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Bellièvre

	Claude de Bellièvre est un antiquaire (archéologue), historien et magistrat français, né à Lyon en février 1487, mort le 2 octobre 1577. Fils de Barthélemy de Bellièvre, intendant du cardinal de Bourbon, il devint échevin de Lyon et, en cette qualité, il fit acheter par les consuls en 1529 les fameuses tables de bronze contenant un discours de l'empereur Claude, qui sont aujourd'hui encore le plus important document de l'épigraphie romaine en Gaule. En 1536, lors du passage de François l^er à Lyon, Claude de Bellièvre présenta au roi une requête pour l'établissement d'un parlement à Lyon; sa demande fut rejetée, mais François l^er le nomma procureur général au parlement de Grenoble. En 1544, devenu président de cette cour souveraine, il fut accusé de malversations, mais son innocence fut reconnue par un jugement de la cour de Toulouse qui lui octroya 10,000 livres de dommages et intérêts. En 1549, il se démit de ses fonctions, vint à Paris, fit un voyage en Italie, puis il alla se fixer définitivement à Lyon; ses concitoyens lui décernèrent le titre d'échevin honoraire et perpétuel. Bellièvre se mit à étudier les antiquités lyonnaises et il réunit des monuments de toutes sortes, marbres, inscriptions, bas-reliefs qu'il voulait publier sous le titre de Lugdunum priscum. (E, B.).
	Pompone de Bellièvre, seigneur de Grignon, est un homme d'Etat et diplomate français, né à Lyon en 1529, mort à Paris le 7 septembre 1607. Issu d'une famille de robe longue et élevé aux universités de Toulouse et de Padoue, il obtint, au bout de quelques années, une charge de conseiller au parlement de Chambéry après l'annexion de la Savoie à la France. Reçu lieutenant-général du bailliage de Vermandois au siège de Laon (13 mars 1562), il ne tarda pas à être envoyé aux Grisons en qualité d'ambassadeur ordinaire, charge qu'il remplit avec distinction du mois d'avril 1564 à décembre 1565. Deux ans auparavant, en août 1562, il avait déjà rempli une mission auprès des cantons suisses, en qualité de «Juge délégué par Sa Majesté en la journée de marche tenue à Payerne » (Cf. Mémoire des frais faiets à la journée de Payerne par M. de Bellièvre, Bibl. Nat., f. fr. 16024, p. 95). En 1564, il contribua puissamment à renouveler l'alliance des trois ligues Grises avec la France, tandis que ses collègues, François de Scepeaux, maréchal de Vieilleville, et Sébastien de l'Aubespine, évêque de Limoges, ambassadeurs extraordinaires, y travaillaient en Suisse. Pendant son séjour à Coire, il entra en contestations avec l'ambassadeur d'Espagne, comte Jean d'Anguisciola, et sut maintenir, à la force du poignet, les prérogatives que la France avait obtenues des Grisons depuis un demi-siècle (cf. Wicquefort, l'Ambassadeur et ses fonctions; Cologne, 1640). En récompense de ses services, il passa en Suisse, en mars 1566, en qualité d'ambassadeur ordinaire, fonctions dans lesquelles il succédait à Nicolas de la Croix, abbé d'Orbais, et qu'il remplit sans interruption jusqu'en janvier 1571. Ce fut au cours de cette ambassade qu'il reçut l'avis de sa nomination à la charge de lieutenant général en la sénéchaussée de Laon, puis de président au siège présidial de cette ville, fonctions qu'il n'eut d'ailleurs jamais le loisir de remplir et pour lesquelles il fut dispensé de prêter serment. La Saint-Barthélemy, en effet, avait eu son contre-coup aux Ligues de Suisse, et protestants et catholiques étaient sur le point d'en venir aux mains. Bellièvre y fut dépêché en toute hâte (Instruction à M. de Bellièvre allant en Suisse, Bibl. Nat. 500 Colb. 427, p. 155 et f. fr. 15902, p.194) en qualité d'ambassadeur extraordinaire cette fois (novembre 1572 à mars 1573) et vit sa négociation couronnée de succès (Proposition de M. de Bellièvre aux Suisses sur la mort de l'Admiral de Colligny et depuis de la Saint-Barthélemy). Conseiller d'Etat depuis le 1^er juilllet 1570, il accompagna Henri d'Anjou en Pologne, en qualité d'ambassadeur de Charles IX et procura son retour en France par sa négociation avec l'empereur, puis il accomplit en Suisse (août 1574) une dernière mission (Lettres de créance; Mantoue, 3 août) peu connue, car en cette occasion il a été confondu avec son frère Jean de Bellièvre, seigneur de Hautefort, qui était effectivement ambassadeur ordinaire à Soleure depuis quelques mois. Surintendant des finances en récompense de ses longs services (1575), président au parlement de Paris (8 avril 1576) en remplacement de René Baillet, il dut, pour faire face à ses, nombreuses occupations, résigner ces dernières fonctions aux mains de Barnabé Briçon (août 1580) qui les lui paya 60,000 livres. Entre temps, il avait été député par le roi, en compagnie de La Fin-la-Nocle, de d'Espaux et de la Neuville, représentants du duc d'Alençon, auprès du prince de Condé qui entrait en France avec son armée et qu'ils rencontrèrent à Charmes dans les Vosges (3 janvier 1577 [v. 500, Colb. 8, p. 7]), mais ils ne parvinrent pas à l'arrêter, car Bellièvre, soupçonné de travailler les reîtres et les Suisses en faveur de Henri III, au lieu de traiter de la paix, fut gardé à vue pendant tout le temps qu'il séjourna au camp huguenot (Mémoires de la Huguerye, I, pp. 364-399). Envoyé peu après en Angleterre pour tenter d'obtenir la grâce de Marie Stuart, il dut rentrer en France sans avoir rien obtenu, se retira à Grignon après la journée des Barricades (1588) et abandonna sa charge de surintendant des finances à François d'O. Mais, Henri III mort, il ne tarda pas à rendre d'éclatants services à son successeur. Grâce à la grande influence qu'il avait conservée auprès des cantons suisses, il parvint, le 2 août 1589, à retenir auprès du nouveau roi les contingents des Ligues qui étaient sur le point de l'abandonner. Il prit aussi une part active aux conférences de Suresnes (avril 1599) et fut, avec Sillery, l'un des négociateurs de la paix de Vervins (1598). Cheverny mort, Bellièvre fut nommé chancelier (2 août 1599); à la vérité, les sceaux lui furent retirés en 1605, mais il n'en resta pas moins chef du conseil jusqu'à sa mort. Cette disgrâce déguisée fut particulièrement sensible au vieux ministre aux yeux duquel un « chancelier sans sceaux n'estoit qu'un apotiquaire sans sucre » (B. N., Pièces originales-Bellièvre pièce 119; et Journal de Bassompierre, Réponse de M, de Bellièvre à M. de Bassompierre à Artenay). « Le dimanche 9 septembre 1607, dit Pierre de l'Estoile, mourust à Paris en sa maison messire Pompono de Bellièvie..., chancelier sans sceaux, desquels le roy l'avait deschargé quelques temps auparavant à cause de son âge, ne lui ayant rien osté que l'exercice et la peine et laissé le proufit, dont toutefois le bonhonme ne se pouvait contenter, l'ambition estant ordinairement le dernier qui meurt en un vieil courtisan comme lui, honoré des rois de grandes et belles charges dont il s'est toujours dignement et vertueusement acquitté. » Nicolas Pasquier dit de lui qu'il « étoit le plus homme de bien [...] dans le conseil du roi, car il ne vouloit que choses bonnes, justes et honnêtes. » (Rott).
	Nicolas Bellièvre, seigneur de Grignon, est le troisième fils du chancelier Pompone, né le 21 août 1583, mort à Paris le 8 juillet 1650. Reçu conseiller au parlement de Paris le 21 août 1602 avec dispense d'âge, il fut nommé procureur général au dit parlement, en remplacement de Jacques de la Guesle le 11 janvier 1612, et président à mortier le 13 mars 1614. S'étant démis de ses fonctions en faveur de son fils aîné, Pompone II, il fut nommé conseiller d'Etat ordinaire et devint doyen des conseils du roi. Il était le gendre du chancelier de Sillery que l'on accusait sous main d'avoir enlevé les sceaux au vieux Pompone de Bellièvre.. (Rott).
	Pompone Il de Bellièvre, seigneur de Grignon, est un homme d'Etat et diplomate français, né en 1606, mort le 13 mars 1657. Fils de Nicolas et petit-fils du chancelier de Bellièvre, il fut successivement conseiller au parlement de Paris (22 février 1629), maître des requêtes (26 août 1631), président à mortier sur la démission de son père (novembre 1642), conseiller d'Etat, puis premier président au parlement de Paris (1651). Il se prépara de bonne heure à la carrière diplomatique, et le roi avait le dessein de l'envoyer en Suisse comme ambassadeur ordinaire (décembre 1633), mais au dernier moment, il fut remplacé par le président Vialard (Archives des Frari à Venise. Svizzeri, 29). - Ponpone II de Bellièvre (1606-1657). En 1635, Richelieu, qui avait repris le plan d'Henri IV de confédérer entre eux les petits Etats d'Italie et de les lancer contre la maison d'Autriche, leur envoya Bellièvre en qualité d'ambassadeur extraordinaire. Parti de Paris le 12 mars 1635, il visita les cours de Turin (avril), de Parme, de Florence (octobre) de Rome (novembre) et la république de Venise, mais sa négociation ne réussit qu'imparfaitement, et s'il parvint à conclure à Rivoli, le 11 juillet, une ligue offensive et défen sive avec Victor Amédée de Savoie et Edouard Farnèse, de Parme, la diversion italienne et la campagne franco-savoyarde sur le Navilio-Grande ne procurèrent pas à la France les avantages qu'en attendait Richelieu, les alliés n'étant pas parvenus à opérer leur jonction avec le duc de Rohan qui occupait le Valteline. Deux ans plus tard, en 1637, Bellièvre était chargé d'une mission extraordinaire auprès du roi d'Angleterre (octobre), « chez qui il brouilla si bien les cartes, dit Amelot de la Houssaye, que ce bon prince ne put jamais les démêler ». Il retourna à Londres en qualité d'ambassadeur extraordinaire, en août 1646, pour offrir la médiation de Louis XIV entre Charles I^er et son parlement, mais ses efforts furent inutiles, et après avoir obtenu son audience de congé à Hamptoncourt le 7 novembre 1647, il rentra à Paris au commencement de décembre de la même année. Envoyé à la Haye, en mission extraordinaire (mars 1651), «il n'y resta que deux mois (10 mai), n'ayant pas voulu se soumettre à une question d'étiquette. Bellièvre avait épousé la fille de Claude de Bullion, surintendant des finances, qui lui avait apporté une grande fortune. Son esprit hautain lui valut beaucoup d'ennemis, mais sa charité était proverbiale, et ses fondations hospitalières lui ont survécu. (Rott).
	Pierre de Bellièvre, seigneur de Grignon, abbé de Jouy et de Saint-Vincent de Metz, prieur de Longueville, conseiller au parlement, président aux enquêtes du palais de Paris (1642), diplomate français, né en 1611, mort à Paris le 16 janvier 1683. Frère cadet de Pompone Il de Bellièvre, comme lui président au parlement, il fut ambassadeur ordinaire en Angleterre au temps même où son aîné y remplissait une mission spéciale. Une gazette de Paris du 11 février 1640 annonce l'arrivée en cette ville du seigneur de Bellièvre, ambassadeur ordinaire de S. M. en Angleterre. Il était encore à Londres en 1648. On le nommait communément « président de Grignon », et l'on attribuait à Pompone la qualification de « président de Bellièvre ». (Rott).
	Jean de Bellièvre-Hautefort, sieur d'Abbeaux, jurisconsulte et diplomate français. Frère de Pompone de Bellièvre, mais d'un autre lit, il a été d'autant plus souvent confondu avec son aîné qu'il signait comme celui-ci Bellièvre. L'erreur s'est glissée dans des documents authentiques, et l'on trouve à la Bibliothèque nationale, dans les pièces originales (Bellièvre, pièce 25), une quittance ainsi libellée : « Nous Jehan de Bellièvre, sieur de Hautefort, conseiller du Roy en son conseil privé et superintendant de ses finances (décembre 1581). » Or, ce titre de superintendant appartient an seul Pompone. Jean de Bellièvre était premier président au parlement de Grenoble lorsque le départ de son frère pour la Pologne laissa vacante la charge d'ambassadeur de France aux Ligues de Suisse. Envoyé à Soleure par Charles IX (mars 1573), Hautefort rejoignit, vers la fin du mois, ce poste pour lequel il avait été désigné dès novembre 1572 (Eidgenoessische Abshiede, 1556-1586, I, p. 506). Il quitta la Suisse en juin 1579 après avoir présenté aux cantons ses lettres de rappel. Il y fut envoyé par Henri III en qualité d'ambassadeur extraordinaire, en compagnie de François de Mandelot, vicomte de Châlons, chef de la mission, de Henri Clausse de Fleury et de Jean Grangier de Lyverdis, ambassadeurs ordinaires, ce dernier spécialement affecté 1582). Les efforts réunis de ces diplomates procurèrent, le 22 juillet 1582, le renouvellement de l'alliance de France avec les Cantons suisses et leurs alliés. Hautefort put reprendre ses fonctions à Grenoble (septembre 1582) et abandonner l'ambassade ordinaire de Soleure au sieur de Sancy. (Rott).

Dictionnaire biographique