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L'histoire du Gabon
Le Gabon avant l'arrivée des Européens.
La rĂ©gion qui est aujourd'hui le Gabon Ă©tait principalement habitĂ©e par des populations pygmĂ©es avant l'arrivĂ©e des Bantous, qui ont migrĂ© Ă  travers l'Afrique centrale. Vers le premier millĂ©naire avant notre ère, ces populations bantoues ont commencĂ© Ă  s'installer au Gabon, apportant avec elles l'agriculture, la mĂ©tallurgie et leurs structures sociales. 

DiffĂ©rents groupes se sont installĂ©s au Gabon au fil du temps, chacun formant des sociĂ©tĂ©s et des royaumes distincts. 

Les sociétés traditionnelles étaient organisées en chefferies et en royaumes, avec des systèmes politiques décentralisés. Les conseils des anciens et les lignages jouaient un rôle central dans la gouvernance. Le commerce avec les Européens allait contribuer à la formation d'élites locales, notamment parmi les Myènè, qui devinrent des intermédiaires influents.
Les Fang, originaires de l'intĂ©rieur du continent,  ont migrĂ© vers la cĂ´te au cours du XVIIIe siècle. Ils sont aujourd'hui l'une des populations les plus importantes du Gabon. Les Myènè (parmi lesquels on range les Mpongwè, Orungu, Nkomi et autres) se sont installĂ©s principalement le long de la cĂ´te et ont dĂ©veloppĂ© des sociĂ©tĂ©s basĂ©es sur le commerce maritime. Le royaume Orungu, par exemple, Ă©tait un Ă©tat puissant et prospère grâce au commerce d'esclaves, d'ivoire et de bois avec les EuropĂ©ens.

La période coloniale.
Les Portugais ont Ă©tĂ© les premiers EuropĂ©ens Ă  explorer les cĂ´tes gabonaises au milieu du XVe siècle. Ce sont les commerçants portugais qui ont donnĂ© Ă  la rĂ©gion son nom de Gabon. Ils ont Ă©tĂ© suivis par les NĂ©erlandais, les Anglais, puis les Français, qui ont commencĂ© par Ă©tablir des comptoirs commerciaux pour l'exportation de l'ivoire et du bois. Mais, pendant un siècle, Ă  partir des annĂ©es 1760, le commerce s'est concentrĂ© principalement sur les esclaves. Alors que de nombreux groupes au Gabon ont participĂ© Ă  la traite des esclaves, les Fang ont Ă©tĂ© une exception notable. La traite a dĂ©clinĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1800. Les Français manifestnt un intĂ©rĂŞt croissant  pour la rĂ©gion au cours des dĂ©cennies suivantes. En 1839, ils signent des traitĂ©s avec des chefs locaux comme le roi Denis de la population Mpongwè, ce qui Ă©tablit un protectorat français sur la cĂ´te gabonaise. Dix ans plus tard, les Français fondent Libreville comme lieu de peuplement pour les esclaves libĂ©rĂ©s. Au fil du temps, l'influence française s'Ă©tend Ă  l'intĂ©rieur des terres. Cependant, cette pĂ©nĂ©tration est lente en raison de la rĂ©sistance des populations locales et des difficultĂ©s liĂ©es au climat.

Au début du XXe siècle, le Gabon fait partie de l'Afrique-Équatoriale française (AEF), une fédération regroupant plusieurs colonies sous administration française. L'autorité coloniale française impose une exploitation économique du territoire, basée sur la production de bois, de caoutchouc, et plus tard, de manganèse. Les missions chrétiennes jouent un rôle important dans l'éducation et la santé, tandis que l'administration coloniale impose le travail forcé pour construire des infrastructures comme les routes et les chemins de fer, notamment le projet du chemin de fer Congo-Océan.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Gabon est brièvement le théâtre de combats entre les forces de la France libre et celles de Vichy. Ils se soldent par la victoire des troupes de la France libre en 1940. Après la guerre, des réformes politiques et sociales sont introduites, notamment avec la Constitution française de 1946, qui accorde la citoyenneté française aux habitants des colonies. Le Gabon bénéficie de la représentation à l'Assemblée nationale française et commence à voir émerger une élite politique locale. Les années 1950 voient ainsi la montée de leaders politiques gabonais comme Léon Mba, qui fonde le Bloc Démocratique Gabonais (BDG). En 1958, le Gabon devient une république autonome au sein de la Communauté française.

Le Gabon indépendant.
Le 17 août 1960, le Gabon devient officiellement indépendant avec Léon Mba comme premier président. Son régime est marqué par une gouvernance autoritaire, avec une répression de l'opposition. En 1964, un coup d'État militaire tente de le renverser, mais la France intervient rapidement pour rétablir Mba au pouvoir. En 1967, Léon Mba meurt et est remplacé par son vice-président, Albert-Bernard Bongo.

L'ère Omar Bongo.
Albert-Bernard Bongo, qui change son nom en Omar Bongo (El Hadj Omar Bongo Ondimba) après s'être converti à l'islam en 1973 (conversion que l'on a expliqué par sa volonté de rapprochement avec les pays pétroliers du Golfe), gouvernera le Gabon pendant plus de 40 ans. Dès 1968, Bongo instaure le Parti Démocratique Gabonais (PDG) comme parti unique, consolidant son pouvoir. Le Gabon devient un important producteur de pétrole dans les années 1970, ce qui apporte une certaine prospérité économique. Cependant, cette richesse reste concentrée entre les mains d'une élite proche du pouvoir. Le régime maintient des relations étroites avec la France, qui continue d'exercer une influence importante sur le pays, notamment via la présence militaire et les investissements économiques.

Le régime de Bongo est de plus en plus critiqué pour sa corruption, son népotisme, et sa concentration du pouvoir. Face aux pressions internes et internationales, Bongo accepte de réformer le système politique en 1990. Une conférence nationale permet la transition vers un multipartisme. Toutefois, le PDG reste dominant et la décennie sera marquée par des tensions politiques, des grèves, et des contestations de la part de l'opposition. Bongo parvient à maintenir la stabilité du régime en intégrant certains opposants au gouvernement. Il est réélu lors d'élections controversées en 1993, 1998 et encore en 2005.

La présidence d'Ali Bongo.
Le 8 juin 2009, Omar Bongo meurt après 41 ans au pouvoir, laissant un héritage de stabilité politique mais aussi des critiques sur la concentration du pouvoir et la corruption. Son fils Ali Bongo Ondimba est choisi comme candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG) pour l'élection présidentielle d'août 2009. Il remporte l'élection avec 41,7 % des voix, mais les résultats sont contestés par l'opposition, ce qui provoque des manifestations violentes, notamment à Port-Gentil. Ali Bongo lance des réformes pour diversifier l'économie, moderniser les infrastructures et réduire la dépendance au pétrole. En 2010, il met en place le Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE), qui vise à transformer le Gabon en un pays émergent à travers le développement de secteurs comme les mines, l'agriculture, et les services. Ali Bongo affiche par ailleurs une volonté de combattre la corruption, mais ses efforts sont critiqués pour leur manque de résultats concrets. L'opposition accuse Ali Bongo de ne pas respecter la démocratie. En 2016, l'élection présidentielle, qui donne Bongo vainqueur avec 49,8 % des voix, est marquée par des accusations de fraude et des violences post-électorales.

Après sa rĂ©Ă©lection en 2016, la contestation s'intensifie. Jean Ping, principal candidat de l'opposition, se proclame vainqueur, et des manifestations Ă©clatent Ă  travers le pays. La rĂ©pression est sĂ©vère, avec des arrestations et des coupures d'internet. La crise laisse le pays divisĂ©. En octobre 2018, Ali Bongo est victime d'un AVC lors d'une visite en Arabie saoudite. Cette crise de santĂ© soulève des questions sur sa capacitĂ© Ă  gouverner. Pendant plusieurs mois, son absence crĂ©e une incertitude politique, aggravĂ©e par une tentative de coup d'État en janvier 2019, rapidement dĂ©jouĂ©e. En dĂ©pit de sa convalescence, Ali Bongo reprend progressivement ses fonctions, mais son autoritĂ© est affaiblie, et des soupçons naissent le fait que le pouvoir rĂ©el est exercĂ© par son entourage. 

Nouvelle ère.
L'annonce, le 30 août 2023, de la réélection d'Ali Bongo pour un troisième mandat, conduit aussitôt à son renversement par un coup d'État militaire dirige par le général Brice Oligui Nguema. Les résultats des élections sont annulés et toutes les institutions de l'État dissoutes. Le 4 septembre 2023, Nguema prête serment en tant que président par intérim du Gabon.

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