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N’Djamena,
capitale du Tchad,
est la plus grande ville du pays et son principal centre administratif,
économique et culturel. Elle est située à l'extrême ouest du Tchad,
à la confluence du fleuve Chari et de la rivière Logone, qui forment
une frontière naturelle avec le Cameroun
voisin. En face de N’Djamena, de l'autre côté du fleuve Chari, se trouve
la ville camerounaise de Kousséri, avec laquelle elle entretient des échanges
commerciaux importants.
Le climat de N'Djamena
est semi-aride, typique de la région du Sahel, avec deux saisons bien
distinctes : une saison des pluies, de juin à septembre, où les précipitations
sont modestes mais essentielles pour la région, et une longue saison sèche
qui s'étend d'octobre à mai, caractérisée par des températures élevées
et une humidité faible. Pendant la saison sèche, les températures peuvent
dépasser 40 °C. En raison de sa proximité avec le désert du Sahara,
N'Djamena est exposée aux tempêtes de sable, particulièrement au début
de la saison sèche. Sur le plan environnemental, N'Djamena subit les effets
de la désertification et du changement climatique. Les saisons des pluies
de plus en plus irrégulières, l'assèchement des rivières, et l'avancée
du désert posent des défis supplémentaires à la ville, affectant l'agriculture
dans les environs et accentuant la pression sur les ressources en eau.
La croissance rapide
de la population de N'Djamena, qui compte environ 1,5 million d'habitants,
exerce une forte pression sur les infrastructures et les services de base.
L'urbanisation rapide a mené à l'émergence de quartiers informels, souvent
dépourvus d'accès adéquat à l'eau potable, aux soins de santé, Ã
l'éducation, et aux installations sanitaires. La ville connaît également
des problèmes de circulation et de pollution, dus en grande partie Ã
l'absence de planification urbaine et aux infrastructures vieillissantes.
Pour répondre à ces défis, des projets de modernisation ont été entrepris,
notamment avec la construction de routes, de logements sociaux et d'équipements
publics. Cependant, les ressources limitées du gouvernement et l'instabilité
politique rendent difficile une amélioration substantielle des conditions
de vie des habitants de N'Djamena. En raison de sa proximité avec des
zones instables, comme le bassin du lac Tchad, N'Djamena est confrontée
à des menaces sécuritaires liées aux groupes armés, notamment le groupe
Boko Haram, qui opère dans la région.
Histoire
de N'Djamena.
N'Djamena fut fondée
en 1900 sous le nom de Fort-Lamy par les forces coloniales françaises,
en l'honneur du commandant François Joseph Amédée Lamy, un officier
mort au combat contre l'armée du chef de guerre Rabah al-Zubayr. La bataille
de Kousséri, près de l'actuelle N'Djamena, permit aux Français de prendre
le contrôle de la région du bassin du lac Tchad. En établissant Fort-Lamy,
les autorités coloniales souhaitaient sécuriser leur domination dans
la région et développer un poste militaire et administratif. Durant la
période coloniale, Fort-Lamy devint un centre administratif important
pour le Tchad, qui faisait partie de l'Afrique-Équatoriale française
(AEF), une fédération de colonies françaises regroupant également le
Gabon,
le Congo-Brazzaville
et l'Oubangui-Chari (actuelle République
Centrafricaine).
Des infrastructures de base furent construites pour faciliter le contrôle
colonial et renforcer la fonction administrative de la ville.
Le Tchad obtint son
indépendance de la France en 1960, avec Fort-Lamy comme capitale du nouvel
État indépendant. Cependant, la ville changea de nom en 1973, devenant
officiellement N'Djamena, ce qui signifie "repos" ou "lieu de repos" en
arabe
tchadien. Ce changement de nom, initié par le président François Tombalbaye,
s'inscrivait dans une politique de renforcement de l'identité culturelle
tchadienne et d'affirmation post-coloniale. L'histoire contemporaine de
N'Djamena est ensuite marquée par une succession de conflits et de guerres
civiles qui ont touché le Tchad, en particulier à partir des années
1970. La ville a subi de lourds dommages durant la guerre civile tchadienne
(1965-1979) qui opposait le gouvernement central aux rebelles du nord.
En 1979, des combats violents éclatèrent même dans les rues de N'Djamena,
qui fut gravement affectée par la violence, entraînant des destructions
et des déplacements de population.
Dans les années
1980, Hissène Habré prit le pouvoir et établit un régime autoritaire,
avec N'Djamena comme base de son gouvernement. Ce régime fut lui-même
renversé en 1990 par Idriss Déby, qui dirigea le pays pendant plus de
30 ans jusqu'à sa mort en 2021. Sous le gouvernement de Déby, N'Djamena
connut un certain développement, bien que la ville ait continué de faire
face à l'instabilité et aux tensions politiques, avec des tentatives
de coup d'État et des attaques de groupes rebelles. Aujourd'hui, N'Djamena
est le centre politique, économique et culturel du Tchad. Elle abrite
toutes les institutions gouvernementales, les ambassades, ainsi que des
organisations internationales et des ONG. En raison de sa situation géographique,
elle est aussi une plaque tournante pour les échanges entre le Tchad,
le Cameroun, le Nigeria
et d'autres pays voisins, bien que les infrastructures soient limitées. |
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