.
-

Tchad
République de Tchad

15 00 N, 19 00 E
Le Tchad est un Etat d'Afrique, situé au Sud du Sahara et enclavé entre le Niger, la Libye, la Centrafrique, le Soudan, le Cameroun et le Nigeria. D'une superficie de 1,284 million de km², le pays occupe une vaste dépression semi-désertique s'élevant doucement vers l'Est en direction du massif de l'Ennedi, et vers le Nord, où se trouve le massif du Tibesti, qui culmine à 3415 m (Emi Koussi). Au Sud se trouve la bassin du lac Tchad, traversé par le fleuve Chari. Population totale : 17 millions d'habitants environ. C'est une république est divisée en 22 régions :

Les régions du Tchad

Bahr el Gazel
Batha
Borkou
Chari-Baguirmi
Ennedi
Guera
Hadjer-Lamis
Kanem
Lac
Logone Occidental
Logone Oriental
Mandoul
Mayo-Kebbi Est
Mayo-Kebbi Ouest
Moyen-Chari
Ouaddai
Salamat
Sila
Tandjile
Tibesti
Ville de N'Djamena
Wadi Fira

-Carte du Tchad.
Carte du Tchad. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une grande carte).

Géographie physique du Tchad

Relief et topographie.
Le nord dĂ©sertique  couvre environ la moitiĂ© du pays et comprend le vaste dĂ©sert du Sahara, avec des dunes de sable, des plateaux rocheux et des massifs montagneux. Le point culminant du Tchad est le massif du Tibesti, situĂ© Ă  l'extrĂŞme nord-ouest. Le sommet de ce massif, l'Emi Koussi, atteint 3415 mètres d'altitude.

Le centre aride (Sahel) est composé de steppes semi-arides avec des plateaux, des plaines sableuses et quelques chaînes de montagnes isolées, comme les monts Guéra.

Le sud tropical et subtropical se compose de savanes et de prairies, propices à l'agriculture. Les plaines fertiles du sud sont traversées par de nombreux cours d'eau.

Hydrographie.
Le lac Tchad, un grand lac peu profond situé à l'ouest du pays, partagé avec le Niger, le Nigeria et le Cameroun. Autrefois l'un des plus grands lacs d'Afrique, sa surface a diminué de façon drastique en raison de la sécheresse et de l'irrigation. En plus du lac, le Tchad compte plusieurs rivières saisonnières comme le Logone et le Chari, qui se jettent dans le lac Tchad.

Climat.
Le Nord du Tchad a un climat désertique très aride avec des températures extrêmes et très peu de précipitations (moins de 50 mm par an). Au centre, on trouve un climat semi-aride avec une saison sèche longue et une courte saison des pluies. Le sud connaît un climat tropical avec une saison des pluies (mai à octobre) et une saison sèche. Les précipitations y sont plus abondantes (800 à 1200 mm par an).

Biogéographie du Tchad

Le Tchad s'Ă©tend des rĂ©gions sahariennes arides du nord aux savanes humides du sud, englobant ainsi plusieurs domaines biogĂ©ographiques distincts. Sa position intermĂ©diaire entre les Afrotropiques et les zones arides nord-africaines fait jouer au pays un rĂ´le important dans les routes migratoires de nombreuses espèces d'oiseaux transsahariens. 

Au nord, le Sahara domine avec des paysages hyperarides, des montagnes isolées comme le massif du Tibesti, et une végétation quasi inexistante à l'exception de quelques oasis. Le Tibesti, formé d'anciens volcans, héberge des espèces endémiques rares comme le lézard Acanthodactylus boueti, adaptées à l'aridité extrême. On y trouve également des reliques d'espèces paléotropicales conservées dans des micro-habitats plus humides, notamment dans les oueds.

En descendant vers le centre, on rencontre la bande sahélienne qui s'étend horizontalement du Lac Tchad à l'ouest jusqu'aux confins de l'Ennedi à l'est. Cette zone de transition entre le désert et la savane est dominée par des steppes herbeuses, des acacias, et des espèces fauniques adaptées à la sécheresse, comme la gazelle dorcas ou l'oryx algazelle, autrefois largement présent mais désormais menacé. Les fluctuations climatiques et anthropiques y influencent fortement la dynamique des écosystèmes.

Le bassin du Lac Tchad, bien que affecté par un assèchement progressif, reste un haut lieu de biodiversité. C'est un refuge pour de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs et aquatiques, notamment des flamants roses, des canards siffleurs et des pélicans. La végétation aquatique y est abondante, dominée par les typhas, les nénuphars et les papyrus. Le lac et ses affluents hébergent aussi des poissons endémiques comme le Citharinus citharus.

Dans le sud du Tchad, le climat devient progressivement tropical, avec des précipitations plus abondantes favorisant l'émergence d'écosystèmes de savanes boisées, de forêts-galeries et de zones humides saisonnières. C'est dans cette zone que se concentre la plus grande richesse faunique du pays. Les grands mammifères comme les éléphants, les girafes, les lions, et les hippopotames y trouvent refuge, notamment dans les parcs nationaux tels que Zakouma. Cette région constitue également un carrefour biogéographique important entre les espèces soudaniennes et guinéennes.

La diversité des écosystèmes tchadiens est aussi influencée par l'activité humaine, notamment le pastoralisme nomade, l'agriculture itinérante, et les feux de brousse. Ces activités peuvent modifier les équilibres écologiques et favoriser la fragmentation des habitats. Néanmoins, certaines zones restent relativement préservées grâce à leur inaccessibilité géographique ou à des efforts de conservation, comme ceux entrepris dans les aires protégées.

Géographie humaine du Tchad

Population.
Le Tchad est un pays vaste (environ 1,28 million de km²) mais faiblement peuplĂ©, avec une population d'environ 17 millions d'habitants (2023). La densitĂ© de population est très inĂ©gale Ă  travers le pays. Le Nord est très peu peuplĂ© en raison de l'ariditĂ© extrĂŞme. Les habitants y sont principalement des nomades, vivant dans des oasis ou pratiquant l'Ă©levage transhumant. Dans le Centre, la population est plus nombreuse, surtout autour des rares points d'eau et dans les villes comme AbĂ©chĂ©. L'Ă©levage et l'agriculture extensive y sont les principales activitĂ©s. Le Sud est la rĂ©gion est la plus peuplĂ©e du pays, avec des densitĂ©s plus Ă©levĂ©es grâce aux terres plus fertiles. 

L'urbanisation est encore faible au Tchad, avec environ 25% de la population vivant en milieu urbain. Les villes de N'Djamena, Moundou et Sarh concentrent une grande partie de la population. L'agriculture y est dominante.  Le Tchad accueille de nombreux rĂ©fugiĂ©s en raison des conflits dans les pays voisins (Soudan, RĂ©publique centrafricaine). L'Ă©ducation, la santĂ© et l'accès Ă  l'eau potable restent limitĂ©s, surtout dans les rĂ©gions rurales.

Quelques-unes des principales villes du Tchad

• N'Djamena (721 000 habitants),  la capitale du Tchad, est situĂ©e Ă  l'extrĂŞme ouest du pays, au bord du fleuve Chari, face Ă  la ville camerounaise de Kousseri. Elle est Ă  la fois le centre politique, administratif, Ă©conomique et culturel du pays. Sa population est en constante augmentation, marquĂ©e par une urbanisation rapide, souvent non planifiĂ©e. N'Djamena concentre les institutions gouvernementales, les ambassades, ainsi que les principales universitĂ©s et centres de recherche. L'Ă©conomie urbaine repose sur le commerce, les services, et dans une moindre mesure l'industrie, notamment agroalimentaire. Le port fluvial sur le Chari facilite les Ă©changes avec le Cameroun. La ville joue un rĂ´le central dans les dynamiques migratoires internes, attirant des populations issues de zones rurales confrontĂ©es Ă  l'ariditĂ© ou Ă  l'insĂ©curitĂ©.

• Moundou (135 200 hab.), située au sud-ouest du pays, dans la région du Logone Occidental, est la deuxième ville du Tchad par sa taille et son importance économique. Elle est le principal centre industriel du pays, notamment grâce à la présence de la Brasserie du Logone et d'autres industries agroalimentaires. Moundou est également un carrefour commercial important entre le Tchad, le Cameroun et la République centrafricaine. Son économie repose sur l'agriculture, avec la culture du coton, du mil et du manioc, ainsi que sur la transformation des produits agricoles. La ville bénéficie d'un climat relativement plus humide, ce qui favorise son développement agricole.

• Sarh (103 000 hab.), située au sud-est du pays sur le fleuve Chari, est un ancien centre colonial important, historiquement liée à la culture du coton. Elle reste aujourd'hui un pôle agro-industriel majeur, avec des usines de transformation du coton, du sucre et d'autres produits vivriers. Le climat tropical et les terres fertiles font de Sarh une des principales régions agricoles du pays. La ville possède aussi une vie culturelle animée, notamment en musique et danse traditionnelle. Elle est desservie par une route bitumée et un aéroport régional, facilitant les échanges avec N'Djamena et les régions voisines.

• Abéché (74 000 habitants), principale ville de l'est du pays, est située dans une zone sahélienne proche du Ouaddaï. Elle est un ancien sultanat et demeure un centre culturel et religieux important, notamment pour l'islam. Aujourd'hui, Abéché joue un rôle stratégique dans le commerce transsaharien, le bétail, et le transport de marchandises vers le Soudan. Elle est également une base logistique essentielle pour les opérations humanitaires, en raison de sa proximité avec les camps de réfugiés soudanais du Darfour. La ville a conservé une structure urbaine traditionnelle mêlée à des infrastructures modernes en développement.

• Doba, localisée dans le sud-est, est aujourd'hui connue pour être au coeur de la région pétrolière du Tchad. Elle est le point de départ de l'oléoduc reliant les champs pétrolifères à Kribi au Cameroun. Cela lui confère un rôle stratégique dans l'économie nationale. Toutefois, malgré cette richesse énergétique, la ville reste confrontée à des défis de développement local, notamment en matière d'infrastructures et de redistribution des ressources. Doba est aussi un centre agricole actif, avec une production importante de manioc, de sésame et de mil.

• Mongo, capitale de la région du Guéra, est située dans le centre du pays, dans une zone de transition entre le Sahel et le sud verdoyant. C'est une ville importante pour l'agriculture de subsistance, et un centre de collecte pour les produits vivriers destinés aux marchés du nord. Elle connaît une croissance démographique relativement rapide, portée par les migrations internes. Mongo possède une certaine importance religieuse et sociale dans la région du Guéra, notamment en tant que siège d'autorités administratives et religieuses.

• Faya-Largeau, principale ville du nord du Tchad, est située dans le désert du Borkou. Elle joue un rôle stratégique majeur en raison de sa position dans le Sahara central. Elle est le centre principal d'approvisionnement pour les zones sahariennes et pour les bases militaires tchadiennes. Faya est aussi un centre historique de commerce caravanier, notamment pour le sel et les dattes. Son isolement géographique est compensé par sa fonction de carrefour logistique pour les opérations militaires et minières.

• Ati, au centre du pays, est un centre administratif important du Batha. Elle est située dans une zone sahélienne où l'économie repose principalement sur l'élevage et le petit commerce. Ati sert de relais entre N'Djamena et les régions de l'est. La ville connaît des pressions démographiques liées à l'exode rural et joue un rôle croissant dans les politiques de développement rural et de décentralisation.

• Pala, dans le Mayo-Kebbi Ouest, est une ville frontalière proche du Cameroun, connue pour ses gisements d'or et son évêché catholique historique. Elle constitue un point de passage stratégique pour les échanges commerciaux et culturels entre le Tchad et le Cameroun. Elle est aussi un centre agricole actif, en particulier pour le riz et le coton.

• Bongor, dans la région du Mayo-Kebbi Est, est située sur le fleuve Logone. Elle bénéficie d'un accès fluvial et de terres fertiles, ce qui en fait un centre important pour le commerce agricole. La ville est réputée pour son marché transfrontalier avec le Cameroun et pour ses activités de pêche. Elle joue aussi un rôle administratif régional et possède plusieurs infrastructures scolaires et sanitaires.

--
Groupes ethniques et culture.
Le Tchad est extrêmement diversifié sur le plan ethnique, avec plus de 200 groupes ethniques, ce qui se reflète dans une grande variété de langues, coutumes et modes de vie. Au nord, on trouve les groupes arabo-berbères (Zaghawa, Arabes) et nilo-sahariens (Toubous), qui sont majoritairement nomades ou semi-nomades et pratiquent l'élevage. L'islam est la religion dominante. Au cent, vivent les groupes Sara, Hadjarai et autres peuples du Sahel, qui sont majoritairement sédentaires et se consacrent à l'agriculture et à l'élevage.

Les langues parlĂ©es au Tchad tĂ©moignent de cette diversitĂ© : l'arabe tchadien et le français sont les langues officielles, mais de nombreuses langues nationales comme le sara, le kanembou, le gorane, le zaghawa ou le ngambay sont utilisĂ©es quotidiennement dans les Ă©changes locaux. Chaque rĂ©gion, chaque ethnie possède des dialectes spĂ©cifiques, transmis par tradition orale, souvent sans  Ă©criture formelle. La littĂ©rature orale tient une place centrale dans la transmission culturelle, Ă  travers les contes, les proverbes, les Ă©popĂ©es et les chants rituels.

Les religions dominantes au Tchad sont l'islam, majoritaire surtout dans le nord et le centre, et le christianisme, prédominant dans le sud. À cela s'ajoutent des religions traditionnelles africaines encore bien vivantes, fréquemment intégrées de manière syncrétique aux grandes religions. Les rituels liés à l'initiation, aux funérailles, à la guérison ou à la divination occupent une place importante dans la vie communautaire, notamment chez les peuples comme les Moundang, les Massa ou les Hadjerai.

L'artisanat tchadien est varié et reflète les ressources locales et les traditions ancestrales. Dans le nord saharien, les Touaregs et Toubous sont connus pour leurs bijoux en argent, leurs objets en cuir et leurs tissages. Les populations sahéliennes produisent des poteries, des objets en bois sculpté, des paniers tressés et des instruments de musique comme le balafon ou le tambour. Le travail du coton et des tissus teints, notamment chez les peuples du sud, constitue aussi un savoir-faire transmis de génération en génération.

La musique et la danse accompagnent les cérémonies religieuses, les mariages, les fêtes villageoises et les rites de passage. Chaque groupe ethnique possède ses instruments traditionnels, tels que les tam-tams, les flûtes en roseau, les arcs musicaux ou les harpes à calebasse. La danse est généralement collective, rythmée par des percussions, et porte une charge symbolique forte liée à l'histoire ou aux mythes cosmogoniques du groupe. Des artistes contemporains, comme Mounira Mitchala ou Sultan, mêlent aujourd'hui ces racines traditionnelles à des influences modernes comme l'afrobeat, le reggae ou le rap.

La cuisine tchadienne repose sur des produits de base comme le mil, le sorgho, le riz, la pâte d'arachide, le poisson du Lac Tchad ou la viande de boeuf et de chèvre. Les plats varient fortement entre le nord, où l'on trouve des mets à base de lait caillé, de dattes et de viandes grillées, et le sud, plus riche en sauces, légumes, et plats mijotés. Le boule, pâte de mil ou de sorgho servie avec des sauces, est un aliment emblématique partagé dans presque toutes les régions.

La société tchadienne est encore largement structurée autour des communautés rurales, où les liens de parenté, de chefferie et de solidarité jouent un rôle central. Les mariages sont souvent arrangés dans un cadre familial élargi, et les cérémonies sont marquées par des chants, des cadeaux, et des rituels symboliques. Dans les villes, une modernisation progressive des modes de vie s'opère, notamment chez la jeunesse urbaine qui s'approprie des codes culturels globaux tout en maintenant des attaches locales fortes.

L'habillement traditionnel varie selon les zones géographiques. Dans le nord musulman, les hommes portent souvent des boubous et des turbans, tandis que les femmes arborent des voiles colorés. Dans le sud, les vêtements sont généralement plus courts, en tissu wax ou pagne. Certaines populations pratiquent encore des formes de scarification ou de tatouage, considérées comme signes d'identité ethnique ou d'initiation.

La culture tchadienne est aujourd'hui confrontée à des défis importants, tels que l'uniformisation culturelle due aux médias internationaux, la marginalisation de certaines langues et traditions locales, ou encore la fragilité des institutions culturelles. Cependant, plusieurs initiatives locales et internationales cherchent à préserver ce patrimoine, notamment à travers des festivals, des musées comme le Musée national de N'Djamena, ou des programmes d'éducation bilingue et culturelle.

Économie et activités humaines.
L'économie du Tchad, handicapée par l'enclavement du pays et par son instabilité politique, est essentiellement agricole. L'agriculture et l'élevage représentent une grande partie de l'emploi et des revenus, surtout dans le sud et le centre. Au moins 80% de la population du Tchad doit compter sur l'agriculture de subsistance et l'élevage pour sa subsistance. Historiquement, le commerce à travers le désert a joué un rôle majeur, notamment pour les populations du nord.

Le pays s'appuie sur l'aide étrangère et les capitaux étrangers pour la plupart des secteurs public et privé des projets d'investissement du secteur. Il bénéficie notamment, depuis 2000 ,de grands projets d'investissement étrangers (américains et chinois) dans le secteur pétrolier, surtout dans la région de Doba, au sud. La production de pétrole a démarré fin 2003 et le Tchad a commencé à exporter son pétrole en 2004. Le coton, le bétail et la gomme arabique constituent l'essentiel des exportations non pétrolières.

Les envois de fonds de ressortissants expatriés sont également une source importante de revenus, malgré les perturbations occasionnées par la révolution en Libye, où vit une part notable de la population émigrée.

Le Tchad reste aujourd'hui confronté à une pauvreté généralisée, à une économie gravement affaiblie par les bas prix internationaux du pétrole, et aux insurrections menées par des rebelles et des terroristes dans le bassin du lac Tchad.

Cartes du Tchad.

Topographie du Tchad.
Topographie
Divisions administratives du Tchad.
Divisions administratives
Population du Tchad.
Densité de population
Ethnographie du Tchad.
Ethnographie
Economie du Tchad.
Activités économiques
Lac Tchad.
Le lac Tchad (1970)
Cliquer sur les miniatures pour afficher les cartes.
.


Etats et territoires
[La Terre][Cartotheque][Tableaux de bord][Histoire politique]
[Aide][Recherche sur Internet]

©Serge Jodra, 2005 - 2024. - Reproduction interdite.