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La Bibliothèque nationale (site Richelieu-Louvois), à Paris (IIe' arrondissement) est une bibliothèqe commencée par Charles V, qui la plaça au Louvre dans une tour dite Tour de la Librairie. Suivant un inventaire fait en 1373 par Gilles Malet, garde de la librairie du roi, il y avait alors 910 volumes. l'ancêtre de la Bibliothèque nationale fut dispersée sous Charles VI. En 1429, la bibliothèque fut achetée, pour 1 220 livres, par le duc de Bedford, qui la fit transporter en Angleterre. Sous Charles VII , elle était réduite à 850 volumes. Sous Louis XI, la Bibliothèque royale était reformée et contint jusqu'à 1890 volumes; elle s'augmenta successivement de livres provenant de la collection des ducs de Bourgogne, et des bibliothèques de Pavie et de Naples pillées par Charles VIII et Louis XII. Celui-ci la transporta au château de Blois, où les ducs d'Orléans avaient une bibliothèque particulière, dont le catalogue fut dressé par Jean de Tuilières (Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, t. V, 1843). II acheta aussi la bibliothèque de Louis de Bruges, seigneur de Gruthuyse. Le tout fut envoyé à Fontainebleau par François Ier, qui enrichit le fonds de manuscrits grecs et orientaux (on comptait alors 109 volumes imprimés et 1781 manuscrits). La collection revint à Paris en 1595, sous Henri IV, après s'être augmentée de la bibliothèque de Catherine de Médicis, et fut placée d'abord au collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Crand). Elle passa en 1604 chez les Cordeliers (dans la future Clinique de l'école de Médecine). Sous Louis XIII, en 1622, on la transféra rue de la Harpe, au-dessus de l'église Saint-Côme; et alors fut rendue l'ordonnance qui obligeait les libraires à déposer deux exemplaires des ouvrages publiés par eux à la bibliothèque du roi : elle contenait alors 11.000 imprimés et 6000 manuscrits. Sous Louis XIV, elle fut placée par Colbert, en 1666, dans deux maisons voisines de son hôtel de la rue Vivienne, rendue publique et augmentée des bibliothèques de Dupuy, de Gaignères, de Baluze, de Loménie de Brienne, du comte de Béthune, de Dufresne, de Fouquet, de nombreux manuscrits orientaux, d'estampes, de médailles, d'antiquités; à la mort du grand ministre, elle comptait 70.000 volumes. Les principales acquisitions qu'elle fit au XVIIe siècle furent : le legs des frères Dupuy (plus de 9 000 imprimés et 126 mss.), en 1657; celui du comte Hippolyte de Béthune (1923 mss.), en 1665; le don fait par Cassini (700 vol.), en 1678. D'après un inventaire fait en 1684, elle se composait de 40 000 imprimés et de 10 900 mss. En 1721, le régent la transporta dans son local de la rue Richelieu, qui faisait partie du grand palais Mazarin (ensuite nommé hôtel de Nevers), où pendant quelque temps Law avait établi ses bureaux. Elle était destinée à être publique dès 1709; mais elle ne le fut qu'en 1737. Au XVIIIe siècle, par l'acquisition des collections de Bigot (1706), de Gaignières et de Louis XIV (1715), de D'Hozier (1717 de La Marre (1718), de Colbert (1728-32), de Cangé (1733), de Ducange (1756), de Falconnet (1762), de Huet (1765), de Fontanieu (1766), d'une partie du cabinet de La Valière, etc., le nombre des imprimés en 1789 dépassait 150 000. En 1792, après la suppression des bibliothèques des couvents, ils étaient plus de 600.000. Sous la République et l'Empire, la Bibliothèque s'enrichit des dépouilles des émigrés et des couvents, ainsi que de collections enlevées aux pays étrangers, mais dont il fallut rendre une partie en 1815. Au cours du XIXe siècle, le total de ses richesses s'est élevé peut-être à un million de livres imprimés, à 80.000 manuscrits, à 1.500.000 estampes, à 100.000 médailles, outre une multitude d'antiquités et d'objets précieux provenant des trésors de Saint-Denis, de Sainte-Geneviève, de Saint-Germain des Prés, etc. Elle a continué de prospérer tout au long du XXe siècle, mais l'essentiel de ses collection a été transféré dans les années 1990 sur son nouveau site de Tolbiac (site François-Mitterrand). Le site Richelieu-Louvois continue d'abriter la majeure partie des collections spécialisées (arts du spectacle, cartes et plans, estampes et photographie, manuscrits, monnaies, médailles et antiques, etc). La Bibliothèque Nationale, côté rue des Petits-Champs. Les sections de la Bibliothèque nationale. Section des imprimés. Le Dépôt des manuscrits. Le Cabinet des titres et généalogies. Le Cabinet des estampes. Le Cabinet des cartes. La façade de la Bibliothèque nationale, vue depuis le Square Louvois. © Photos : Serge Jodra, 2008-2011. Le Cabinet des antiques Le Cabinet des médailles. François Ier est la premier roi de France qui collectionna des médailles et des pierres gravées; il les plaça à Fontainebleau. Henri II y ajouta une collection apportée en France par Catherine de Médicis. Charles IX déposa cette collection au Louvre, et créa une place de conservateur des médailles. Le Cabinet fut presque entièrement perdu pendant les troubles de la Ligue; Henri IV commença de le reformer, et Louis XIII abandonna le projet de son père. Louis XIV eut le goût des médailles; il réunit au Louvre toutes celles des maisons royales, et en composa-ce qu'on appelait le Cabinet des antiques, qu'il augmenta, en 1660, de la collection de Gaston d'Orléans. Louis XV, qui n'avait pas les nobles aspirations de son aïeul, abandonna les collections de Louis XIV, et, en 1741, en ordonna la translation à la Bibliothèque royale de Paris. Dans la décoration de ce superbe Cabinet, on plaça, aux deux extrémités, les portraits en pied de Louis XIV, copie faite d'après Rigaud, et de Louis XV. Ils en furent retirés pendant la Révolution. A la Restauration, on rétablit celui de Louis XIV, et, à la place de celui de Louis XV, on mit le portrait de Louis XVIII, peint par Ary Scheffer. Les richesses du Cabinet des médailles et antiques sont renfermées dans une suite de 9 corps d'armoires bas, en menuiserie sculptée, posés sur de grands guéridons, en bois sculpté aussi, à dessus de marbre chantournés, et que l'on croit avoir été apportés du cabinet de Louis XIV à Versailles. Chaque armoire contient une quadruple rangée de tiroirs percés de trous où sont placées les médailles. Au milieu de la salle, une armoire vitrée, posée sur une large table à dessus de marbre de plus de 4 m de long, expose aux regards une foule d'objets d'art antiques ou anciens, la plupart extrêmement curieux. Sur les armoires sont des bustes antiques, formant une série iconographique du plus grand intérêt, et, parmi quelques vases antiques aussi. Le Cabinet contient 200 000 médailles environ, et plus de 3 500 camées et pierres gravées; nul autre, excepté peut-être celui de Vienne, n'a, en pierres gravées, autant de morceaux de premier ordre, tels que : l'Apothéose d'Auguste, celui de Germanicus, la Lutte de Neptune et de Minerve pour donner le nom à la ville de Cécrops, Achille Citharède, Ie Cachet de Michel-Ange, le Vase de l'abbaye de Saint-Denis, le Portrait d'Élisabeth d'Angleterre. Comme ensemble, c'est le plus riche Cabinet du monde. Il ne fut ouvert au public qu'en 1737. Les principaux objets d'art du Cabinet des médailles et des antiques ont été gravés dans Montfaucon, Monuments de la monarchie française, et l'Antiquité expliquée; dans Millin, Monuments antiques inédits; dans Caylus, Recueil d'antiquités et surtout dans le Trésor de numismatique et de glyptique. (C. D-Y. / C. de B / Th. Lavallée). |
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