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(ex-Congo-Brazzaville) |
Les
royaumes précoloniaux.
Avant l'arrivée des Européens, la région était habitée par divers groupes ethniques, dont les Kongo, les Téké, et les Mboshi. Ces peuples avaient développé des royaumes et des sociétés bien organisées : • Le Kongo. - Fondé vers le XIVe siècle, ce puissant royaume s'étendait sur une grande partie de l'actuelle République du Congo, ainsi que sur des territoires en Angola, en République Démocratique du Congo et au Gabon. Sa capitale était Mbanza Kongo (actuel Angola). Le Kongo était un centre de commerce important et avait des relations avec les Européens dès le XVe siècle.La période coloniale française. L'histoire moderne du Congo commence avec l'exploration européenne et l'intérêt des français pour cette vaste région date des explorations de Du Chaillu, en 1856 à 1859, qui visita le bassin inférieur de l'Ogôoué. Entre 1862 à 1874, les Français Serval, marquis de Compiègne et Alfred Marche, et l'Anglais Walker avaient reconnu son cours dans sa moitié inférieure, environ jusqu'au confluent de l'Ivindo. Il était réservé à Savorgnan de Brazza de compléter cette oeuvre d'exploration et d'attacher son nom à ce qui allait vite devenir une colonie nouvelle par la conception d'une politique originale, initialement faite de séduction, de patience, d'humanité. Il s'agissait non plus d'opprimer les indigènes, mais de nouer avec eux des relations durables et sûres. Dans deux explorations successives (de 1875 à 1878 et de 1879 à 1882), Brazza a obtenu les résultats suivants : exploration de l'Ogôoué jusqu'à la chute infranchissable de Poubara, et de son affluent la Passa; découverte du cours de l'Alima, affluent de droite du Congo; fondation de Franceville, sur la Passa, dans le Haut-Ogôoué; exploration du moyen Congo sur la rive droite et fondation de Brazzaville, au sommet de l'escalier du Congo; traité avec le roi Makoko Makoko des Téké, qui donnait à la France droit de souveraineté sur le territoire environnant de Brazzaville et de protectorat sur ses États, qui s'étendaient sur les deux; rives du Congo entre Brazzaville et le confluent de l'Oubangui; découverte du Niari, dont la vallée ouvre, entre le Congo et l'Ogôoué, une voie de pénétration plus directe et, plus facile. n 1882, la région devient officiellement une colonie française. Brazzaville, fondée par de Brazza en 1880, devient la capitale. Les bonnes intentions, certainement sincères, de Brazza, se sont très rapidement heurtés aux intérêts des sociétés coloniales qui obtiennent en 1898 son renvoi, et se rendent responsables d'exactions tellement nombreuses qu'elles en émeuvent même la métropole. En 1907 les compagnies concessionnaires voient leur pouvoir restreint. Le Congo devient une partie de l'Afrique équatoriale française (AEF) en 1910, un regroupement de colonies comprenant aussi le Gabon, le Tchad et l'Oubangui-Chari (aujourd'hui République Centrafricaine). La colonisation française est marquée par une exploitation intense des ressources naturelles et humaines, notamment par le travail forcé. Les populations locales subissent une grande oppression, ce qui mène à plusieurs révoltes, comme en 1928, après que soient morts à la tâche plus 17 000 personnes lors de la construction de la ligne de chemin de fer Brazzaville-Océan. Ces révoltes réprimées par les autorités coloniales. Des aspirations à l'indépendance s'expriment dès le lendemain de la Première Guerre mondiale, mais il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la France concède, dans le cadre de l'Union Française, l'existence d'une vie politique locale (assemblée territoriale, représentation du Congo au Parlement). Brazzaville devient la capitale symbolique de la France libre après la défaite de la France en 1940. La Conférence de Brazzaville en 1944, organisée par le général De Gaulle, annonce des réformes pour les colonies françaises, sans toutefois leur accorder l'indépendance. Dans les années 1950, des mouvements nationalistes commencent à émerger. En 1958, à la suite d'un référendum organisé par la France, le Congo devient une république autonome au sein de la Communauté française, avec Fulbert Youlou comme Premier ministre. Le Congo-Brazzaville
indépendant.
En 1968, le capitaine Marien Ngouabi mène un coup d'État et prend le pouvoir. Il fonde le Parti congolais du travail (PCT) et proclame la République populaire du Congo en 1969, établissant un régime marxiste-léniniste. Ngouabi nationalise plusieurs secteurs de l'économie et renforce les liens avec l'URSS. En 1970, Ngouabi proclame la République Populaire Marxiste du Congo. Le régime est marqué par une répression des opposants et des tensions internes au sein du parti. En mars 1977, Ngouabi est assassiné dans des circonstances controversées. Cet événement plonge le pays dans une période de grande instabilité. L'ancien président Alphonse Massamba-Débat est également exécuté peu après, accusé d'avoir participé à un complot. Après l'assassinat de Ngouabi, le général Joachim Yhombi-Opango prend la présidence. Son mandat est marqué par des divisions internes au sein du PCT et des luttes de pouvoir. En 1979, il est écarté par Denis Sassou-Nguesso, qui prend le pouvoir. Sassou-Nguesso instaure un régime marxiste-léniniste sous l'égide du Parti congolais du travail (PCT), un parti unique. Son gouvernement se signale par des politiques centralisées et par un contrôle strict de l'économie et de la vie politique. Le pays fait face à une crise économique dans les années 1980, due à la baisse des prix du pétrole et à une gestion inefficace. Sous la pression des institutions internationales et des mouvements populaires, Sassou-Nguesso amorce une série de réformes économiques libérales, mais cela reste limité. À la fin des années 1980, le vent de démocratisation qui souffle sur l'Afrique pousse Sassou-Nguesso à accepter des réformes politiques. En 1991, une Conférence nationale souveraine est convoquée, réunissant divers acteurs politiques et sociaux pour discuter de l'avenir du pays. La Conférence décide de la transition vers un système multipartite et nomme André Milongo comme Premier ministre de transition. En 1992, les premières élections libres sont organisées. Pascal Lissouba, un ancien ministre, remporte la présidentielle, mettant ainsi fin à 13 ans de régime de Sassou-Nguesso. Un nouveau parlement multipartite est également élu. Le mandat de Pascal Lissouba est marqué par des tensions politiques et ethniques croissantes. En 1997, alors que de nouvelles élections se préparent, des affrontements éclatent entre les milices fidèles à Lissouba et celles soutenant Sassou-Nguesso. La guerre civile dégénère, et Sassou-Nguesso, avec l'appui militaire de l'Angola, reprend le pouvoir en octobre 1997. Sassou-Nguesso rétablit son régime autoritaire, dissout les institutions élues et réprime l'opposition. Le conflit aura fait des milliers de morts et provoqué un déplacement massif des populations. Après son retour au pouvoir, Sassou-Nguesso réorganise le pays en établissant une nouvelle constitution en 2002, qui renforce ses prérogatives présidentielles. Il remporte les élections présidentielles de 2002, largement boycottées par l'opposition et jugées non transparentes. Malgré quelques rébellions sporadiques, notamment dans la région du Pool, le pays entre dans une période de relative stabilité, favorisée par une reprise économique grâce aux revenus pétroliers. Cependant, la dépendance excessive aux revenus pétroliers, combinée à la baisse des cours du pétrole, va plonger le pays dans une crise économique à partir de 2014. Le Congo a dû négocier des plans de restructuration de sa dette avec le FMI, ce qui a conduit à des mesures d'austérité. En 2015, Sassou-Nguesso organise un référendum pour réviser la constitution afin de supprimer la limitation des mandats présidentiels, ce qui lui permet de se présenter à nouveau en 2016. Le référendum est vivement contesté, mais la nouvelle constitution est adoptée, et Sassou-Nguesso remporte les élections de 2016 dans un climat de forte contestation. Les tensions post-électorales conduisent à un regain de violence dans la région du Pool, bastion de l'opposition. Une opération militaire est lancée par le gouvernement pour mater la rébellion, entraînant des déplacements massifs de populations. Depuis 2018, le pays connaît une certaine stabilité, mais le régime de Sassou-Nguesso continue d'être critiqué pour sa gestion autoritaire et la répression de l'opposition. En mars 2021, Sassou-Nguesso est reconduit pour un quatrième mandat avec plus de 88 % des voix dans des élections contestées. |
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