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 Histoire de l'Amérique > L'Amérique précolombienne > L'Amérique du NordIndiens des Plaines
Les Indiens d'Amérique du Nord
Les Sioux
Les Sioux sont une population autochtone des Grandes Plaines des Etats-Unis et du Canada. Le terme Sioux vient de Nadouessioux, un appelation donnée par les Français et dérivée d'une expression algonquienne signifiant "serpents" ou "ennemis". Cependant, les Sioux se désignent eux-mêmes par le terme Oceti Sakowin ( = Les sept feux du conseil) qui reflète leur structure en sept divisions tribales.

Les Sioux sont traditionnellement divisés en trois grands sous-groupes linguistiques et culturels :

• Dakota (ou Santee). - C'est le groupe le plus à l'est, historiquement établi dans les forêts du Minnesota et du Wisconsin. Ce groupe est constitué de quatre bandes principales : les Mdewakanton, Wahpekute, Wahpeton, et Sisseton.

• Nakota (ou Yankton-Yanktonai). - Situé à l'ouest du Dakota, ce groupe vivait principalement dans les prairies ouvertes des actuels Dakotas du Nord et du Sud. Les Yankton et les Yanktonai en sont les deux principaux sous-groupes.

• Lakota (ou Teton). - C'est le groupe situé le plus à l'ouest, établi dans les Grandes Plaines (actuels Dakotas, Montana, et Wyoming). Ils ont vécu  notamment dans les Black Hills (He Sapa), qui sont considérées comme sacrées pour eux. Les Lakotas se divisent en sept bandes : les Oglala, Sicangu (ou Brûlés), Hunkpapa, Miniconjou, Sihasapa (ou Pieds-Noirs), Oohenumpa (ou Deux-Kettles), et Itazipco (ou Sans-Arcs).

Ces divisions géographiques et linguistiques sont le résultat de l'évolution des migrations et des adaptations aux différents territoires, mais les trois grands groupes partagent des éléments culturels similaires. 

Leurs langues appartiennent à la famille des langues siouanes, bien que chaque sous-groupe ait ses propres dialectes (dakota, nakota, et lakota). 

Les Sioux sont organisés en clans ou tiyospayes, des unités familiales étendues basées sur les liens de parenté. Les décisions importantes étaient ordinairement prises lors de conseils où chaque groupe (ou feu) avait une voix.

Les Sioux étaient historiquement des chasseurs nomades, suivant les bisons à travers les Grandes Plaines, ce qui dictait leur mode de vie, leurs déplacements et leurs stratégies de survie. Les  bisons fournissaient nourriture, vêtements, et matériaux pour les habitations et outils. Les Sioux se déplaçaient avec des camps mobiles et utilisaient des tipis (habitations légères et facilement démontable) pour s'abriter.

Leurs conceptions religieuses sont centrées sur une vision du monde cyclique et la croyance en des esprits présents dans la nature, comme l'esprit du bison, des oiseaux, et des plantes. Ils vénèrent le Grand Esprit ou Grand Mystère (Wakan Tanka), et leurs rituels comprennent notamment la Danse du Soleil, une cérémonie de prière, de guérison et de renouveau.  Parmi les cérémonies pratiques sacrées les plus connues : la Danse du Soleil (Wiwayang Wacipi, une cérémonie de purification et de renouvellement qui implique le jeûne, la prière, et parfois des épreuves physiques, et se déroule lors du solstice d'été; la hutte de sudation, un rituel de purification réalisé dans une petite structure chauffée à la vapeur, où les participants prient pour se purifier, la quête de vision, une pratique  individuelle au cours de laquelle une personne jeûne et prie pour recevoir une vision ou une guidance spirituelle.

Les Sioux commençaient leur année à l'équinoxe du printemps. Ils ne connaîssait pas la semaine, et ne comptaient les jours que par sommeils ou nuits.

Histoire des Sioux

Les Sioux entre eux.
Les Sioux sont restés longtemps la nation amérindienne la plus puissante et la plus nombreuse de toutes celles qui réussirent au XIXe siècle a être encore indépendantes dans l'Amérique Septentrionale. Selon Keating, les Dakotas seuls occupaient tout le vaste espace qui s'étend le long du Missouri Moyen, du Saint-Pierre, du Haut Mississippi et du Haut, Fleuve Rouge (Red River, du lac Winnipeg, ainsi que le long de leurs affluents depuis le 42e jusqu'au 49e parallèle. Du temps de Carver, cette nation était divisée en 11 tribus principales, qui formaient une confédération, et dont voici les noms : Nehogatawonaher, Matabantowaher, Schahswintowaher, qui demeuraient le long du fleuve Sainte-Croix, et à l'ouest des précédentes, les Wapintowaher, les Tintoner, les Ascahcutoner, les Mahaer, les Sckianer, les Schianiser, les Tschunguscetoner, les Waddapadschestiner. Un autre groupe, celui des  Assinipoilen, Assiniboines ou des Indiens-Pierre (Stone-Indians) s'était séparé  de la confédération, et vivait avec les Crees, mais en conservant toujours la langue dakota. 

Selon, le rédacteur de l'expédition du major Long aux-sources du Saint-Pierre, William Keating, les Dakotas étaient alors divisés en deux grandes des branches, les Gens du Lac ou Mendewahkantoan, et les Gens du Large, ou les Dakotas Errants. Les Mendewahkantoan, qui demeuraient une partie de l'année dans de gros villages, vivaient à son époque en paix avec les Anglo-Américains, auxquéls ils vendaient une grande quantité de fourrures. Cette branche était subdivisée dans les tribus suivantes : Keoxa, forte de 400 individus, établis en deux villages, un sur le lawa affluent droit du Mississippi, et l'autre près du lac Pepin; son chef était Wapacha, le plus puissant après Wanotan: Eanbosandata, qui ne comptait que 100 individus, vivant dans deux hameaux, un sur le Mississippi et l'autre sur le Cannon son affluent droit; Kapoja, forte de 900 individus, vivant dans un gros village bâti sur le Mississippi au-dessous de l'embouchure du Saint-Pierre; Chetanwakoamane ou le Petit Corbeau, l'allié des Anglais dans leur guerre contre les Etats-Unis, était leur chef; Oanoska, forte de 200 individus, habitant un village sur le Saint-Pierre; Tetankatane, avec 150 individus, occupant un village sur le Saint-Pierre, 3 milles au-dessus de son confluent avec le Mississippi Taoapa, forte de 900 individus, établis dans un village sur les bords du Saint-Pierre; Chakpa, son chef, est un des plus puissants, et venait immédiatement après Wapacha et le Petit-Corbeau; Weakaote, qui ne comptait que 50 individus dépendant de Chakpa. 

Les Dakotas Errants étaient beaucoup plus nombreux. Ils vivaient continuellement sous des tentes recouvertes de peaux de buffle. Keating les partageait dans les tribus suivantes : Miskechakesa ou Sistons, forte vers 1850 de 1000 individus; leur principal rendez-vous était sur les bords de la Rivière de la Terre-Bleue (Blue Earth River) affluent droit du Saint-Pierre; Wahkpakota (Shooters at leaves, ou Tireurs de feuilles), avec 1100 individus qui erraient vers les sources de la Rivière de la Terre-Bleue et du Cannon; elle était très décriée par ses vols; Wahkpatoan, qui comptait 900 individus errant au-dessus des Wahkpakota, et chassant près du lac Ottertail, une des sources de la Rivière Rouge affluent du lac Winnipeg, Kahra (une bande des Sistons), forte de 1500 individus qui chassaient le long du Fleuve Rouge (Red River) du Winnipeg, fréquentaient les environs du lac Travers, et se distinguaient par la grandeur et la beauté de leurs tentes; Yanktoanan ou Yanktons, estimée forte de 5200 individus, qui chasssaient entre le Fleuve Rouge et le Missouri, et visitaient souvent, pour faire le commerce, les lacs Travers, Big-Stone et la rivière Shienne (du Red River?); Wanotan, qui en était le chef, selon Beltrami, avait acquis par sa valeur et par ses exploits une très grande influence militaire sur tous les Sioux, comme Wabiscibouowa l'avait gagnée par se finesse et par sa politique; c'est aussi à cette tribu qu'appartenaient les Assiniboines avant leur séparation; Yanktoan, qui comptait 2000 individus, errant à l'est et le long du Mississippi; Tetoans (les Braggers ou Vanteurs); on la disait forte de 14 400 individus, qui erraient entre le Saint-Pierre et le Missouri; ils avaient la réputation d'être grands ennemis des Européens; leur chef était Tchantepita (Heart of fire ou Coeur de feu). 

On doit ajouter à ces 14 bandes qui formaient la confédération des Dakotas, les Assiniboines nommés Hoka (les Révoltés) par les Dakotas, et connus aussi sous les noms de Stone-Sioux, Stone-Indians, Assineboils, Assinipoilen, Assinipoels, Assinepotuc. Ils vivaient alliés des Chippeways, au nord des Dakotas et à l'ouest du lac Winnipeg, au nord du Pembina et le long des fleuves Assiniboin, Saskotchlwine et Mouse. Ils étaient en guerre avec les Pieds-Noirs ou Black-Feet, et poussaient leurs excursions jusqu'aux Montagnes Rocheuses. Après avoir été ennemis mortels des Dakotas, les Assiniboins semblèrent vouloir se réunir à eux. On les disait forts de 28,000 individus, dont 7000 guerriers, nombres probablement trop forts. Minayoka (le Porteur de couteau ou Knife bearer) était leur chef. Selon Lewis et Clark, ils étaient partagés en trois tribus nommées Manetopa, Oseega et Mantopanato, très étroitement liées entre elles et mêlées avec les Algonquins et les Crees. 

Cette nation eut aussi son Hélène, qui ne fut pas moins funeste aux Dakotas et aux Assiniboines que la femme de Ménélas ne le fut aux Grecs et aux Troyens. Ozalapaïla, femme de Wihanoà-appa, dit Beltrami, fut enlevée par Ohâtam-pà; celui-ci tua son mari et deux de ses frères qui avaient été la redemander. La discorde et les réactions se mirent entre ces deux familles, les plus puissantes de la nation. Les parents, les amis, les partisans des deux côtés, prirent fait et cause; des vengeances armèrent d'autres vengeances, et toute la nation fut entraînée dans une guerre civile et cruelle, qui finit par la diviser en deus factions, sous le nom de Achiniboins, celle qui s'était rangée du côté de la famille de l'offenseur, et de Stowaé, celle qui tenait le parti de l'offensé. C'est ainsi que ce peuple se forma en deux nations, les Sioux et les Assiniboines, qui, depuis cet événement, que leurs traditions placent au commencement du XVIIe siècle, se sont fait une guerre à mort pendant deux siècles. 

Les Sioux étaient tous confédérés ensemble, mais leurs tribus étaient indépendantes les unes des autres. Chacune faisait la guerre comme il lui plaisait, et délibérait de son côté sur ses affaires. Elles se réunissaient toutes en conseil général, lors seulement qu'il s'agissait de statuer sur quelque chose qui intéressait toute la nation. Dans ce cas, chaque tribu envoyait un député qui la représentait, dans le bois ou la forêt où ils étaient convenus de s'assembler. Si la résolution du conseil était de quelque importance, et méritait d'être conservée, ils gravaient sur un tronc d'arbre, avec un couteau ou avec une hache, des hiéroglyphes relatifs au sujet de leurs délibérations, et chaque député, dit Beltrami, y mettait le tabellionat ou le blason de sa tribu. (B. / L.-F. Jehan).

Relations avec les Européens et les Américains.
Les Sioux ont été confrontés aux Européens dès le XVIIe siècle avec l'arrivée des trappeurs et des commerçants français. Aux États-Unis, au XIXe siècle, l'expansion coloniale et la construction des chemins de fer ont mené à une série de guerres entre les Sioux et le gouvernement américain. Ces conflits, connus sous le nom de guerres indiennes des Plaines, comprennent  la guerre du Dakota en 1862, la guerre de Red Cloud (1866-1868), ou encore la bataille de Little Bighorn (1876), au cours de laquelle les forces sioux et cheyennes, dirigées par des chefs tels que Sitting Bull et Crazy Horse, ont vaincu le général George Custer. En 1890, la massacre de Wounded Knee marque la fin des guerres indiennes et symbolise la violence tragique de cette période. Des centaines de Sioux, en majorité des femmes et des enfants, furent tués lors d'une tentative d'arrestation d'un groupe pratiquant la Danse des Esprits, une cérémonie religieuse pour appeler le retour des ancêtres et des bisons, et la fin de la domination blanche.

Aujourd'hui, les Sioux vivent principalement dans des réserves aux États-Unis et au Canada, comme celles de Pine Ridge, Rosebud, Standing Rock, et Cheyenne River dans les Dakotas. Leurs communautés font face à des défis, tels que le chômage, les inégalités sociales et la préservation de leur culture. Cependant, les Sioux continuent de maintenir et de promouvoir leurs traditions à travers des festivals, des cérémonies, et des événements culturels. L'identité sioux reste forte, et les Sioux luttent toujours pour la reconnaissance de leurs droits et de leurs terres, en particulier les Black Hills (He Sapa) dans le Dakota du Sud, qui ont été prises en violation des traités. En 1980, la Cour suprême des États-Unis a offert une compensation financière aux Sioux pour la perte des Black Hills, mais cette compensation a été refusée par les Sioux, qui continuent de réclamer le retour de ces terres sacrées.

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