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York
York (Eboracum) est une ville d'Angleterre chef-lieu du comté de ce nom, au confluent du Foss et de l'Ouse; 144 000 habitants, en 2012. C'est la métropole historique du Nord de l'Angleterre, demeurée le siège de l'un des deux archevêques anglicans, primat d'Angleterre; un service fluvial la relie au port maritime de Hull; les grands chemins de fer North-Eastern et Great-Northern s'y joignent. La ville est belle, tranquille, peu vivante. Les souvenirs historiques y abondent : enceinte du règne d'Edouard Ier sur fondations romaines; cathédrale Saint-Peter consacrée en 1472, en style gothique (V. plus bas).
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York : une rue bordée de maisons à colombages.
Une rue bordée de maisons à colombages près de la cathédrale de York.

Eboracum fut, à partir du IIe siècle ap. J.-C., le centre militaire des Romains en Bretagne. Les Angles en firent la capitale de leur royaume de Northumbrie et de Deirie, sous le nom d'Eoforwyc. Paulin y prêcha le christianisme, et elle devint la métropole ecclésiastique de l'île. Les Danois la prirent en 867, et elle fut dès lors éclipsée par Londres. Guillaume le Conquérant, l'ayant occupée en 1068, jugea utile de s'y faire couronner. De même, Richard IIl en 1483. Dans l'intervalle, Henri Il (1060) et Edouard II (1322) y tinrent le Parlement. En 1644, les parlementaires l'enlevèrent aux royalistes.

La cathédrale de York (York Minster)
Une première église fut bâtie à York, en 627, sur les débris d'un temple païen, par Edwin, roi de Northumberland; Oswald, successeur d'Edwin, remplaça cette construction, qui était toute en bois, par un édifice de pierre, qu'un incendie, en 741, puis les pirates danois mirent en ruines. Après la conquête de l'Angleterre par les Normands, une nouvelle église, plus importante que les premières, fut construite par les soins de l'archevêque Thomas de Bayeux : un incendie la consuma encore en 1137. Le monument actuel fut commencé en 1171 par le choeur, auquel on travailla pendant plus de vingt ans; le croisillon méridional et la salle capitulaire s'élevèrent dans la première moitié du XIIIe siècle, le croisillon septentrional en 1200, et l'on n'entreprit la nef qu'en 1201. On reconstruisit le choeur en 1361, dans un style gothique plus riche que celui des autres parties de l'édifice, et vers le même temps on éleva la tour centrale. 
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York : la cathédrale.
La cathédrale de York. A droite, détail des voussures (restaurées) d'un portail.

La cathédrale d'York est la plus vaste et la plus belle de l'Angleterre. La façade occidentale, large de 46 m est surmontée de deux tours de 58 m de hauteur. Ce qui en fait la richesse, ce n'est point, comme ailleurs, la profusion des statues, mais l'adroite combinaison des lignes architecturales, la finesse des moulures, l'abondance et l'heureuse distribution des feuillages et des fleurons, qui attestent la patience et la dextérité des sculpteurs. Au-dessus de la porte centrale, s'ouvre, au lieu de rose, une grande fenêtre, la plus riche peut-être qu'il y ait au monde, et ont on voit a pareille au fond de l'église, dans la muraille de l'Est; cette dernière, haute de 25 m, large de 10, a des vitraux de couleur exécutés en 1405 par John Thornton de Coventry. Les deux tours sont partagées en trois étages par des fenêtres élégantes. Une troisième tour carrée, couronnée de créneaux, s'élève au-dessus de la croix du transept, à une hauteur de 70 m. La salle capitulaire attenante à l'église est de forme octogone, et a 19 m de largeur; les fenêtres sont divisées par quatre meneaux très légers, et terminées à leur sommet par trois jolies roses superposées. Le plan de la cathédrale d'York est en forme de croix, et à trois nefs : les collatéraux accompagnent le transept, de la même manière que la grande nef. 

Le transept est situé à égale distance de la façade et de l'abside : celle-ci se termine carrément. Les dimensions de l'édifice sont considérables : sa longueur est de 156 m, sa largeur de 34 m (70 m au transept), et sa hauteur sous voûte de 33 m. En 1829, la cathédrale d'York fut incendiée par un matelot nommé Martin; elle fut encore la proie des flammes en 1840, par suite de l'imprévoyance d'un ouvrier : la restauration est aujourd'hui achevée. Parmi les objets d'art que l'église renferme, on remarque les mausolées de l'évêque Scrope et de sir George Saville, et le jubé, morceau de sculpture d'une exquise délicatesse, orné des statues des rois d'Angleterre depuis Guillaume I jusqu'à Henri VI

Les autres monuments.
Une grande partie des anciennes murailles de York susbsistent encore. Elles sont percées par quatre portes principales, appelées barres (bars). Bootham bar (photo ci-dessous) date du XIe siècle. Elle a été construite presque exactement sur l'emplacement de la porte Nord-Est d'Eboracum, la colonie romaine qui allait devenir York.

Citons encore les ruines de l'abbaye Saint-Mary (de 1056), les églises de Tous-les-Saints, Saint-Margaret, Saint-Wilfrid (catholique); le château, la tour Clifford érigée par Guillaume le Conquérant sur des substructions romaines, l'Hôtel de ville, le palais archiépiscopal situé dans le village voisin de Bishopthorpe, le château Howard dans les environs, etc. 
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York : Bootham Bar.
La Bootham Bar et, ci-dessous : la Tour Clifford, à York. Images : The World Factbook.
York : Clifford Tower.
Franç. Dracke, Historical antiquities or the City of York, Londres, in-fol.; Britton, Antiquities cathedrals of England, in-40; Wiebekink, les Cathédrales d'York et de Reims comparées, in-fol. B.
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Dictionnaire Villes et monuments
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