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Les circastéroïdes

Circastéroïdes (Astéroïdes*). - On connaît près de 1500 astéroïdes qui circulent dans les régions internes du Système solaire. On parle de NEOs (Near-earth objects), de NEAs (Near-earth asteroids), ou de circastéroïdes pour les désigner. Ceux que leur orbites conduisent à croiser celle de la Terre sont appelées des géocroiseurs.

Des probabilités non négligeables existent pour qu'un jour où l'autre l'un d'eux percute notre planète, sur laquelle on a d'ailleurs déjà recensé 150 cratères (récents) dus à de tels impacts. La collision est d'ailleurs aussi l'explication la plus souvent mentionnée de l'extinction massive de certaines espèces sur notre planète. L'événement violent qui s'est produit le 30 juin 1908 dans la région de la Tunguska en Sibérie et a détruit des milliers d'hectares de forêt, s'il n'a pas été occasionné par l'entrée d'un fragment de noyau cométaire dans notre atmosphère, pourrait également s'expliquer par la rencontre avec un NEO d'une centaine de mètres de diamètre. En somme, des versions superlatives de ce qui se produit quotidiennement avec la chute de ces petits fragments d'astéroïdes que sont les météorites.

Les circastéroïdes correspondent à une population à faible durée de vie. Leurs orbites sont instables sur des durées supérieures à cent millions d'années. C'est en gros le temps qu'il leur faut pour entrer en collision avec une planète tellurique ou se voir tout simplement expulsés de cette région du Système solaire par les diverses perturbations gravitationnelles qui s'y excercent. Le maintien dans le temps d'une telle population signifie donc qu'elle est renouvelée en permanence. Le taux requis est de uelques centaines d'objets de plus d'un kilomètre de diamètre tous les millions d'années.

Une conclusion cohérente avec l'idée que l'on se fait du pompage des lacunes de Kirkwood. mais ce n'est pas la seule possibilité. Certains chercheurs pensent que les circastéroïdes pourraient également être des noyaux cométaires éteints ou endormis. Puis les régions internes sont régulièrement visitées par de tels objets, il peut sembler logique d'imaginesr que certains y restent piégés par l'attraction gravitationnelle de telle ou telle planète intérieure. On sait aussi que certains noyaux cométaires (groupe de Kreutz) sont régulièrement englouties par le Soleil.

Le principal circastéroïde est 1036 Ganymède (à ne pas confondre avec le satellite galiléen). Son diamètre est de 41 kilomètres. Vient ensuite Eros, qui atteint 38 kilomètres dans sa plus grande longueur. Il pourrait exister plus de deux mille de ces objets dont la taille dépasserait le kilomètre. On distingue trois groupes de circastéroïdes : 

Les Apollos : leur demi-grand axe (distance moyenne au Soleil) est supérieur à 1 unité astronomique (UA) et leur distance à l'aphélie inférieure 1,017 UA. Cette famille, dont la période est supérieure à un an, inclut la majorité des géocroiseurs. 632 Apollos sont répertoriés.

Les Atens : leur demi-grand axe est inférieur à 1 UA et leur distance à l'aphélie est de 0, 983 UA (une valeur qui correspond à celle de la distance de la Terre au périhélie). Leur période est inférieure à un an. Certains sont des géocroiseurs. 110 Atens sont répertoriés.

Les Amors : leur distance au périhélie est comprise entre 1,017 et 1,3 UA (195 millions de kilomètres). Comme c'est aussi le cas pour certains Hungarias, ils croisent l'orbite de Mars, mais pas celle de la Terre. 636 Amors sont répertoriés.

La définition que vient d'être donnée de chacun des trois groupes de circastéroïdes est quelque peu arbitraire, et ne traduit en réalité que les caractéristiues orbitales du moment. Or celles-ci changent au fil du temps et des diverses perturbations subies par ses objets. Certains Amors peuvent très bien devenir des Apollos après quelques révolutions, et certains Atens auraient pu très bien être classés parmi les Apollos, si on les avaient découverts quelques années plus tôt. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit avec Quezalcoatl, découvert en 1953 et classé parmi les Amors, mais qui onze ans plus tôt avait encore les caractéristiques orbitales d'un Apollo... Ajoutons encore, pour ne rien arranger au tableau que deux astéroïdes du groupe Amor - Amor lui-même et Ivar -, dont les demi-grand axes dépassent 1,9 UA, pourraient quant à eux être parfaitement affiliés à la famille des Hungarias. 
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