cependant continué leurs actions. Une transition
démocratique avortée.
Ce gouvernement a travaillé à mettre en place des réformes économiques et à améliorer les relations avec les pays voisins. En février 2020, le Soudan a signé un accord avec les États-Unis pour mettre fin à des décennies de sanctions économiques et politiques américaines, et en novembre de cette même année, les États-Unis ont retiré le Soudan de leur liste des États soutenant le terrorisme. En octobre 2021, l'armée a déposé Hamdok, avant de le réintégrer le mois suivant. Quelques semaines plus tard, un un organe exécutif civilo-militaire s'est de nouveau mis en place, déclarant son intention d'organiser des élections qui devaient installer un gouvernement purement civil dès le début de 2024. A seulement quelques mois avant la date prévue pour ces élections, le 15 avril 2023, un conflit armé éclate entre l'armée au pouvoir, dirigée par Abdel Fattah al-Burhan. dans le pays et des forces paramilitaires des FSR ( = Forces de soutien rapide), issue des milices janjawids et dirigées par un général dissident, Mohamed Hamdan Dogolo (« Hemidti »). La capitale et plusieurs autres villes sont le siège de violents combats. |
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