.
-

L'Anatolie
Asie Mineure
L'Anatolie, à laquelle on donnait autrefois le nom d'Asie Mineure, et qui politiquement correspond à une grande partie de la Turquie d'Asie, est une péninsule de l'Asie occidentale, entre la mer Noire, le Bosphore, la mer de Marmara et les Dardanelles, au Nord, la mer de la Mer Egée, à l'Ouest, la Mer Méditerranée au Sud. A l'Est, elle est limitée par l'Arménie et l'Euphrate, qui la sépare de la Mésopotamie; au Sud-Est., par la Syrie. Sa superficie, en comprenant les îles de la côte, sauf Chypre, est de 503 608 kilomètres carrés, presque la superficie de la France. Cette presqu'île se présente comme un haut plateau incliné vers le Nord-Ouest, ridé de chaînons, semé de reliefs volcaniques, séparé des mers par des bourrelets montagneux qui lui valent un climat continental et une sécheresse par endroits désertique. Les côtes seules, élevées, bien découpées, frangées d'îles, surtout sur la mer Égée, jouissent, dans l'ensemble, d'un climat méditerranéen. Les cours d'eau n'ont d'autre importance que d'ouvrir par leur vallée un passage vers les hautes terres de l'intérieur. 

Le relief et les côtes.
L'Anatolie est un plateau massif, de forme quadrilatère, d'une altitude moyenne de 1000 mètres et dont la pente générale incline vers le Nord-Ouest. A l'Est se trouve la suite des montagnes qui limitent au Nord et à l'Ouest le bassin de l'Euphrate. Dans les autres parties de ses contours, elle est bornée au Nord par la mer Noire; à l'Ouest, par le Bosphore, la mer de Marmara, les Dardanelles et la mer Egée; au Sud par la Méditérranée

La surface du plateau anatolien, d'une altitude moyenne de 800 à 1200 m, est accidentée : elle présente des dépressions qui forment des bassins intérieurs et des massifs montagneux, comme le mont Argée ou Erdjiaz (Erciyez, 3917 m). Ce plateau n'est bordé par de hauts sommets qu'au Sud; ce sont les hauteurs du Taurus : elles suivent d'abord, avec les monts Ak-Dagh et Bey-Dagh, une direction Ouest-Est, mais, après le mont Metdezis et la coupure des Portes de Cilicie, elles se redressent, avec les chaînes Boudghar-Dagh et Ala-Dagh (3734 m), vers le Nord, jusque vers Sivas. Plus à l'Est, parallèlement à ce système, court l'Anti-Taurus, qui se relie par le Karabel-Dagh aux massifs arméniens. Au Nord du plateau, la chaîne Pontique ne domine la mer Noire que de 1800 à 2000 m, et de larges vallées les coupent. A l'Ouest, de petits plateaux étagés, coupés également de vallées, s'avancent jusguà la côte.

Les côtes de l'Anatolie ne sont pas très sinueuses le long de la mer Noire et de la Méditerranée; mais, par contre, le littoral de la Mer Egée est très découpé. Le rivage est en outre bordé d'une ceinture d'îles qui, pour la plupart, appartiennent à la Grèce

L'hydrographie.
L'Anatolie n'a que de petits fleuves côtiers, que l'insuffisance des pluies rend en tous temps indigents, et qui en été sont à sec. 

Les principaux fleuves de l'Anatolie, dont aucun n'a un grand débit d'eau, prennent naissance sur le plateau et traversent par des brèches le bourrelet de montagnes qui l'entourent. Ceux de ces fleuves qui vont à la mer Noire sont : le Yesilrmak (autrefois Iris), le Kyzilrmak (l'ancien Halys) et le Sakarya (le Sangarius des Anciens). 

Les cours d'eau qui portent leurs eaux à la Mer Egée sont : les ruisseaux de la Troade, immortalisés par Homère, le Gediz (l'Hérmos des Anciens), le Kuchuk-Mesedéré (autref. le Caystre) et le Büyük Menderes (le célèbre Méandre). Ils parcourent de belles et fertiles vallées et charrient à la mer de puissantes alluvions qui conquièrent peu à peu sur les flots de vastes espaces.

Les seuls tributaires importants de la Méditerranée sont  l'Aksu, qui naît en Pisidie, le Göksu, plus à l'Est, ou encore ceux  quidescendent de l'Anti-Taurus et viennent finir dans le golfe d'Alexandrette à l'angle Sud-Est de la péninsule, après avoir traversé de larges plaines d'alluvions. Ce sont : le Ceyhan (Djihoun) et le Seyhan (Sihoun), désignés dans l'Antiquité sous les noms de Pyramus et de Sarus. 

Dans les dépressions du plateau sont des marais et des lacs nombreux, ceux de Sabandja, d'Isnikgöl ou de Nicée, d'Apollonia, d'Eguerdir, surtout le Tuz Gölü, véritable chott, dont les eaux salées recouvrent une étendue de 1000 km².

Le climat.
Le climat de l'Anatolie est essentiellement continental : le haut plateau ressent successivement des froids assez vifs et des chaleurs brûlantes. Mais le climat du littoral est véritablement agréable en raison des brises de mer qui l'adoucissent dans la saison froide et le tempèrent pendant les chaleurs. Vu l'altitude, les plus hautes cimes interposées entre ce littoral et le plateau restent, chaque année, couvertes de neige pendant plusieurs mois. Les pluies sont rares dans la presqu'île la presqu'île. Le ciel y demeure souvent huit mois d'une sérénité parfaite. 



Mahmout Makal, Un village anatolien, CNRS (Terre humaine), rééd. 2010.
2271069564
.


[La Terre][Cartotheque][Etats et territoires][Histoire politique]
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2007. - Reproduction interdite.