| Olivier Emile' Ollivier est un homme d'Etat français, né à Marseille le 2 juillet 1825, fils du précédent. Inscrit au barreau de Paris en 1848, il fut, malgré sa jeunesse, nommé commissaire général de la République dans les Bouches-du-Rhône, où il réprima un mouvement socialiste lors des événements de juin. Il fut ensuite préfet des Bouches-du-Rhône et préfet de la Haute-Marne jusqu'en 1849. Il reprit la toge et plaida avec éclat plusieurs procès politiques. Le 5 juillet 1857, il était élu député de la Seine au corps législatif. Membre de l'opposition, il ne tarda pas à prendre dans l'assemblée une autorité considérable; orateur éloquent et clair, polémiste redoutable, il brillait parmi les personnalités si remarquables qui composaient le fameux groupe des Cinq. Réélu en 1863, Emile Ollivier se dégagea de l'opposition et, inclinant de plus en plus vers le pouvoir, appuya souvent le ministère avec les vues d'un véritable homme d'État. Réélu encore par le Var en 1869, il fut mis aussitôt à la tête du tiers-parti et, le 2 janvier 1870, il devenait ministre de la justice, et des cultes et Premier ministre se chargeant de réaliser le rêve d'Empire libéral que Napoléon III avait formé. Le ministère Emile Ollivier, partie centre droit, partie centre gauche, fut accueilli avec froideur, presque avec défiance par le Corps Législatif. Ollivier, avec une indomptable énergie, défendait ses idées et poursuivait l'application de son plan. Le projet de faire ratifier l'Empire libéral (Le Second Empire) par un plébiscite détacha du cabinet les ministres des affaires étrangères (Daru), des travaux publics (de Talhouet) et de l'instruction publique (Buffet). Cette dislocation eut un effet inévitable, celui de ramener, par la force des choses, le système du gouvernement personnel et d'interdire par là à E. Ollivier la réalisation de son programme. Il fut bientôt débordé d'ailleurs par les événements formidables de la guerre franco-allemande. Le 15 juillet 9870, il avait déclaré qu'il en acceptait d'un coeur léger les lourdes responsabilités. On lui a souvent reproché ce mot, qui parut criminel, mais qu'il avait pourtant commenté aussitôt : « Je veux dire d'un coeur que le remords n'alourdit pas, d'un coeur confiant, parce que la guerre que nous faisons nous la subissons... » Les déclarations, puis les Mémoires de Bismarck ont depuis éclairé et justifié ce commentaire. Les échecs successifs des armées françaises accablèrent le ministère. Les partisans de l'empire autoritaire reprenaient le dessus et le 9 août 1870 Emile Ollivier se retirait à la suite du vote de l'ordre du jour déposé par un ennemi personnel, Clément Duvernois : « La Chambre, décidée à soutenir un cabinet capable d'organiser la défense du pays, passe à l'ordre du jour. » Le ministre, dont l'avènement avait été si brillant et avait donné l'essor à tant d'espérances, disparut de la scène politique pour n'y plus reparaître. Emile Ollivier demeura en Italie jusqu'en 1873. Rentré en France, il y fut victime d'une persistante impopularité. Il essaya sans succès de briguer un siège de député à Brignoles et à Draguignan en 1876 et en 1877, Elu membre de l'Académie française en 1870, en remplacement de Lamartine, il ne put jamais lire son discours de réception; il eut des conflits répétés avec la Compagnie et finit par renoncer à participer à ses travaux. Collaborateur d'un grand nombre de revues et de journaux où, à diverses reprises, il est intervenu d'une manière retentissante dans les questions qui passionnaient l'opinion publique (notamment les décrets sur les congrégations religieuses), Emile Ollivier a publié des ouvrages de jurisprudence, de politique et d'histoire écrits avec la netteté et la distinction qui caractérisent son éloquence. Citons : Commentaire de la loi sur les saisies immobilières et sur les ordres (Paris, 1859, in-8); Commentaire de le loi sur les coalitions (1864, in-32); Démocratie et Liberté (1867, in-8); Le 19 janvier (1869, in-12); Une Visite à la chapelle des Médicis (1872, in-18); Lamartine (1874, in-12), texte de son discours de réception à l'Académie française avec le récit des incidents qui en ont empêché la lecture en séance publique; le Ministère du 2 janvier (1875, in-12); Principes et Conduite (1875, in-12); Thiers à l'Académie et dans l'histoire 1879, in-12); l'Eglise et l'État au concile du Vatican (1879, 2 vol. in-12); le Pape est-il libre à Rome? (1882, in-12); le Concordat est-il respecté? (1883, in-12); le Concordat et le Gallicanisme (1883, in-12); Nouveau Manuel de droit ecclésiastique français (1885, in-12); 1789 et 1889 (1889, in-12); Michel-Ange (1892, in-12); l'Empire libéral, Etudes, Récits et Souvenirs (1894-1898, 3 vol. in-12) : Solutions politiques et sociales (1894, in-12); Marie-Magdeleine, Récits de jeunesse (1896, in-12). (R. S.). |
| Auguste Ollivier est un médecin né à Saint-Calais le 13 mai 1833, mort à Paris le 5 mars 1895. Reçu docteur à Paris en 1863, il devint en 1865 le chef de clinique de Grisolle. Médecin du bureau central en 1867, agrégé en 1869, il remplit pendant plusieurs aunées les fonctions de sous-bibliothécaire à la Faculté de médecine jusqu'en 1870. Après avoir été attaché l'hospice d'Ivry, à l'hôpital Necker et à l'hôpital Saint-Louis, il dirigea un service important à l'hôpital des Enfants-Malades. Il entra en 1887 à l'Académie de médecine dans la section d'hygiène publique et de médecine légale; ce fut la consécration des remarquables rapports qu'il eut à faire comme membre du conseil d'hygiène de la Seine. Il a publié sur l'hygiène et la clinique infantiles des travaux de la plus haute importance. Il ne laissa d'ailleurs aucun domaine de la médecine inexploré et publia, en particulier sur les maladies gravidiques et nerveuses, une série de monographies extrêmement intéressantes. La plupart de ces travaux ont été réunis dans : Etudes de pathologie et de clinique médicales (Paris, 1887, in-8) et Leçons cliniques sur les maladies des enfants (Paris, 1889, in-8). Ajoutons qu'Ollivier était un érudit dans toute la force du terme et qu'il s'intéressait particulièrement à l'histoire de la médecine et à la bibliographie. |
| Charles-Prosper Ollivier d'Angers est médecin né à Angers le 14 octobre 1796, mort à Paris le 3 mars 1845. II servit dans l'armée et, lors de la Restauration, quitta le service pour étudier la médecine; il fut reçu docteur à Paris en 1823. Il ne tarda pas à acquérir une grande notoriété par ses travaux sur la physiologie et la pathologie du système nerveux et sur la médecine légale à laquelle il se livra avec le plus grand succès sous les auspices d'Ortila. Il siégeait au Conseil de salubrité et à l'Académie de médecine, et dans maintes circonstances délicates fut chargé de rapports par les tribunaux. Ouvrages principaux : De la moelle épinière et de ses maladies (Paris, 1823, in-8); Traité de la moelle épinière et de ses maladies (Paris, 1824, in-8; 3e éd., 1837, 2 volumes in-8; traduit en allemand en 1824 et en italien en 1835-1839); Histoire anatomique et pathologique des bourses muqueuses de l'homme (Paris, 1830, in-8); Mémoire sur quelques points de la pathologie du coeur (Paris, 1834, in-8); Considérations sur les morts subites (Paris, 1838, in-8); Essai sur le traitement de la descente de l'utérus (Paris, 1842, in-8); nombreux articles dans les Archives de médecine, le Dictionnaire en 21 volumes, etc. (Dr L. Hn). |