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50 N, 56 20 W |
Saint-Pierre
et Miquelon est un groupe d'îles appartenant
à la France
(territoire d'outre-mer), à 20 kilomètres au Sud de Terre-Neuve.
L'île Saint-Pierre, la plus petite, a 7,5 km de long et 5,5 km de large
: elle a une superficie de 33 km² avec les îlots qui en dépendent :
Ile aux Chiens, Ile du Massacre, Ile Colombier, Ile aux Pigeons, Ile Pelée,
Ile aux Vainqueurs. Saint-Pierre est mamelonnée, couverte de petits étangs.
Miquelon se compose de deux îlots autrefois séparés, réunis par une
langue de sable en 1783 : la Grande Miquelon au Nord et la Petite Miquelon
ou Langlade. L'ensemble des deux groupes (240 km² environ) est formé
de
porphyres injectés de quartz
avec quelques poudingues et des grès houillers
; on y voit aussi des blocs erratiques apportés par les anciens
glaciers.
Les ports sont médiocres; la Petite Miquelon
n'a que des mouillages accidentels, bons ou mauvais selon la direction
du vent; la Grande Miquelon possède le vaste étang
du grand Barachois qui est assez sûr, mais dont le goulet est étroit
et peu profond. Enfin, le port de Saint-Pierre est également difficile
à aborder.
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Les lacs de Saint-Pierre,
peuplés d'anguilles et de truites saumonées,
se déversent à la mer par des ruisseaux insignifiants. Langlade a un
ruisseau assez important : la Belle Rivière. Le climat est froid et brumeux;
le
groupe est situé sur l'isotherme annuelle de + 5° qui passe aux Féroé.
Par suite de la situation maritime, les étés
sont sans chaleur et les hivers plus longs encore
que rigoureux. Les plus basses températures sont de -14° à -16°. En
février-mars, les îles sont souvent entourées d'une ceinture de glaces
qu'on appelle crémi si elles restent disjointes. Le grand danger
de ces parages est constitué par les brumes qui sont surtout intenses
en juin et juillet. On les attribue, au moins en partie, Ã la rencontre
du Gulf-Stream avec le courant froid venu du
pôle.
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Carte
de Saint-Pierre et Miquelon.
Les productions minérales sont insignifiantes,
quoiqu'il y ait à la Grande Miquelon des mines d'ocre jaune, des pyrites
de fer et de cuivre, et
à Langlade des schistes ardoisiers. Les ressources
agricoles ne sont guère plus importantes; Saint-Pierre est un rocher sans
terre végétale où il n'y à que des mornes, des fougères
et des arbustes arctiques; c'est à grand-peine que l'on fait pousser quels
légumes autour des maisons. A Langlade, il y a quelques fermes qui font
l'élevage du bétail. Mais les habitants gagnent leur vie en pêchant
et en entretenant des flotilles de la pêche opérant outre de la côte
de Terre-Neuve. Ce qui a fait historiquement
toute l'importance de ces îlots, c'est qu'ils étaient le centre
de ravitaillement des pêcheurs français qui allaient au banc de Terre-Neuve,
et qui jadis établirent leurs sécheries à Saint-Pierre et à Miquelon.
En 1897; on y a préparé 18500 tonnes de poisson.
L'économie avait ensuite décliné tout
au long du XXe siècle, notamment en raison
des conflits avec le Canada
sur les quotas de pêche, ainsi que du déclin régulier dans le nombre
de bateaux s'arrêtant chez Saint Pierre. En 1992, un arbitrage a attribué
aux îles une zone exclusive de 12348 kilomètres carrés pour régler
un conflit territorial de longue date avec le Canada, bien qu'il représente
seulement 25% de ce que la France
souhaitait. Les îles sont fortement subventionnées par la France. Les
pouvoirs publics espèrent qu'une expansion du tourisme améliorera des
perspectives économiques. On a également commencé à faire de la prospection
pétrolière. L'exploitation de cette ressources pourrait, si elle était
possible, relancer l'économie de ce territoire. (Ludovic
Marchand).
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Saint-Pierre
et Miquelon depuis l'espace. Source : Nasa.
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