|
Franz Liszt
est un célèbre pianiste et compositeur hongrois, né
à Raiding, près de Pest (Budapest),
le 22 octobre 1811, mort à Bayreuth
le 31 juillet 1886. Son père, Adam Liszt, était un employé
du prince Esterhazy, doué d'un certain talent musical et lié
avec Haydn. Il dirigea les premières études
de son fils, mis au piano dès sa sixième
année. L'enfant eut, à l'âge de neuf ans, un vif succès
à un concert public à Oedenburg.
Les comtes Amadé et Szapary lui
firent une pension pour son éducation musicale. Il fut à
Vienne l'élève de Czérny
et du compositeur Salieri. Au bout de dix-huit
mois, il se produisit de la manière la plus brillante, vint à
Paris (1828) donner des concerts
à l'Opéra, mais sans pouvoir
entrer au Conservatoire d'où
Cherubini l'écarta comme étranger.
La société parisienne n'en
fut pas moins séduite par le petit prodige auquel son père
imposait un sévère travail. Le 17 octobre 1825, il fit représenter
un opéra, Don Sanche. II faisait
des tournées triomphales à Londres
et dans les villes françaises. Il perdit son père à
Boulogne (1827) et, devenu libre, il eut
une crise de mysticisme et de dévotion,
au terme de laquelle il redevint mondain.
Il s'efforçait de varier son jeu,
improvisant des fantaisies sur les plus
célèbres ouvrages, tendance d'ailleurs déplorable
dont il se dégagea ensuite. Après la révolution de
Juillet, il composa une Symphonie révolutionnaire. En 1831,
il entendit Paganini qui produisit sur lui une
puissante impression et influença son développement ultérieur.
En 1833-1835, il vécut à
Genève dans la retraite, puis revint
à Paris où il fut en rivalité avec, Thalberg. Il vécut
en Italie, à Milan, Venise
et Rome de 1837 à 1839, revint à
Vienne et parcourut toutes les grandes villes de l'Europe
centrale; en 1842-1843, il fit un voyage en Russie
où on l'accueillit avec enthousiasme, parcourut l'Allemagne,
l'Espagne (1844), etc.
En 1848, il renonça à ses
voyages et se fixa à Weimar où
il dirigea la chapelle grand-ducale. Il fut entouré d'élèves
auxquels il inculqua l'admiration de Wagner et
de Berlioz; il fit représenter Lohengrin,
Tannhäuser
et créa un parti wagnérien. En 1859, il quitta ses fonctions
et se rendit à Rome (1859); il y embrassa
l'état ecclésiastique (1865) et se fit appeler l'abbé
Liszt; mais il se brouilla avec le pape lors du
concile du Vatican et retourna en Hongrie
où il organisa à Pest l'Académie hongroise de musique
(1875).
Liszt a été le virtuose le
plus extraordinaire de son époque; pour le mécanisme, nul
ne l'a égalé, sauf peut-être Paganini. Son habileté
de déchiffrement, pour jouer à première vue, sa mémoire
étaient prodigieuses. Comme compositeur, il a laissé plus
de 650 oeuvres. Il faut distinguer celles qu'il composa dans sa période
de virtuosité et celles qui sont postérieures à 1848.
Les premières sont des fantaisies sur le piano,
pauvres d'invention et de goût douteux. Les autres attestent un effort
pour orienter la musique dans de nouvelles directions et s'inspirent de
Wagner et de Berlioz.
Ses compositions
pour l'orchestre,
qu'il dénomma Poèmes symphoniques, sont remarquables,
quoique trop laborieuses et surchargées : Ce qu'on entend sur
la montagne, le Tasse, les Préludes, Orphée, Prométhée,
Mazeppa, Festklönge, Héroïde funèbre, Hungaria,
la Divine Comédie, l'idéal. Il faut aussi citer de remarquables
compositions vocales de musique religieuse,
des oratorios (Sainte Elisabeth, le Christ,
etc.), une grande messe, etc.
Ses autres oeuvres sont des études,
quinze rhapsodies hongroises, des paraphrases de concert,
des partitions de piano, des transcriptions instrumentales ou pour le piano,
etc. Comme écrivain, Liszt a publié de nombreux articles
de journaux (français) et De la Fondation Goethe à Weimar
(Leipzig, 1851); Lohengrin et Tannhäuser de R. Wagner (1851);
F. Chopin (Paris, 1852); Des Bohémiens et de leur musique
en Hongrie (Paris, 1859); une biographie de Robert Franz (Leipzig,
1872).
Liszt avait eu deux filles dont l'une fut
la première épouse d'Émile
Ollivier, et l'autre celle de Wagner. (GE). |
|